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Persévérance semble le mot d’ordre pour nombre de groupes. A n’en pas douter Deadsoul Tribe est de ceux-là. Paré d’un nom curieux et d'une musique qui l’est d’autant plus, ce groupe semble s’être vu bouder par les critiques prog ces dernières années. En effet, ne connaissant que peu le groupe je m’étais alors lancé à la recherche de quelques informations sur les précédents efforts de ces autrichiens, emmenés par le charismatique Devon Graves. Et au final je n’ai trouvé que peu de choses excepté cette triste constatation. Alors lacune méritée ou non ?

Si je me suis tourné vers eux c’est tout d’abord grâce à la formidable contribution vocale de Devon sur The Human Equation de Ayreon, et puis dans un deuxième temps puisque le groupe a sorti fin Août son cinquième album, A Lullaby For The Devil. Au départ, Devon disposait de suffisamment de matériel pour offrir un double cd, mais ce choix a été, hélas ou non, revu à la baisse pour une question de coût. Et oui, il aurait était assez aventureux de miser dans un album trop onéreux alors que l’on ne dispose pas d’une fan-base assez importante. C’est peut-être aussi dans cette optique que l’album a été composé puisque notre cher compositeur, et chanteur, Devon nous présente ce dernier effort comme en rupture avec les précédents albums. Exit le dit « Tribal Metal » et bienvenu au nouveau Deadsoul Tribe.
J’avais déjà eu l’occasion de tendre l’oreille à Deadsoul Tribe avec The January Tree auquel j’étais resté hermétique. L’ambiance était lourde, sombre et suffocante. Qu’allait-il en être sur cet album ?

Bien entendu, la chose que l’on a de cesse de remarquer que ce soit sur les albums précédents ou cet album, c’est que Devon Graves est un chanteur énorme, pouvant faire varier sa voix de manière proprement hallucinante, passant de passages sensibles et doucereux à des lignes plus punchy, toute filiation entre ces deux types de chant parait alors inenvisageable. Pourtant, il s’agit bien du même chanteur. On observera également beaucoup de jeux vocaux comme sur la très nerveuse Here Come The Pigs donnant presque un aspect Dream Theaterien.
Quoiqu’il en soit, l’interprétation vocale est ici à son maximum, Lost In You ne nous laissant pas indifférent avec son « Did you ever care for someone » très frustré.
Même si Deadsoul Tribe est classé comme un groupe Prog Metal, les autrichiens préfèrent laisser les interludes prog instrumentaux aux autres. Cela dit le groupe se rattrape largement sur The Gosamer Strand, piste instrumentale, avec six minutes de folk metal mélancolique. Mais ce qui frappe à l’écoute de ce A Lullaby For The Devil c’est l’importance accordée aux mélodies. Beaucoup moins suffocant que The January Tree, ce nouvel album exploite à bon escient piano, parties acoustiques et incursions folk lorsque Devon saisit sa flûte. On a également de légères pointes symphoniques comme sur Goodbye City Light, la chanson la plus longue de l’album mais sans doute aussi la plus intéressante par ses variations conjuguant puissance et finesse. On verra même, très succinctement, certaines parties se rapprocher d’Opeth.
Rythmiquement, on a toujours un son lourd et des rythmiques prog, cela va sans dire. On songera par moment sur les parties plus nerveuses à la verve d’un Pain Of Salvation. Il reste toujours une part de mystère dans la musique de Deadsoul Tribe, les solos sont parfois dissimulés par des chuchotements comme sur la title-track. Résultat : une ambiance chaotique. Bien que prog, on dispose de chansons rentre-dedans mais trop expéditives comme Psychosphere qui aurait mérité des développements plus riches. On verra tout de même cette ambiance lourde s’estomper quelque peu avec Any Sign At All profonde car ici on se sert davantage de percussions que de la batterie. On pourrait également mentionner Fear qui mêle atmosphérique, chœurs et claviers Hammond.

Vous l’aurez compris, A Lullaby For The Devil est moins austère que ce qu’avait pu proposer Devon jusqu’à maintenant. Très varié, cet album nécessitera beaucoup d’écoutes pour être estimé à sa juste valeur. Même si on n’a pas encore là un des meilleurs albums de l’année, je pense que Devon parviendra à rallier un peu plus de monde à sa cause avec cet album. Alors Mr. Graves, avez-vous mis de l’eau dans votre vin ? Le choix entre le 6 et le 7 se fera difficilement. Allez allons-y pour sept pour la richesse et la cohérence de cet album.

Dreamer

0 Comments 14 septembre 2007
Whysy

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