Goatwhore c’est un peu la loi du plus fort… Nous avons là un groupe qui a su traverser les années en ne faisant aucun cadeau à la concurrence. Une formation américaine méconnue qui jouit depuis peu d’un partenariat avec Metal Blade ce qui lui permet d’accéder à une meilleure distribution européenne ainsi qu’une promotion professionnelle. L’évolution s’est faite naturellement alors que la musique devint plus mature et mieux produite. En quelques années nos américains sont parvenus à un mélange extrême décapant à base de riffs black puissants, de mélodies discrètes, d’une batterie nucléaire et d’une dualité vocale black/death qui lui assure une place de choix dans toute discographie bourrine. « A Haunting Curse » s’annonce donc fort en gros son, propose une vue nouvelle de l’extrême et surtout dépoussière le métal américain !

En l’espace de trois albums Goatwhore s’est forgé un son reconnaissable par sa violence, son dynamisme et son apport mélodique. La production confère à l’ensemble une force démesurée et l’impact final est explosif. A ne pas mettre entre toutes les oreilles ! Ca gueule, ça blast et ça fait très mal au popotin ! Tandis que la chanson « Alchemy Of The Black Sun Cult » accroche par des riffs simples et une mélodie puissante le reste de l’album se révèle bien plus agressif. Cette chanson, très intelligemment choisie comme « single », est la plus calme de l’album et un tube extrême potentiel ! Tout a été pensé pour plaire : mélodie appréciable, brutalité maîtrisée, refrain entêtant.

Goatwhore s’est créé un métal à la croisée du black et du death pour un ensemble hybride qui n’évite cependant aucun cliché. Bracelets à clou, paroles violentes, titres des chansons, ambiance générale. L’album est sombre, les guitares sont parfaitement accordées et crachent nombres d’accords maléfiques et mélodies d’outre tombe. La maîtrise instrumentale est excellente et tous les musiciens s’éclatent sans aucune retenue. Les riffs se comptent par dizaines de milliers et sentent bon les années eighties tandis que la batterie, entre blast, double pédale, montées/descentes de fûts, ne s’accorde aucun temps de repos. L’album dure 39 minutes d’un rythme pied au plancher. Les baguettes éclatent en morceaux, les médiators prennent feu et le chanteur crache ses cordes vocales tout au long des 11 pistes, toutes aussi excellentes les unes que les autres. Il n’y a aucune mauvaise chanson car toutes partagent la même vision. De ce fait, « A Haunting Curse » est très homogène mais cela ne gâche, à priori, pas le plaisir !

« A mon commandement, déclenche les enfers ! » : Voilà comment Sammy Duet (Guitares – Chant) ironise sur l’aspect général de ce nouveau disque. Une seule écoute permet de confirmer ses dires, c’est gros, c’est violent, parfois mélodique, souvent excellent, ça fait un boucan d’enfer mais ça permet de décompresser et de se détruire les oreilles en même temps que les cervicales ! Que demander de plus ? C’est sorti chez Metal Blade depuis un bon bout de temps et c’est disponible dans toutes les bonnes boucheries ! Vous reprendrez bien un petit peu de chèvre ?

…TeRyX…