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A Touch of Evil est le deuxième album des Polonais d'Access Denied, groupe de Heavy Metal emmené par une chanteuse.

Contrairement à ce qui se fait beaucoup de nos jours, Agniezska ne fait pas dans le lyrique ou le symphonique, mais bien dans le Heavy Metal. En fait, sa voix se rapproche de celle de Doro. La musique que ses camarades et elle pratiquent est du pur Heavy Metal, tout ce qu'il y a de plus classique, lorgnant outrageusement sur du Iron Maiden.

Le disque ne comporte que neuf pistes, dont une intro de près de deux minutes. Le reste des morceaux est un enchaînement de cavalcades, de vocaux à la limite du guttural, de riffs sauvages.

Les musiciens se défendent bien, une mention spéciale pour la basse dont l'apport judicieux fait de « Secret Place » un titre particulièrement jouissif. Bien évidemment, comme souvent dans ce genre d'exercices, il ne faut pas chercher l'originalité, totalement absente de cet album. A moins de considérer qu'un ersatz d'Iron Maiden avec Doro au chant en lieu et place de Bruce Dickinson, le talent en moins, ait quelque chose d'original.

Je reprends cette comparaison, car vraiment c'est l'impression que laisse le groupe à l'écoute de cette galette. L'influence du combo britannique se ressent particulièrement dans le jeu des guitares, dans la rapidité du tempo, dans l'élaboration des riffs, dans toute l'ossature des morceaux. Quant à la voix de la demoiselle... Écoutez, et jugez-en vous-même. Si ce n'en est pas un clone parfait, la ressemblance se fait parfois saisissante.

Les amateurs de Heavy Métal ne seront pas dépaysés, tous les clichés, tous les poncifs du genre sont présents, jusque dans les textes, peu inspirés.

Est-ce à dire que l'on passe un moment désagréable à l'écoute de ce disque ? Non, pas du tout ! L'expérience est plutôt plaisante, si elle surprend de prime abord. Certains titres restent même un petit moment dans la tête (Secret Place : « Take me awaaayyy... »)

Le disque s'ouvre sur une piste instrumentale, aux accents épiques rappelant une bande originale de film. En définitive, ayant peu de rapport avec les autres pistes, on se demande ce qu'elle fait là ; même si on retrouve un motif approchant en intro de « Don't tell me ». Peut-être un aperçu des talents cachés du groupe, ou de ses orientations futures ?

Au final, un album sans temps morts où vitesse et puissance riment, et rythment les plages qui se succèdent. La batterie cavale, la basse à ses côtés, tissant un canevas sonore que chevauchent les guitares acérées s'envolant en de scintillants solos comme la voix tantôt gouailleuse, tantôt râpeuse, parfois enjôleuse, souvent criarde mène la charge à tombeau ouvert.

Quelques choeurs, quand ce n'est l'intervention d'un chant masculin, plus éructations appuyées qu'autre chose (« Don't tell me »), viennent mettre en exergue certains passages (« Violence of Mind »).

En conclusion, les passages sans chant m'ont laissés une bonne impression, alors que les parties où Agniezka est présente me plaisent beaucoup moins. Sa voix n'est pas de celles que j'apprécie outre mesure.

Je me prends à rêver à l'issue de ces 35 minutes de pur Heavy Métal, que le groupe réenregistre ces titres, qui ont du potentiel, avec une autre chanteuse et plus encore avec un chanteur. Car si le fait d'avoir une femme au micro dans ce style musical représente une identité, une originalité certaine, la voix de la jeune femme est particulière mais manque d'agressivité, cette agressivité qui fait défaut à nombre des morceaux de cette galette. Sans parler vraiment de dichotomie entre le chant et la mélodie, il est certain qu'une certaine inadéquation existe. Oh, la belle tient la distance en terme de vitesse, de diction, de conviction. Mais on sent que sa palette vocale est plus étendue, qu'elle serait plus à son aise dans un autre registre dans lequel elle n'aurait pas à brider ses descentes dans les aigus.

0 Comments 22 août 2014
Whysy

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