Nightrage revient de loin. Le groupe semble compiler toutes les horreurs qui puissent arriver à un groupe. Entre un changement de line up massif (guitare/voix/batterie) et un licenciement des géants Century Media, on a frôlé la catastrophe. Mais la tête pensante Mario Illiopoulos possède beaucoup d’ambition pour son projet, et c’est après de nombreuses galères qu’ils nous reviennent avec une 3e album, qui même s’il ne marquera pas les annales de la musique, montre que la formation grecque n’a rien perdu de son envie de réussite.

Il faut savoir qu’au commencement Nightrage était un véritable supergroupe car il comptait dans ses rangs le vocaliste culte Tomas Lindberg qui fit ses armes avec les géants d’ At The Gates ainsi que le guitariste virtuose Gus G.. Ainsi la jeune formation bénéficiait d’une publicité alléchante. Il faut avouer que toutes les promesses avaient été tenues avec un premier album haut en couleur et de grande qualité. Cependant le second disque démontra que le groupe avait cédé sous la pression car il n’était pas aussi réussi. Peut-être était – ce le point de départ du calvaire ?

Le nouveau vocaliste Jimmie Strimell propose une prestation convaincante tout en screamings écorchés entrecoupant de chant clair mélodieux et plutôt agréable. L’univers musical du groupe semble devenir plus classique car Nightrage se laisse aller à des structures peu inventives en couplets criés et refrains chantés. Le groupe semble perdre quelque peu sa personnalité et suit le mouvement d’un death mélodique classique. Bien heureusement le groupe revendique ses influences plus extrêmes et « A New Disease Is Born » s’avère être un album dans l’ensemble agressif et véloce avec de grosses rythmiques, des riffs souvent énormes et un vocal virulent (mais parfois poussif). Dommage que certaines mélodies ne suivent pas, elles restent parfois trop simples et l’album en devient très homogène. Aucune chanson ne sort véritablement du lot.

Quelle en est la raison ? La composition s’est assagie. Le nouveau guitariste Constantine n’ayant pas le talent de Gus G les compositions semblent moins entreprenantes, les solis s’avèrent plus classiques. Il manque le feeling et l’audace. Il ne doit pas être aisé d’aborder la composition d’un album avec un line up totalement remanié et c’est peut-être ce qui a posé le plus de tort à cette album. Mario n’a peut-être pas eu le courage de pousser sa musique dans ses retranchements et a préféré proposer des chansons de facture classique pour présenter ses musiciens, et montrer qu’il est toujours présent.

Aux dernières nouvelles le line up a, à nouveau, été entièrement remanié. Il ne reste plus que le compositeur et ses nouveaux musiciens et son nouveau vocaliste. Reste à voir ce que l’avenir nous réserve. Quoiqu’il en soit et malgré ses défauts ce « A New Disease Is Born » est plus appréciable et réussi que son prédécesseur.

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