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Il est de ces rencontres qui vous marquent. A bientôt 35 ans, retrouver cette joie très enfantine d’échanger avec une icône de son adolescence est de ces expériences qui entérinent le fait qu’il est bon de savoir rester jeune dans sa tête, tout comme l’icône susnommée (soit Pascal Betov, guitariste d’ADX), tellement abordable, adorable et passionnée qu’on pourrait souhaiter que l’interview ne se termine jamais, malgré l’heure et quart déjà passée à la vitesse de la lumière… Parce que oui, il y a beaucoup de choses à dire concernant le nouveau chef d’oeuvre du groupe, « Ultimatum »…  C’est parti, donc, pour une interview fleuve, riche d’anecdotes, de révélations, et même d’une petite info exclusive pour ceux qui seront au divan du monde, le 23 mars 2014… Bonne lecture !

Wazbones : Bonjour Pascal ! « Ultimatum » sera dans les bacs le lundi 24 février 2014. Vous faites monter la sauce depuis quelques mois, avec un retour annoncé aux 80’s (via l’artwork et le style musical annoncé). Après « Immortel » (2011), était ce une démarche voulue dès le début de la phase d’écriture du disque ?Betov : Je pense que le succès un peu timoré d’ « Immortel », qui a plu à beaucoup de nos fans, mais qui en a aussi dérouté certains, nous a aussi recadré… On s’est demandé si c’était vraiment la voie et le style qu’ADX devait proposer à ses fans. On y avait donc pensé dès 2013, et l’arrivée du nouveau bassiste, Julien (en février 2013) n’a fait que confirmer cet état de fait, sachant qu’il avait dans son escarcelle 2-3 compositions qui collaient parfaitement au style ADX que lui appréciait le plus, c’est à dire celui de nos première années. Donc il y a eu une véritable corrélation de ces deux mouvements : le canal historique du groupe qui a voulu revenir à ses racines et l’arrivée de quelqu’un de beaucoup plus jeune qui nous a dit : « ben non, ADX, c’est du speed mélodique des années 80, donc il faut aller dans cette voie dès que possible » (rires), ce qui a donné « Ultimatum » qui résume, je l’espère de la meilleure manière qui soit cet engouement qu’on a eu, y compris au niveau de l’artwork. C’était une volonté du groupe de revenir sur la guillotine, sachant que des petits rappels ont déjà eu lieu sur les 4-5 premiers disques, puisque cette fameuse sorcière qui date de notre premier album live (« Execution publique » - 1988), on la retrouvait déjà sur les pochettes précédentes. On avait en effet bien aimé les clins d’oeil que faisait Maiden pendant de nombreuses années. Il y avait également la petite histoire du cigare sur un vélo… les anciens fans comprendront, car ils l’auront bien sûr aperçu. Et ceux qui ne connaissent pas pourront le chercher sur les anciennes pochettes…   Les compositions de Julien que tu évoquais se sont elles finalement retrouvées sur l’album ? (NdW : les crédits n’étant pas indiqués sur la version promo du disque) Les crédits sont globaux au groupe. Chaque membre amène une idée, que ce soit un riff ou une idée de refrain. Julien a lui amené 3 idées de morceaux qui figurent sur l’album : « Commando suicide » (qui figure sur le sampler du « Rockhard » de Février 2014), « Red Cap », et « Divine Menace » (disponible en ligne sur le facebook du groupe), qui possède un riff tout à fait dans l’esprit du ADX des 80’s. Cela nous a même étonné qu’il puisse composer dans ce sens, car c’est un petit peu ce que je faisais il y a 30 ans (rires). On est vraiment content de l’avoir avec nous, car c’est une perle rare, et c’est une preuve flagrante de son intégration au groupe.   Pour la première fois depuis votre « vrai » grand retour de 2006, il y a eu un changement de line up avec le départ de Klod, parti depuis reformer Der Kaiser. Tu peux nous en dire plus ? Avant tout, Klod est un ami de quasiment 30 ans, puisqu’on s’est rencontré en 1985, et il reste un ami, car on ne peut pas perdre de vue quelqu’un comme ça après tant d’années. Quand il nous a rejoint en 2006 pour le retour du line up actuel d’ADX, on s’était recroisé peu de temps avant un petit peu par hasard, et nous étions persuadés que Klod était chanteur, puisqu’il était le chanteur de Der Kaiser, et on le connaissait également comme claviériste puisqu’il nous avait aidé sur l’album « La terreur » (1987) en co-composant toutes les parties piano du disque. On l’a alors découvert comme bassiste car il s’agit d’un musicien très complet en plus d’être un très très bon bassiste. Maintenant, la vie a fait qu’il a traversé des périodes très difficiles. En 2012, il nous avait ainsi fait pressentir qu’il changerait sans doute de vie musicale, dans le sens où ADX demande beaucoup au niveau de l’implication des membres, car nous sommes tous très très actifs dans le groupe et lui se sentait sans doute un petit peu en marge de cela, avec l’envie de faire autre chose, et peut être reformer Der Kaiser, ce qui nous fait très plaisir, car son départ d’ADX a permis qu’il reparte en répétition avec Der Kaiser pour recomposer des morceaux et sans doute sortir un album cette année. C’était juste son choix de quitter le groupe.   Revenons quelques instants sur « Immortel ». Malgré toutes ses qualités, on ne peut nier qu’on a eu du mal à reconnaitre la production typique de Fred Rochette (que cela soit avec Fifty One’s, ou avec d’autres groupes), pourtant reconnu pour la qualité de ses productions… Ce son ne ressemblait finalement ni à du « Rochette », ni à du ADX (car très éloigné du son de « Division blindée » ou « Terreur » pour parler des productions récentes). Etait ce une volonté de votre part ? Le son a été façonné au fur et à mesure des prises et des enregistrements. Le son de base, c’est celui d’ADX de toute façon, c’est celui qui nous est propre. Le souci de cet album, et on ne le cache pas, c’est la durée de l’enregistrement qui a été très très rapide. Pour donner un exemple, la durée totale d’enregistrement d’ « Immortel » correspond au temps que nous avons passé sur la batterie pour « Ultimatum » . Pour ce dernier, même si chaque minute comptait, on était quand même beaucoup plus à l’aise pour travailler. Pour « Immortel », on n’a pas eu le temps de finir ce qu’on voulait. Fred Rochette a fait le maximum, et on lui faisait confiance, mais nous étions beaucoup plus producteurs sur cet album et on avait choisi un mastering assez moderne, qui au final était très bien pour nous dans le mouvement de l’enregistrement de l’album, mais qui s’est avéré différent de ce que nous avions fait jusque là, ce qui a dérouté les gens. Donc, ce retour avec « Ultimatum » nous remet vraiment les pendules à l’heure : c’est exactement ce qu’on sait faire, ce qu’on aime faire, et la manière dont on aime travailler. Le nouveau producteur s’est vraiment impliqué en nous aidant dans le choix des sons pour aller où on voulait. C’est la grande différence entre ces 2 albums : un timing complètement différent et un producteur qui a tenu son rôle, alors que Fred Rochette était limité au rôle d’ingénieur du son sur « Immortel ».   Parle nous justement de cette collaboration avec Didier Chesneau, le producteur d’ « Ultimatum ». Il s’agit d’une rencontre, un peu par hasard, sur le « Paris Metal France Festival V » de janvier 2013, puisque son groupe, Headline, était programmé, tout comme nous. On connait Didier depuis très longtemps, même si on ne s’était pas beaucoup croisés pendant toutes ces années, car Didier était dans son studio et nous sur la route. Le fait de se recroiser nous a fait nous dire : « pourquoi pas ne pas travailler avec lui ? ». On a réécouté tout ce qu’il avait fait pendant toutes ces années, et on a été très très emballé par ses dernières productions, qui correspondaient à un esprit musical et un son avec beaucoup de clarté et de puissance, qui collaient à ce qu’on voulait pour « Immortel » . On lui a fait entièrement confiance, en lui donnant un cahier des charges : « voilà, Didier, on veut aller dans cette voie là, nous on a notre son à nous et notre manière de travailler, on va essayer d’avancer ensemble afin d’arriver à un bon produit ». Maintenant je pense qu’on a réussi, même si ça n’a pas été simple, car ce n’est jamais simple en studio… Il y a souvent des choses qu’on rate, et l’album n’est peut être pas non plus le plus parfait du monde, mais il s’approche tout à fait de ce qu’on voulait, et le fait d’avoir recroisé Didier nous a été totalement bénéfique. Il s’est vraiment investi dans l’album, et on l’a même surnommé « le tyran » car il nous a demandé beaucoup…   C’est donc à lui qu’on doit la caresse ? (NdW : « La caresse du tyran » étant un titre d’ « Ultimatum ») Les gens découvriront un joli surnom qu’on lui a donné dans l’album, puisque, comme tu dois le savoir, nous adorons les surnoms (rires). Nous sommes tous avec une étiquette dans le dos avec un surnom à peu près ridicule, mais ça nous fait beaucoup rire en interne, donc on est très contents (rires).   Ce qui marque véritablement à l’écoute de ce nouvel album, c’est le chant de Phil, qui réalise sans doute la meilleure performance de sa carrière… La production de son chant était pourtant le point faible de « Immortel »… Je pense que c’est un travail interne qu’il a produit. C’est vrai que, comme je le disais tout à l’heure - mais je ne vais pas m’étendre dessus - la production d’ « Immortel » a été très rapide. Philippe n’a pas eu beaucoup de temps pour chanter comme il le voulait, de prendre le temps de refaire certaines prises, de travailler les choeurs… On n’a pas eu de temps sur cet album… On ne le renie pas car il y a des morceaux que j’adore sur « Immortel » et qu’on joue encore sur scène, mais à mon avis c'est un album qui n’est pas terminé et il aurait fallu prendre un ou deux mois de plus pour le finir. Phil était assez frustré de tout cela… On a quand même, pour des raisons contractuelles, sorti l’album. Cette sortie n’a pas été simple non plus, car le label de l’époque a quasiment arrêté juste après, et la malchance ne faisait que continuer par rapport à cette période… Donc, les critiques et les remarques qu’il a obtenu ne lui ont pas fait plaisir et lui ont pas mal coûté, ce qui est tout à fait normal… Donc il tenait vraiment à se remettre à chanter comme avant, si possible, en ayant le temps de tout préparer, car il s’agit là de la différence principale : pour « Ultimatum », on a commencé l’écriture des compositions en février 2013, on a terminé vers avril. On a ensuite maquetté énormément d’avril à septembre. On a beaucoup travaillé les morceaux, on les a préparés, Philippe a beaucoup chanté, on a beaucoup travaillé les arrangements et les choeurs, et il est donc arrivé beaucoup plus serein et conscient du travail en studio. L’apport de Didier Chesnau, qui est vraiment un producteur idéal pour les voix, a vraiment aidé Philippe. Il l’a par exemple guidé sur « Les coeurs éteints » sur quelque chose de très différent, d’un petit peu malsain, car on ne voulait surtout pas, sur ce morceau, tomber sur une ballade à la Scorpions comme on a pu en faire avant. On voulait vraiment quelque chose qui correspondait aux paroles, à savoir quelque chose d’assez malsain. Certaines prises ont été faites à 3h du matin, avec une voix bien cassée pour avoir ce grain de voix si particulier que Philippe n’a pas forcément tout le temps… Et le résultat est à la hauteur de ce qu’on voulait : c’est à dire un morceau qui surprend déjà beaucoup, et qui nous plait énormément à nous parce qu’il est différent et qu’il représente une pause dans l’album avant l’enchainement des derniers morceaux…   Puisqu’on évoque la fin du disque : le dernier titre, « King of pain » est de retour en version française sur ce nouvel album (ce titre est issu du seul album du groupe chanté en anglais, « Weird Visions » - 1990). Le chant français parait tellement couler de source qu’on jurerait qu’il s’agit au départ d’un titre fait pour être chanté dans notre langue. L’album « Weird visions » a-t-il vraiment été écrit dès le départ en pensant un chant anglais ? Et bien écoute, tu as tout découvert ! Pour les gens qui ne le savent pas, tu as bien mené ton enquête, c’est tout à fait ça. « Weird Visions » a été écrit tout d’abord en français, puisqu’on avait au départ composé cet album ne pensant pas signer sur un label étranger, et c’est Noise qui nous a imposé des versions anglaises. Nous n’avions pas traduit littéralement les paroles, et nous avions travaillé avec un professeur d’anglais qui nous a adapté les paroles pour que le résultat sonne de manière naturelle. Nous avions cependant conservé les versions françaises qu’on a sorti pour cette nouvelle version, mais avons remodelé quelques mots avec des petites retouches sur les paroles. Par contre on se retrouve avec l’esprit du morceau qui l’animait dès le départ, ce qui nous fait très plaisir, car le refrain tel qu’il est, en français, est vraiment très bien. Le reste, et notamment les guitares, sont très proches de l’original. On voulait au départ mettre cette nouvelle version en bonus, pour nos fans fidèles, mais l’esprit d’ « Ultimatum » est tellement proche de ce qu’on faisait des 80’s que « King of pain » s’est mis à coller complètement avec le reste. Au final, on en a parlé avec le label, et on s’est mis d’accord pour en faire le onzième morceau de l’album.   Vous aviez réenregistré « La terreur » en 2010, en indiquant que vous ne souhaitiez pas toucher à « Execution », qui reste de plus disponible en CD dans sa version originale. Par contre, « Suprémacie » reste lui difficilement accessible pour vos nouveaux fans. Y a-t-il quelque chose de prévu à ce sujet ? Une réédition des 5 premiers disques est prévue pour une sortie dans un coffret, via notre nouveau label, avec donc « Suprématie » enfin en CD. Ce grand projet devrait aboutir en 2015. « Suprématie » reste un de nos meilleurs albums et un des préférés de la plupart des membres du groupe. L’idéal serait aussi d’ajouter en bonus l’album « Weird visions » en version française. On verra si c’est possible… Le gros problème sur ces albums, et c’est pour ça qu’on avait déjà réenregistré « La terreur », c’est que nous n’avons malheureusement aucune bande d’origine (on enregistrait en 24 pistes en bande analogique), et nous n’avons rien pu conserver, soit parce que nous n’étions pas producteurs, soit parce que nous étions seulement co-producteurs et nous n’avions pas pu récupérer les bandes, ce qui nous enlève toute possibilité de remasterisation. Les seules possibilités sont donc de réenregistrer l’album, ou le sortir tel quel. Pour « Suprématie », à mon avis, la production de l’époque est vintage, bien sûr, mais aussi tout à fait honorable… Je pense donc qu’on peut ressortir l’album tel quel pour le faire découvrir à ceux qui ne le connaissent pas encore.   Revenons à « Ultimatum ». On remarque également un vrai retour aux ambiances historiques largement développées sur vos trois premiers disques, avec notamment « 1572 », qui traite de la saint barthelemy… Etait ce une volonté de votre part de retrouver vos origines ? Oui, c’est tout à fait ça. Je crois qu’on a retrouvé la recette qu’on a toujours eu, mais qui avait été un peu mise de coté pendant quelques temps. A partir de « Résurrection » (1998) qui était un album puissant mais différent car plus sombre, le groupe s’était engagé vers quelque chose d’un peu plus moderne en s’éloignant un peu de ses racines. Le retour de 2006 avec ensuite « Division blindée » nous a remis dans cette division historique avec beaucoup de textes qui traitaient de l’histoire de France. « Immortel » avait une production qui ne mettait pas en valeur les textes, ce qui nous a convaincu de faire différemment. Dog et Phil, qui s’occupent toujours des paroles, ont voulu retranscrire, avec « 1572 », l’ambiance de cette guerre de religion qui a amené ce massacre, ce qui permet aussi de faire un petit clin d’oeil à ce qui peut se passer en ce moment en terme de tensions religieuses. Ce genre d’histoire est finalement très cyclique. Qu’on nous dise qu’on a réussi à retranscrire musicalement l’ambiance du texte nous ravi parce que c’était vraiment l’objectif de notre travail. Ce travail global réalisé sur l’album reflétait cette envie que nous avions, après avoir écouté des millions d’albums de millions de groupe depuis tant d’années, d’éviter de tomber dans le problème typique de l’album qui te lasse au bout du sixième morceau, à cause d’une production et de morceaux trop redondants, avec toujours le même tempo et la même ambiance. On a vraiment essayé, avec « Ultimatum », de créer des ambiances différentes, qu’il y ait des relances dans l’album, et que ça ne soit pas lassant à écouter sur la longueur…   On peut remarquer un vrai momentum autour de la sortie de ce nouvel album, que nous n’avions pas ressenti depuis très longtemps au sujet d’ADX. Comment perçois tu cet engouement ? Nous sommes les premiers étonnés. Je dois dire également que Verycords/Warner nous a vraiment aidé à tous les niveaux pour cet album, que cela soit en terme de production ou au niveau logistique pour la promotion, parce qu’ils ont vraiment fait le maximum. C’est un label qui soutient ses groupes, que cela soit pour Mass Hysteria, Dagoba ou d’autres. On l’a vraiment ressenti et apprécié tout de suite. Ils ont immédiatement apprécié l’album, l’artwork les a enchanté : tout était réuni pour qu’il y ait une bonne alchimie entre le label et le groupe, ce qui nous a vraiment rassurés en tant qu’artistes, et ce qui n’avait pas été le cas pour nous malheureusement pour les albums précédents, depuis 2006. On a rarement eu autant d’engouement ou d’aide de la part d’un label… L’artwork que Stan W Decker a réalisé, qui est magnifique, a vraiment lancé l’affaire. Quand on l’a diffusé, notamment sur les réseaux sociaux, les anciens fans ont très bien réagi, car ils ont retrouvé de bons souvenirs, et les plus jeunes ont aussi apprécié, car l’artwork est très moderne en même temps. Ca a été la deuxième couche qui a alimenté notre retour. Le sampler de Rockhard nous a aussi beaucoup aidé, car c’était le premier morceau de l’album que les gens ont pu découvrir et « Commando suicide » sera un morceau qui, à mon avis, deviendra un classique sur scène comme « Déesse du crime », « Caligula » ou d’autres, et qui va faire chanter tout le monde. C’est toute cette alchimie entre le public et nous qui va opérer. L’engouement sur les réseaux sociaux reste cependant nouveau pour nous, car Facebook n’existait évidemment pas dans les 80’s (rires). Tout va très très vite, les choses et les échanges se passent tout de suite et font rapidement boule de neige. A partir du moment où quelque chose plait à certains, ces derniers le diffuse, et on les remercie d’ailleurs de diffuser autant les news du groupe. On est à la fois ravis et étonnés de voir cette grosse attente pour « Ultimatum », mais je pense qu’on ne pouvait pas rater ce retour et on a tout fait pour le réussir. J’espère que les ventes seront là et que l’album plaira aux gens. Les précommandes, pour l’instant, sont très bonnes sur la plupart des sites, donc on est un peu rassurés à ce sujet. Ce que je souhaiterai, c’est qu’on soit rapidement en rupture de stock comme ça avait été le cas sur « Division blindée », qui s’était très très bien vendu en 2008. Ca serait une consécration pour des vieux de la vieille comme nous (rires). C’est vrai que ça fait longtemps qu’on pratique mais on a toujours cette ferveur qui est là et on prend toujours autant de plaisir. On attend cette réponse du public et la tournée qui va suivre avec le concert au Divan du monde à Paris le 23 mars 2014. Il s’agit d’ailleurs d’une exclu pour Heavylaw car on ne l’a pas encore annoncé : il y aura une captation vidéo et audio, donc on invite tout le monde à venir et à festoyer avec nous, car il y aura des traces qui permettront à ceux qui seront présents de se revoir en compagnie d’ADX…   Il y a déjà quelques concerts prévus pour le mois de mars. Y a t il d’autres plans à plus long terme ? Les dates vont continuer à être annoncées au fur et à mesure. On va beaucoup aller à l’étranger cet été, en Europe et au Canada (Cf. Facebook du groupe). On va ensuite continuer en France en septembre avec la Bretagne, Lyon, Marseille, et encore beaucoup d’autres dates…   A quel type de setlist peut on s’attendre ? Elle sera très équilibrée entre les morceaux du nouvel album qui sera largement représenté, les classiques incontournables, mais aussi quelques inédits qu’on n’a encore jamais joués sur scène. On a maintenant une discographie assez grande pour aller piocher dans des anciens morceaux qu’on a pas eu l’occasion de défendre à l’époque, et que les gens ne connaissent pas dans leur version live. L’album sort le 24 février, mais on a déjà des retombées et une certaine idée des morceaux d’« Ultimatum » qui vont plaire majoritairement. La setlist restera donc modulable en fonction de la réception des morceaux. On veut jouer ce que les gens aiment avant tout.   ADX reste un des leaders de la scène heavy metal francaise, et n’a jamais autant paru en forme… Quels sont vos plans à long terme ? Je rassure tout le monde, on n’est pas prêt d’arrêter. On est d’ailleurs déjà sur de nouvelles compositions. L’expérience « Ultimatum » nous a tellement plu qu’on ne peut pas en rester là. Tant que la sauce est montée, autant en profiter. On est très inspirés, et c’est tellement de plaisir qu’on souhaite en profiter un maximum…   Depuis le temps que vus êtes là, et après tout ce que vous avez fait pour la scène metal française et pour tous ceux qui ont pu vous écouter, vous êtes tout de même considérés par beaucoup comme des icônes françaises de la scène… Vous n’êtes plus très nombreux dans ce cas et ça fait réellement plaisir de vous voir autant en forme… Moi je dirais pareil des fans. Si ils n’étaient pas là, ou si il n’y avait pas des gens comme toi pour nous interviewer, si il n’y avait pas de spectateurs pour venir à nos concerts, on n’existerait plus depuis très longtemps. C’est vraiment un échange que je trouve tout à fait honnête entre un groupe et son public. A partir du moment où tu proposes quelque chose d’honnête, je pense que les gens te suivent et on a toujours été très proche de notre public… Moi je me sens toujours particulièrement gêné, et ça n’a jamais changé depuis des années, quand on vient me voir comme quelqu’un de différent. Moi je suis vraiment comme tout le monde. Ce qui me fait plaisir, c’est lorsque les gens apprécient le travail que nous proposons avec le groupe. Tout le reste n’est pas important. Le coté icône me dépasse complètement… J’ai une anecdote qui m’a vraiment marqué : on a fait un concert à Wattrelos dans le nord de la France en 2007. Un gars est venu me voir pour me faire signer un autographe : il tremblait et pleurait… Moi je pensais qu’il était malade… En fait il m’a expliqué : 20 ans plus tôt, on jouait à Lille, avec Supuration. L’après midi de ce concert, on a fait une séance de dédicaces dans un magasin, pour la sortie de « Suprématie ». Il est venu à la dédicace, a acheté l’album, nous l’a fait signé et était vraiment très content : bref, un super fan. Après, je ne sais pas ce qui s’est passé avec sa famille, mais le soir même, son père lui a interdit de venir au concert. Ce qui fait qu’il nous a attendu pendant 20 ans pour nous voir… Quand il m’a rencontré, il était vraiment très émotif, et j’était vraiment très mal à l’aise. Se dire que ce type était super mal il y a 20 ans et l’entendre raconter cette tristesse m’a touché. Pendant tout le concert qui a suivi, il était au premier rang, comme un ado de 40 ans, les yeux ouverts… Il nous regardait comme si il essayait de rattraper tout ce temps perdu. Ca m’a vraiment touché, car il a attendu 20 ans pour nous voir, et on était quelque part responsable de l’état dans lequel il était, avec ce trop plein d’émotions. Je m’en voulais presque de ne pas avoir pu apprendre la situation à l’époque, pour aller le chercher chez lui pour qu’il puisse venir au concert quand même (rires). Intervenir via le groupe dans la vie des gens, c’est formidable, mais si c’est pour autre chose que du bonheur, ça me gène énormément et ça me met mal à l’aise. C’est comme à nos débuts, où il y avait souvent des bagarres pendant nos concerts, avec des arcades ouvertes, etc… Ca me mettait hors de moi car l’objectif était de venir pour s’éclater et faire la fête ensemble. Heureusement, nos fans ont vieilli et sont devenus beaucoup plus calmes (rires).   Merci beaucoup à toi Pascal ! Merci à toi ainsi qu’à tous les lecteurs d’ Heavylaw !

0 Comments 20 février 2014
Whysy

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