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Vous rappelez-vous de Ayreon ? Et bien le ménestrel aveugle, héro du premier album The Final Experiment, a finalement accepté que son créateur Arjen Lucassen utilise son nom pour le projet qu’il mène depuis quelques années. Arjen revient avec un nouvel album nommé Actual Fantasy qui contrairement à son prédécesseur n’est pas un concept album mais plutôt une compilation de petites histoires abordant en lien à la science fiction et la fantaisie. Arjen a conçu certaines d’entre elles (Stranger From Within, Computer Eyes, Beyond The Last Horizon, Back On Planet Earth) ou bien il s’est inspiré de films ou de livres comme « Le nom de la rose » pour Abbey Of Synn, « The Navigator » pour Farside Of The World ou encore les films de Stanley Kubrick pour Dawn Of Man.  Pour votre gouverne, Actual Fantasy s’est vu rééditer en 2004 avec la mention REVISITED sur sa pochette pour pouvoir faire profiter à ce disque non seulement des derniers progrès des technologies en matière de production avec le son 5.1, mais aussi pour le doter d’un vrai batteur et bassiste trouvés en Ed Warby et Peter Vink. En effet, cet album avait été d’abord enregistré en 1996 avec des machines afin de donner un son encore plus électronique, digital en phase avec l’ambiance de l’album. A travers les thèmes abordés on distingue déjà les projets futurs d’Arjen. En effet, on retrouvera le thème du coma et du dialogue inconscient dans Stranger From Within ainsi que tout ce qui est typé science fiction et histoires dans l’espace avec Back On Planet Earth. Sur cette dernière on entendra même une douce voix féminine fredonner Fate Of a Dreamer qui nous renvoie au projet : Ambeon. Afin de renforcer ces ambiances électroniques, Arjen utilise beaucoup le son des synthés, et utilise même parfois des filtres pour le chant comme sur Dawn Of Man et Back On Planet Earth. Sur cette dernière l’histoire se passe dans l’espace et Arjen a vraisemblablement tenté d’approcher le son des radios des cosmonautes sans toutefois affecter le chant. Tout au long de l’album, les ambiances électroniques donnent lieu à la rêverie et nous laissent flotter au gré des mélodies émanant des autres instruments, on reste coupé du monde, plongé dans nos songes.  Les textes sont de manière générale assez bien écrits, Arjen s’abandonnant de temps à autres à un peu de poésie par certaines métaphores comme sur Abbey Of Synn où les personnes lisant le livre d’Aristote aux pages empoisonnées se fanent telles des fleurs. Mais encore il se plait à jouer avec les mots sur Computer Eyes, chanson basée sur les gens qui passent leur temps devant le pc et deviennent de vrais zombis : Computer Eyes / Computerize, Material Lies / Materialize . Cette chanson est particulièrement efficace par sa montée en puissance de l’intro au refrain. Et pour chanter tout ça il nous faut bien sûr des chanteurs, c’est pourquoi Arjen a fait appel à quelques chanteurs, que je ne connaissais pas il faut le dire, de talent, à savoir Edward Reekers, Okkie Huysdens et Robert Soeterboek. De ce côté-là rien n’est à reprocher à la sélection d'Arjen, une fois de plus il a choisi des chanteurs dôtés d’expressivité sachant mettre en valeur ses compositions.  Les chansons dans l’ensemble tournent au dessus des sept minutes, laps de temps vite effacé par le travail que fait Arjen au niveau des ambiances. Dans l’ensemble, les mélodies illuminent l’album et font preuve de douceur et de feeling. Les soli sont généralement faits de quelques notes résonnant de toute leur puissance sur un fond heavy constitué d’une rythmique lourde et d’une batterie qui ne se donne hélas pas trop en spectacle. Les tempos restent toujours lents permettant ainsi la mise en place d’ambiances calmes et reposantes. La musique d’Ayreon se révèle assez éclectique et croise les sons électriques, acoustiques, à des parties typées électroniques, le tout formant un mélange unique rendant le son Ayreon identifiable parmi milles, Stranger From Within constitue d’ailleurs un très bon exemple de cette diversité. Cette composition montre Ayreon dans sa richesse avec un soli claviers / guitare sympa, la sonorité du clavier nous renvoyant à du Deep Purple, ce qui n’est pas pour me déplaire. Arjen se risque aussi à quelques expérimentations sur Dawn Of Man en intégrant des filtres vocaux et du scratch même si le son de Arjen reste présent et que l’on ressent le lien de parenté avec The Final Experiment.  Même si mélodiquement cet Ayreon est encore bien fait, je regrette des compositions comme Farside Of The World qui manquent d’accroche et au final donnent l’impression de trainer en longueur. De même Forevermore m’a quelque peu déçu, cette composition commence sur une sorte de ballade bien conçue et prenante mais passé quatre minutes les paroles se répètent incessamment et de manière assez soporifique : Dream on forevermore, au bout d’un moment on a tendance à se lasser malgré un fond musical admirablement fait. C’est assez dommage car l’auditeur reste avec une petite déception lorsque arrive la fin. En effet, on commence bien, même très bien, jusqu’à la moitié de l’album puis après les pistes se font moins accrocheuses si l’on exclut Back On The Planet Earth.  Au final, Actual Fantasy se révèle plus expérimental que The Final Experiment et on y voit Ayreon se teinter d’une facette électronique après avoir exploré les mondes médiévaux. Cet album affirme le projet de Lucassen dans la direction musicale adoptée et forge son identité, originale et identifiable. Une fois de plus les mélodies sont très biens trouvées et nous convient à l’évasion.  Dreamer

0 Comments 20 juillet 2006
Whysy

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