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Indica n’est pas un groupe qui a vocation, a priori, à être chroniqué sur HeavyLaw. Même exclusivement féminin, le groupe n’a que peu à voir avec des formations comme Kittie.
La musique d’Indica est follement gaie, les refrains sont joyeusement pop et les paroles absolument inconséquentes.

Pourtant, l’amitié de Jonsu, chanteuse et leader d’Indica, avec Tuomas Holopainen, tête pensante de Nightwish, a amené nombre de fans du groupe et de métal symphonique plus généralement à se pencher sur le son d’Indica.
D’abord parce que beaucoup avaient été touchés par «Kuolema Tekee Taiteilijan» sur l’album Once, chanté en finnois par Tarja, ensuite parce qu’Indica a accompagné Nightwish durant ses concerts de 2007-2008. Par ailleurs, Tuomas avait confié à Jonsu le soin d'interpréter pour le public finnois une version de Last of the Wilds de leur dernier album, sous le titre «Erämaan Viimeinen».

Notamment grâce à cette indubitable publicité acquise grâce à Nightwish (Tuomas donc, producteur de «Valoissa» et de ce «A Way Away»), mais aussi grâce au bouche à oreille puissant du Web, Indica s’est fait connaître et apprécier hors la Finlande, hors la Scandinavie. Après un best-of finlandais, le groupe a donc pris le parti de réenregistrer un panel de chansons, cette fois en anglais. Ce qui peut paraître plus ou moins paradoxal : leur succès actuel est dû à leur talent, et peut-être a également à voir avec l'originalité d’entendre chanter en finnois. Néanmoins, pour permettre à leur carrière de poursuivre ce mouvement, le choix de l’anglais s’est imposé.
Les paroles ont été réécrites par Jonsu, aidée en cela par le poète anglais Rory Winston et Tuomas lui-même a permis le passage de «Pidä kädestä» à «Precious Dark».
Nuclear Blast s’est alors saisi de l’occasion pour faire rentrer Indica dans son écurie, et voilà une carrière internationale qui devrait véritablement débuter pour le groupe, hors de l’ombre de Nightwish et de Tuomas.

Car Indica a tout le potentiel pour conquérir le monde : cinq jolies filles, de la brune à la blonde platine en passant par la rousse flamboyante, jouant des ritournelles au doux parfum régressif, au son pop-rock symphonique (un orchestre appuie quelques morceaux), nous évoquant les gothic lolitas qu’elles sont en partie. Les chansons sont toutes composées selon le classique schéma couplet-refrain-couplet etc, et les choeurs des filles sont de rigueur pour les refrains. Malgré cet apparent classicisme, et malgré l’accent spécifique du finnois disparu, il y a une Indica’ s touch qui vous poursuit, portée par une énergie métal contenue. Le groupe a une originalité certaine, une manière de vous faire sentir dans un conte (de fées, cela va sans dire), qui porte un dépaysement bien agréable, de chansons particulièrement entraînantes («Islands of Lights», «In passing») à des mélodies plus romantiques («A Way Away» notamment).
Certains d’entre vous auront l’impression d’être catapultés dans le Disney «Freaky Friday» avec Lindsay Lohan en rockeuse, c’est tout dire («Children of Frost» est quasi-niais), mais à d’autres cela évoquera des images rappelant le travail de Marnie Weber (site officiel).

Car la musique d’Indica, si dansante soit-elle («Precious Dark»), a un petit côté de BO de rêve, des relents de mysticisme («Lilja’s Lament», «As if») qui font toute la différence avec un groupe sans âme, et mérite une écoute attentive.

0 Comments 17 mai 2010
Whysy

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