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Les italiens de Labyrinth sont décidément bien versatiles et quelque peu difficiles à suivre... Après des débuts symphoniques prometteurs (Return To Heaven Denied) et une période plutôt progressive (Sons of Thunder), ils semblaient s’être engagés dans une voie plus traditionnelle avec un Heavy Metal simple, direct, mais toujours mélodique (Labyrinth, Freeman). Ainsi, à l’annonce d’un nouvel album, on pouvait légitimement s’attendre à ce qu’ils continuent dans cette direction musicale. Or, il n’en est rien ! Il semble, au contraire, qu’ils aient amorcé un très léger retour en arrière, en intégrant des éléments progressifs et symphoniques à leur musique, tout en conservant le côté plus direct et thrashy de leurs dernières réalisations. De ce fait, 6 Days To Nowhere peut apparaître comme un "best-of" inédit de leur carrière !

Ceci étant dit, je vous rassure, la marque de fabrique de Labyrinth est toujours là, à savoir des refrains toujours très mélodiques et efficaces (Crossroads, There Is A Way). Une seule écoute suffit pour les garder en tête toute la journée. Cet esprit mélodique, très typé "années 80", est caractéristique du groupe et lui réussit plutôt bien, les compos étant généralement bien ficelées et accrocheuses.

Réminiscence du passé du groupe, on notera ici et là quelques interventions "symphoniques" réalisées au clavier (Wolves’N’Lambs, Smoke And Dreams). Seul "hic ", la production de l’album ne rend pas vraiment justice aux claviers qui restent très en retrait dans le mix.

Concernant les influences progressives du groupe, elles font leur grand retour avec cet album. On retrouve donc les habituels changements de rythme et autres contre-temps, des sonorités de claviers typiques du genre (Mother Earth, What!!!), des breaks où les ambiances tranchent avec le reste du morceau (Lost), et ainsi de suite... Mais la démarche progressive va jusqu’à proposer des titres assez différents, voire disparates, au sein du même album.

Ainsi, après deux titres de Heavy très mélodique, ne vous étonnez pas de trouver sur la troisième plage du skeud un titre carrément Thrash, avec un chant pour le moins agressif et une batterie littéralement déchaînée... Symptomatique de cette nouvelle orientation musicale des transalpins, les grosses guitares au son lourd et massif sont de sortie (Lost, l’intro de Rusty Nail ou Out Of Control, ...). Si vous tendez bien l’oreille, vous pourrez même percevoir dans les riffs d’intro de Waiting Tomorrow et Coldness, une parenté évidente avec les derniers In Flames !

Mais vouloir donner une certaine puissance à ses compos nécessite de pouvoir s’en donner les moyens. Et c’est là que le bât blesse... Non pas que le son de l’album soit mauvais, loin de là, mais il est un peu trop lisse, et la production aurait mérité d’être un peu plus puissante, plus compacte ou massive. Je n’ose imaginer ce que donnerait cet album s’il avait été mixé et masterisé par un Andy Sneap par exemple... Un comble quand on sait que le mastering a pourtant été réalisé aux mythiques Abbey Road Studios ! Comme quoi...

Autre petit défaut de ce 6 Days to Nowhere, on peut regretter qu’il y ait autant de titres sur l’album (14 tout de même). Alors, bien sûr, je ne vais pas reprocher à Labyrinth d’être productif, mais du coup, l’album s’essouffle un peu sur la longueur et ce malgré des rythmes variés et une reprise assez sympathique du Come Together des Beatles. Certains titres n’étaient peut-être pas totalement indispensables (Peace of Time, ou la ballade Smoke And Dreams, ...), et l’album aurait gagné en efficacité et en impact.

Pour finir, ce nouvel album de Labyrinth s’avère être une très bonne surprise, le groupe ayant su se forger une personnalité propre, loin des clichés du genre et en évitant de sonner trop proche des ténors du prog’. Il manque seulement une production en béton armée et une meilleure cohésion dans les diverses influences du combo. Mais il y a fort à parier que si le groupe continue dans cette voie, le prochain album risque bien de marquer les esprits !
A moins qu’ils ne changent encore d’orientation musicale entre temps, allez savoir avec les progueux...

0 Comments 13 mars 2007
Whysy

Whysy

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