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My Dying Bride, voilà une quinzaine d’années que ces britanniques composent de dépressives odes à la mélancolie et à la tristesse. Ils sont devenus l’étape incontournable pour tout amateur de doom métal, de métal atmosphérique, voire de métal au sens large du terme. Ils ont su évoluer au fil des ans et leur spectre musical n’a jamais été aussi large. Avec « A Line Of Deathless Kings » My Dying Bride semble prendre un nouveau départ tout en confirmant le tournant stylistique amorcé par l’album précédent « Songs Of Darkness, Words Of Light ».

My Dying Bride propose ici l’un des ses plus sombres disques. « A Line Of Deathless Kings » possède une aura maléfique qu’il faudra du temps à percer. Il ne s’agit pas d’un album direct, ni simple à apprivoiser, c’est un disque qui se dévore à long terme car chaque écoute en dévoile davantage sur son incroyable richesse, aussi bien mélodique qu’atmosphérique ou sentimentale.

Plus aucune voix extrême ! Aaron Stainthorpe développe à présent une facette inédite de ses talents et, poussé par la réussite de ses précédentes performances, utilise uniquement sa voix claire, ou plus précisément « doomy voice » ou « doomy vocals » pour les bilingues. C'est-à-dire une voix fragile, troublante et douce à l’élocution lente et presque intimiste. C’est triste, mais c’est beau. Bien sûr il n’hésite pas à varier son chant ou ses intonations, à visiter les graves et moduler ses timbres. C’est un chant à multiple niveaux dont il use avec parcimonie. Finalement les rares incursions de voix extrême n’apportent rien et n’ont vraiment pas leur place sur ce disque. Aaron est désormais l’instrument principal de ce triste flot musical. Les paroles sont très personnelles, traitent majoritairement de l’amour et se révèlent assez savoureuses. Elles ne prennent d’ailleurs tout leur sens que selon l’interprétation que l’on s’en fait.

Il s’agit d’un disque qui aurait pu être affreusement monotone s’il avait été composé à la va-vite. Or il n’en est rien car My Dying Bride a du métier et le temps alloué à la composition et à l’arrangement fût grandement suffisant. En témoignent ces 9 pistes toutes aussi réussies les unes que les autres. Elles sont très belles, les ambiances prononcées et développées durant de longues minutes. Je pourrais vous citer l’excellente ouverture « To Remain Tombless » au refrain saisissant voire la troublante « The Blood, The Wine, The Roses » en parfaite conclusion. Mais j’ai également mes petites préférences notamment l’immense « L’amour Détruit » qui s’étale sur 9 magnifiques minutes, et ma petite favorite « I Cannot Be Loved » qui représente pour moi le pôle le plus triste de l’album au travail vocal admirable. De même le final de « One of Beauty's Daughters » est d’un raffinement certain et l’un des plus beaux passages de l’album !

Avec des chansons structurées et jolies, complexes avec juste ce qu’il faut de breaks, changements de rythmes, accélérations, pianos et acoustiques, « A Line Of Deathless Kings » est un album réussi. Sombre mais pas désespéré, il saura plaire par son climat inédit et sa grande maturité artistique à condition d’être suffisamment ouvert d’esprit.

…TeRyX…

0 Comments 18 octobre 2006
Whysy

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