Les concepts albums français vous y croyez ? Il y a encore quelques mois je vous aurais répondu non. Mais c’était sans compter sur Akroma, une jeune formation originaire de Nancy. C’est en septembre 2003 que commence l’aventure, une aventure sous le signe du labeur comme en témoignent les trois années nécessaires à l’élaboration du projet. Un projet qui réunit un grand nombre de noms, plus ou moins connus, du paysage métal français. En effet, pour parvenir à son objectif, Akroma est allé quémander de l’aide dans toute la scène underground, extrême ou non. Certes il s’agit peut – être d’une première française, et comme toutes les premières fois, elle n’est pas parfaite…

7 péchés capitaux : Nous les connaissons tous, pauvres pécheurs. Ils sont au nombre de sept et font frémir les plus croyants allant jusqu’aux veines confessions. C’est autour de ce thème que s’articule ce premier concept album. L’histoire est posée, le décor également. Un tribunal, un avocat véreux, et des affaires toutes plus sordides les unes que les autres. Pour bien renforcer l’aspect concept, le groupe a tenu à ce que les textes soient intégralement chantés en français. Malheureusement ces paroles se montrent assez inégales (pour ce que l’on comprend) voire complètement ridicules (« La Gourmandise »). De plus chaque chanson illustre l’un des péchés dans un style musical différent.

7 sonorités : Cet album est ce que l’on peut appeler un concept total. Ainsi Akroma a composé chacune de ses sept chansons dans un univers différent allant d’un heavy black très mélodique sur « L’orgueil » à un black symphonique plus rapide et incisif pour « La Colère » ou une atmosphère plus lente et triste avec « La Paresse ». Les compositions sont dans l’ensemble très construites, très riches fourmillant toutes de détails plus ou moins novateurs. On note des touches instrumentales très agréables avec des violons, pianos, hautbois et autres guitares acoustiques suffisamment bien orchestrées pour ne pas paraître ni rébarbatives ni trop tendance. On note toutefois quelques imperfections et des chansons plus ou moins intéressantes. Ainsi si la mystérieuse introduction de « La Gourmandise » semble prometteuse, le reste de la chanson est un véritable supplice pour les oreilles à cause, en majeure partie, d’un chant black suraigu peu maîtrisé et vraiment poussif. Une voix qui même si elle m’irrite semble plus ordonnée et digérée dans les autres compositions. Le groupe compte également sur de nombreuses voix féminines pour apporter une certaine diversité vocale.

7 minutes : Toutes les chansons affichent une durée similaire. Le groupe puise ainsi dans ses influences progressives pour proposer des titres divers et variés aux constructions, je le répète, souvent bien amenées. Toutefois une telle uniformité de format emprisonne certaines chansons en occultant différentes idées ou sonorités qui auraient mérité d’être approfondies. Et d’un autre côté elle en allonge d’autres pour lesquelles des formats plus courts n’auraient pas été inutiles.

7 guests : Le groupe s’est également entouré d’invités posant chacun un solo sur un titre. Ils ont eu chacun carte blanche ainsi provenant d’univers très différents tous possédant une âme unique. On retrouve entre autres du Mortuary, Syrens' Call, Innerchaos, Outcast, Nightmare, Carcariass… Cela explique également les différentes sonorités des chansons et complètent ce premier concept album.

Au final « 7 » est un album inégal où le très bon « La Luxure » , « La Colère » ou « La Paresse » côtoie le mauvais avec « La Gourmandise ». De plus le chant, très spécial, pourra en dégoûter beaucoup et même si le chant féminin est plutôt bien interprété – mais classique – il ne suffit pas à redresser mon jugement. Au final il reste de bonnes constructions et de bons passages même si noyés dans un ensemble parfois un peu « facile ». Cela vient sûrement du format un peu restrictif des chansons. Ma note peut paraître sévère mais l’écoute de « 7 » se termine par un constat plus négatif que positif en ce qui me concerne. Toutefois le potentiel est là, gageons que le second album puisse gommer ces erreurs.

…TeRyX…