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Par delà les montagnes, par delà les plaines, au delà des rivières et des océans, il existe un pays à nul autre pareil. Les arbres y sont en majesté, les eaux transparentes, la nature, intacte, dévoile à l’oeil ébloui des merveilles à chaque instant. Dans l’air flotte un parfum sans équivalent. Tout y est évident, enivrant, exaltant. Les splendeurs verdoyantes ne sont pas les seules à attirer le regard, tel le marin étourdi par le chant des sirènes, l’on y est happé par des constructions étranges. Impossible de leur attribuer une époque de construction, elles tiennent autant de pyramides incas disparues que des cités antiques. Si ce lieu enchanteur avait une histoire, mais, il n’en a pas, car le bonheur n’a pas d’histoire, elle serait toute entière contenue dans des runes dont la forme même approcherait la perfection. Les tribus les plus mystérieuses ont connu cet endroit, y ont vécu, appris la sagesse de la Terre et se sont retirées à l’ombre de leur imaginaire dans des cavités sans âge.

Si ce pays existait, et qu’il avait une grande prêtresse, assurément, elle chanterait la beauté du lieu, comme Yasmine prête à sa voix à Atrocity. Elle guiderait le néophyte, de son souffle à éveiller les animaux et apaiser les morts.

Alors que la recherche des paradis perdus ne peut cesser, Atrocity nous dévoile un projet qui, en effet, ne vaut que par l’exception du chant de son invitée.
Bien sûr, au début, on a ricané. Définitivement une affaire de famille, la musique selon Alexander Krull, qui demande de nouveau à sa soeur de venir renforcer les rangs (cela avait déjà été le cas sur la chanson «Desert land», et sur l’album«Calling the rain»).
Puis, on a été emporté, loin. Évidemment, Atrocity reste Atrocity. Alexander veut chanter lorsque ce n’est pas le moment, les compositions ne sont pas extraordinaires, et vous pouvez être allergique à tout ce qui évoque une tribu étrange, phénomène overdose d’ «Avatar» et allergie à Mère Nature pour un moment. À l’inverse, si vous avez toujours rêvé, tel un baron célèbre, de vivre perché, «After the Storm» est le disque de votre rentrée.

Son ésotérisme délicat peut véritablement faire mouche, à l’heure où de nombreux groupes phares de la scène métal la délaissent. Atrocity propose une variante, une musique étrange, féérique, sans trop en faire cependant. Dans l’idée, la comparaison la plus parlante que j’ai trouvé est l’album d’Eluveitie «Evocation I - The Arcane Dominion» : est-ce que c’est folk, est-ce que c’est tribal, est-ce que l’on peut dire que c’est pagan ou celte, aucune certitude, sauf peut-être celle d’un melting-pot de ces influences.

De nombreux instruments traditionnels, flûte, congas, bongos sont utilisés, et le groupe a visiblement aimé cette diversité, notamment dans les percus ! Il y a d’ailleurs deux instrumentaux sur le disque : «The Flight Of Abbas Ibn Firnas», et «Eternal Nightside», enchanteurs.
À l’inverse, les guitares sont reléguées au second plan. Comme prévu par la description du label, on pense parfois à Dead Can Dance, à Loreena McKennitt. Mais pas toujours, sur «Black Moutain» et «Transilvania», Alexander utilise sa voix death, et ça passe plutôt bien, cela rappelle l’album «Atlantis».

En définitive, l’album est réllement particulier, et nécessite une oreille relativement ouverte aux sonorités étrangères au métal, qui y sont prédominantes. Une certaine mélancolie, et un certain désir d’ailleurs.
Sans cela, l’album passera pour une version améliorée de la compilation 17 pour réussir ses exercices de sophrologie.

0 Comments 14 septembre 2010
Whysy

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