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Cette année, une fois encore, est l'année des sorties des groupes plus ou moins underground, cette fois-ci mon nouveau coup de cœur s'envole pour l'Italie ; à Vérone exactement. Neptune est né dans cette ville historiquement marquée par une des civilisations qui a écrit l'Histoire antique. Les Romains polythéistes ont marqué leur période par leurs croyances, leur richesse et les conquêtes territoriales. Notamment dans les rapports avec la divinité, on connaissait Jupiter dieu des dieux et son frère Neptune dieu des Mers et des Océans. Poséidon et son réciproque grec (Nethuns chez les Etruques), mais les Italiens conservent une trace de leur identité et restent dans le thème théocratique avec les sujets récurrents de la discorde et de la guerre. Du coup, Neptune écrit neuf titres sur ce deuxième opus et décide d'appeler leur album Acts Of Supremacy et ça c'est un titre qui annonce du death mélodique ou j'y connais plus rien !

Neptune n'a pas cherché à faire des exercices de style avec cette production, pas d'intro : on rentre directement dans le vif du sujet ! Tous les ingrédients d'un mélodeath de qualité sont ici réunis d'autant plus que la production a été réalisée par Ettore Rigotti (Disarmonia Mundi). Le savoir-faire du sieur rend l'album explosif et extrêmement incisif. Au niveau des guitares, les riffs sont d'une puissance sans égale et sont accompagnés d'énormément d'expressivité et de feeling (« Kevlar B48 »). Les soli sont d'une exécution sans précédent et les envolées des leads instrumentaux majestueux vont crescendo (« Disequilibrium »). Les guitaristes sont mis au cœur de la musique et sont l'essence même des variations stylistiques.

Ainsi, la bombe mélodique est posée et il ne reste plus qu'à attendre le moment où l'explosion fera sauter la cervelle des auditeurs. Les rythmiques appuyées par le batteur sont gorgées de violence et c'est avec acharnement qu'il porte les guitares au sommet de la grandiloquence. Mais au-delà de cet aspect brutal, les lignes mélodiques sont aérées par des breaks ou des ponts (« Gearsoul Supremacy ») et des parties groovy sont incorporées pour rendre la structure musicale diversifiée. Ce contraste apparaît d'une manière ponctuelle, ce qui donne une sorte de second souffle et permet aux transalpins de repartir de plus belle sur un matraquage percutant de la part de nos acolytes gratteux.

Le chant de Mattia est à l'image de la base instrumentale. Tout d'abord, il officie dans un chant dissonant et saturé, dont la prestation est appréciable et carrément à la hauteur. Ensuite, la dualité est abordée par des back vocals mettant en lumière une certaine dimension impériale et symphonique (« Sterile Gods »). L'annonciation du chant saturé est toujours préparée par l'armada instrumentale qui assène une rythmique qui fait l'effet d'une grosse claque et puis la douceur se mélange aux aspérités atmosphériques parties prenantes dans Acts Of Supremacy. Le leader donne un itinéraire et creuse un sillon dans lequel tout le groupe s'engouffre et on retrouve des débordements mélodiques à foison. On assiste à une réelle confrontation du death cinglant et méchamment travaillé avec de l'autre côté de la tranchée les mêmes protagonistes, dont le chanteur lançant avec douceur des chants clairs supportés par ses comparses. Et nous dans tout ça ? On est au beau milieu du no man's land : un endroit où on ne s'y aventure que pour être transpercé par les attaques des deux camps.

On est littéralement terrassé par ce conflit qui prend une tournure des plus beaux effets. En effet, Neptune ne se cantonne pas à un mélodeath sauvage et c'est tout. Des emprunts évidents sur les différents univers du métal apparaissent, mais sans être outrancière la base mélodique transpire l'intelligence et est ponctuée par des effets recherchés (« Machinegun Revolution »). Les orchestrations implémentent un certain vide qui aurait pu rester fatal aux Italiens. Mais attention ce n'est pas du remplissage et à aucun moment on a l'impression qu'on tourne en rond. La durée de Acts Of Supremacy est suffisante pour ne pas ennuyer ou lasser l'écoute. En tout cas je dis bravo ! Neptune frappe un grand coup et rentre directement dans mes charts de référence. L'année dernière j'avais craqué pour Souldrainer dans le même style. Et là encore on a affaire à un véritable chef-d'œuvre à l'européenne. Tous les inconditionnels de Death mélo apprécieront cette galette et trouveront un véritable trésor.


- ĦÐ -

0 Comments 01 juin 2008
Whysy

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