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Quand on voit la jaquette de A Means To Know End, on sait !! On sait que Order of Nine fait du heavy métal, c’est clair comme de l’eau de roche. Un guerrier médiéval brandissant son épée, fièrement perché sur son destrier, prêt à occire toutes les vermines qui passeraient à sa portée, et cette main géante qui englobe la planète prête à sombrer sous le joug de l’empire du Mal. Il n’y a pas à dire, le heavy traditionnel (qui a soufflé Manowar au fond de la salle ??) est une source poétique intarissable, souvent kitch c’est vrai, et qui assume sans complexe ses influences. Originaire des Etats Unis, formé en 2001 et auteur de son troisième album, Order of Nine nous propose donc cette galette via le label Nightmare Records, qui a débusqué là un groupe plutôt prometteur.

Que demande-t-on à un bon album de heavy ? De bons riffs mon capitaine !! En effet, et à ce niveau là, Order of Nine fait plutôt bonne figure. Ça va vite, ça fait mal, ça vous découperait un quartier de bœuf en un clin d’œil, comme en témoigne le très bon riff d’ouverture de la chanson éponyme A Means To Know End. Pas de fioriture, les américains n’hésitent pas à envoyer du lourd sans tomber dans le démonstratif, et ce piège est habilement évité car ce qui frappe également à l’écoute de cette galette, c’est le niveau technique impressionnant des musiciens, notamment au travers des solos guitares qui forcent le respect. Mais Order of Nine ne se résume pas qu’à ces riffs destructeurs : des influences flamenco sur Devotee où l’on peut encore apprécier la technique du guitariste, une basse omniprésente qui mène parfaitement la rythmique, ou encore une ballade acoustique de très bonne facture (Last Dance) à la fin de l’album.

Vous l’aurez compris, Order of Nine fait musicalement une grosse impression, tant au niveau de la technique individuelle (et par extension collective) que des compositions proposées. Pour nuancer un peu le propos, on pourra toujours rétorquer que les titres qui jalonnent la fin de cet album, tel que Show No Remorse, s’éloignent parfois un peu du heavy pur et dur, en allant jouer sur des terrains plus progressifs, ce qui fait un peu retomber la belle intensité ressentie au début. Et puis surtout, le point qui fâche, c’est le chant. Faisons court, Michael DeGrena, malgré ses efforts, ne parvient que rarement à être dans le tempo rapide imposé par les musiciens. Ses lignes vocales assez lourdes et lentes, paraissent être perpétuellement en retard, en plus de manquer singulièrement d’attaque. Son timbre est cependant intéressant, comme en témoigne sa belle prestation sur Last Dance (au tempo beaucoup moins rapide), et on peut penser qu’un ajustement est toujours possible.  

Production électrique, solos supersoniques, riffs efficaces, les arguments ne manquent pas pour vanter les mérites de Order of Nine. Comparé à la grande majorité des groupes qui apparaissent aujourd’hui, le combo US fait valoir une qualité technique supérieure à la moyenne, c’est évident. Dommage que le chant anesthésié, qui est le gros point noir de l’album, vienne contrebalancer l’impression positive liée à l’aspect purement musical, accentué par un mixage pas toujours bien équilibré. Avec des vocaux dans la même ligne que la musique proposée, c'est-à-dire plus agressifs et techniques, Order of Nine ferait à mon sens un grand pas en avant, et pourrait donner la portée espérée à des compositions qui ne manquent pas de personnalité. A Means To Know End est donc un bon album de heavy traditionnel, qui devrait contenter tous les fans du genre.

0 Comments 18 septembre 2008
Whysy

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