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Chronique un peu particulière que celle de cet EP de Poison Apples, groupe hard/punk tout droit venu de Paris. Particulière car le chanteur n'est autre que Tiamat, ancien chroniqueur sur notre cher webzine. Particulière car à l'heure où ces lignes sont écrites, le groupe vient de splitter, faisant de cet EP son dernier méfait, testament de ce qui s'annonçait comme une formation des plus prometteuses. Pour rendre justice à ce groupe et car le produit est atterri dans mes oreilles avant la séparation, laissons de côté la rubrique nécrologique et parlons musique.

Poison Apples œuvre donc dans un hard rock bien costaud, à l'énergie punk et s'acoquinant avec de bons gros riffs bien heavy. On pense tantôt à AC/DC, tantôt à Nashville Pussy, Airbourne, American Dog ou encore Chrome Division, Poison Apples ratissant le plus large possible dans un style n'offrant pas forcément de grandes libertés de manœuvre.

De l'intro instrumentale foutrement efficace Cadillac Burnout à l'énergique Keep on Rockin" clôturant le disque, Poison Apples administre ici 6 petites bombes dont les groupes précités n'auraient aucunement à rougir. Le son n'est pas forcément d'une finesse exemplaire mais on fait du hard ou pas ? Hein ? Ici les guitares sonnent de façon "tiens-dans-ta-face" et si ce ne sont pas nos oreilles qui vont aux morceaux de "A Bad Seed Nightmare", ce sont eux qui viendront à elles ! Entre un Powerplant à l'esprit old school mais à l'interprétation moderne rappelant fortement Nashville Pussy ou Fuck I'm Drunk, mid-tempo dans les couplets et rapides dans les refrains, portant lui l'influence American Dog, le groupe démontre ici qu'il maitrise le domaine dans lequel il évolue et décline avec talent plusieurs des facettes que peut le hard rock peut offrir, les soli étant légions et ne faisant pas honte aux ainés. D'autant plus que le chant s'avère puissant, d'une voix légèrement grave et rauque sachant monter quand il le faut, permettant d'assurer aux morceaux l'efficacité et le succès qu'ils rencontrent ici.

Bon, au niveau du chant lexical abordé, on reste dans "les motos, les gonzesses, la bière", du hard quoi. Mais c'est peut-être ça qui ajoute du charme à ce groupe, bien qu'il n'invente pas ici la poudre à canon. Offrir des brûlots endiablés (le terrible Groundbreakers, Bad Hair Day, Powerplant), le faire avec entrain et talent, porté par un chant impeccable (même si un "léger" accent français peut se faire sentir de temps à autres) et un son des plus honorables, il n'en faut pas plus (et c'est déjà pas mal) pour obtenir un excellent groupe de hard rock.

Seulement voilà, avec "A Bad Seed Nightmare" Poison Apples clôt son histoire, qui ne comportera donc que deux chapitres (un premier EP du nom de "Eat Them All" avait déjà vu le jour). On pourra néanmoins dire que leur carrière fut courte mais de qualité.

0 Comments 06 juillet 2011
Whysy

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