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Le Danemark est le plus petit pays scandinave mais ne demeure pas moins être un des grands berceaux du métal. Et en terme d'influence, les groupes issus de ce pays ont une sérieuse tendance à démontrer une certaine violence dans leurs écritures musicales. Les différentes formations sont très extrêmes et nous pourrons citer The Arcane Order, Scamp ou Mercenary comme exemples flagrants. Néanmoins, la musique danoise gravite toujours dans des sphères mélodiques contrastées et particulièrement entêtantes. C'est, et ça a toujours été, le cas de Raunchy. En 2006, avec la sortie de leur album pilier et un changement de chanteur, les Danois se sont fortifiés et ont assis une certaine position de leader dans le genre métal hybride à la croisée entre musique électronique et death métal. Le combo débarque avec un cinquième nouvel album (sans compter la réédition de The velvet Noise) et a la dure tache de renouveler l'exploit.

Une fois n'est pas coutume, Raunchy aborde A Discord Electric avec la même démarche que Wasteland Discotheque ou Death pop Romance. En effet, les titres sont franchement imprégnés de différents rythmes dansants et hésitent entre une musicalité cyber et extrême. « Street Emperor » ou « The Yeah Thing » aborderont cette notion et sauront appuyer le savoir-faire maintenant bien caractéristique. Cela va-t-il finir par lasser ? Peut-être bien mais ce qu'on peut noter c'est que cette fois, les musiciens semblent être sur le même pied d'égalité, les guitares assassines tranchent les mélopées au clavier et la batterie joue le jeu des changements de rythmes tout en donnant une dimension progressiste. Les instrumentistes se donnent la réplique et les chansons ainsi créées bénéficient de toute la puissance et la contribution nécessaire aux arrangements pour défendre le groupe sur les deux orientations. « Shake your grave », marquée par un jeu de guitare assez lourd, est mis en lumière par des nappes de synthé hypnotisantes, ce qui enfonce le côté catchy de l'opus.

Les chansons prises individuellement montrent la dualité de leur composition et lorsque le clavier ne provoque pas le côté spatial du morceau, les riffs de guitares s'en chargent pour le bonheur des auditeurs. Cependant, A Discord Electric ne serait pas ce qu'il est sans sa voix. Et nous remarquerons le talent de Kasper Thomsen, qui dès « Dim The Lights And Run » nous subjugue par la délicatesse de son timbre et suscite l'interrogation puisqu'il ne nous avait pas habitué à ce registre là. Mais rassurez-vous, ce n'est que l'exception que je mets en évidence, car avec « Rumors Of Worship » nous retrouvons un chanteur survolté, frénétique et limite habité, qui pousse des cris d'une vraisemblance sans pareille. Les lignes de chants bénéficient de la coexistence du doux et de la rudesse mélodique à l'instar de sa structure musicale. Kasper chuchotte, crie, grogne, sans faire défaut. Ceci dit, le groupe fera de petites incursions sur des sonorités typées western avec « Blueprints For Lost Sounds » et « Gunslingers and Tombstones » rappelant vaguement Dezperadoz dans cette démarche.

Le groupe serait-il en manque d'inspiration ou chercherait-il à repousser les limites afin de ne pas s'épuiser à tourner en rond ?
Car oui, par moments il n'est pas rare de se laisser oublier. « Big Truth » ou « The Yeah Thing » ne brilleront que grâce à leurs refrains, et retomberont aussi tôt dans l'oubli. La structure alambiquée servie depuis le début de A Discord Electric montre des signes de fatigue et seule la batterie garde le cap de la polyrythmie. La direction des autres instruments se lisse un peu trop et finalement ces chansons souffrent d'une platitude et manque d'intérêt. Heureusement que la fin de l'album se démarque et s'emploie dans un rythme effréné. le redoublement d'effort finit par payer puisque même si le dernier morceau dépasse les sept minutes, on ne s'ennuie pas un seul instant. La structure se dore d'un aspect impérial et tonique de sorte qu'au bout du compte on se sent prêt à réécouter l'album quitte à passer les défauts pour extirper le meilleur des Danois.


- ȦɭɐxƑuɭɭĦĐ -

0 Comments 10 août 2010
Whysy

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