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Une nouvelle fois à l’honneur le doom métal tire sa révérence dans des sujets sombres et torturés. Mis en lumière par de nombreuses formations, on pourra encore aborder des thèmes morbides et délicats. Toutefois, même si le fond est particulièrement déprimant, les compositions musicales parviennent sans moindre mal à broder un tissu mélodique de toute beauté avec le ralliement des allures émotionnelles. Daylight Dies fait partie de ces groupes qui ont opté pour le régime mélancolique, débordant de nostalgie et oeuvrant sur un plan tourmenté. Les Américains sont sans nul doute les seuls provenant du nouveau continent en libérant un album obstinément chargé et abouti. Il a déjà été démontré par le biais de « Dismantling Devotion » que la perfection pouvait revêtir un habit spleenétique sous la bannière étoilée. À l’instar de ses prédécesseurs, « A Frail Becoming » pointe le bout de son nez dans cet héritage morose et se fraie un chemin vers la direction de la tristesse...  N’oublions pas que les albums délivrés par Daylight Dies sont très souvent un gage de qualité. Nombreux sont les artistes à proposer leurs pierres à l’édifice, mais peu sont ceux qui bénéficient d’une véritable personnalité. La plupart des combos se limitent à une pauvre confection singeant des idées, de ce fait ils perdent en excellence et leur impact est quasi nul sur l’environnement métallique. Notre formation, elle, est très impliquée et sait produire une création qui ira toucher les auditeurs grâce à des vibrations douées et portant un doigté exclusif. Ainsi, l’exploit se renouvelle avec cet opus. Les mélodies se caractérisent par un flux morose en demi-teinte abreuvée par des leads de guitares larmoyants (« Sunset »). Le chant D’Egan O’Rourke caresse nos oreilles pour nous apaiser (« A Final Vestige ») tandis que Nathan Ellis renforce une dimension fougueuse et dévastatrice tout le long de ses harsh vocals.  En effet, la musique des Américains est fabuleuse, dans la mesure où elle empoigne une solide base instrumentale comme on peut le découvrir sur des titres tels que « Dreaming of Breathing » ou « Infidel ». La structure mélodique évolue de manière particulièrement addictive car possédée par un riff hypnotisant sur laquelle les chants vont diviser et démultiplier les sensations. Les cris font transparaitre une appréhension oppressante tandis que les passages plus éthérés deviendront plus mystiques et oblitèreront définitivement une empreinte vaporeuse sur les chansons. Il faut dire que le contraste est remarquable et permet de casser le rythme sans pour autant rendre l’orientation discontinue. En outre, les morceaux créés sont incroyablement pesants par leurs ambiances, mais n’interfèrent pas avec l’intérêt. C’est bien clair, l’écoute s’effectue dans un silence religieux et c’est avec attention que les titres défilent avec toujours autant de surprises. Il est certain que l’estampille Daylight Dies enveloppe généreusement la globalité de l’album, et on pourrait éventuellement reprocher une couverture musicale presque définissable et prévisible, mais évitons de devenir aussi tatillon au risque de se dégouter de tout le reste...  « A Frail Becoming » est pour moi une véritable pépite une fois encore. Les jeux sont variés, et c’est avec plaisir qu’on déchiffre les cavalcades assommantes les passages léthargiques, mais non dénués d’une recherche mélodique (« The Pale Approach »). Les titres tels que « Ghosting » perforent l’album par leurs présences. Posés, puis plus excités les chansons se frayent un chemin captivant et l’enrichissement s’approfondit dans un registre permettant de déployer plusieurs possibilités. Le solo final de « Hold On Nothing » parviendra à faire hocher de la tête, alors que l’instrumentale « Water’s Edge » donnera envie de se rouler en boule dans son lit pour pleurer un coup. Admettons-le, les Américains sont tous bonnement exceptionnels et l’album tout entier embrasse une dimension glorifiante en assiégeant l’hégémonie de notre combo sur ce panel musical à mi-chemin entre un doom massif et un death fulgurant.  L’attente pour voir apparaitre « A Frail Becoming » aura duré quatre années, mais le temps aura été bien mis à profit. Le groupe se réinvente presque à chaque fois, car oui si le morceau de clôture prend une direction plus progressive, nous reconnaitrons un accès de facilité avec le titre « A Life Less Lived » dans son intro. Mis à part ça, « An Heir To Emptiness » distribue les coups et finit par la note positive en fin de parcours qui donne cette envie d’en découvrir plus et nous laisse dans un état de frustration évidente !

0 Comments 24 septembre 2012
Whysy

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