Vous recherchez quelque chose ?

Je sais déjà ce que vous pensez avant même de lire cette chronique : «mais quelle pochette affreuse», et vous aurez bien raison... Cependant, si vous avez cliqué par erreur, ou si l’artwork, annonciateur d’un style épique ultra underground, vous plait quand même, alors prenez place, détendez vous, et parlons des efforts de ce tout petit groupe grec qui sera sans doute amené à se faire un nom avec ce disque...

De toute façon, si vous voulez mon avis, l’idée même d’opter pour un artwork heroic fantasy peut généralement avoir 2 issues : soit c’est magnifique (Ken Kelly, Frank Frazetta, et tant d’autres), soit c’est totalement raté (l’artwork de cet album, et tant d’autres aussi...). Cependant, comme je le mentionnais plus haut, les amateurs d’EPIC METAL US des 80’s sont depuis longtemps habitués à des albums de groupes underground n’ayant que peu de moyens à mettre dans leur artwork ou dans leur prod (la prod catastrophique du dernier MANILLA ROAD, pourtant groupe culte depuis le début des 80’s, en étant le meilleur exemple...).

La différence, c’est que le contenu s’avère infiniment plus ambitieux et va directement flirter avec les ténors du genre : VIRGIN STEELE (toute époque confondue), MANOWAR (de «into glory ride» à «Sign of the hammer»), ainsi que toute la vague allemande des 90’s (GRAVE DIGGER, RUNNING WILD et BLIND GUARDIAN en tête...).

D’ailleurs, le groupe ne cache pas ses influences, mettant en avant sur son site officiel un David DeFEIS à priori conquis par ces petits grecs ! Parce que, ne nous voilons pas la face, même si ce style est loin d’être populaire, les fers de lance américains ne sont pas au mieux de leur forme : MANOWAR a depuis longtemps abandonné ce coté purement épique de leurs premières offrandes (même si ils sont essayé de le retrouver par l’aspect symphonique de «Gods of war»), et VIRGIN STEELE suit une courbe sinusoïdale désarmante (le moyen "Black Light Bacchanalia" succédant en quasi copie carbone à l’excellent «Visions of eden», après deux «House of Atreus» proposant du très bon et du très mauvais...).

Bref, tout cela pour dire que SACRED BLOOD arrive sur un terrain franchement dégagé, avec peu de concurrence, pour un public certes faible en nombre, mais à l’écoute de toute nouveauté de qualité.

Et on peut dire que les grecs ont parfaitement su digérer ces influences, mélangeant allègrement le heavy varié des groupes américains mentionnés plus haut avec les légères influences folk déjà utilisées par GRAVE DIGGER (cornemuse surtout). Il en résulte un album complet, varié, peu répétitif (une prouesse dans ce style), et surtout, surtout, habité d’un souffle épique qui vous fera vous lever, le point dressé, avant de saisir votre glaive, près à en découdre (où votre brosse à cheveux, selon ce qui se trouve à proximité de votre zone d’écoute...). Sans compter que l’aspect historique de ce concept album ajoute immanquablement à l’aspect immersif de la musique, l’album alternant parfaitement interludes instrumentaux et purs morceaux metal. Ces «ajouts», basées d’orchestrations, passages acoustiques, choeurs et chants féminins ne sont là que pour appuyer des ambiances ou renforcer des refrains et sont donc utilisés avec parcimonie et intelligence.

Que dire ainsi d’une chanson comme «Ride Through The Achaemenid Empire», dotée d’un souffle épique à vous faire monter sur votre cheval, galopant cheveux au vent ? (si si, vous verrez...)

Le début d’album est en fait très représentatif de l’ensemble... Intro qui met dans l’ambiance, puis morceau d’ouverture mid tempo, martial comme il faut, avec un refrain très mélodique à reprendre à gorges déployées... «Battle of the Granicus» résume quand à lui, en un peu plus de 6 minutes, tout le préambule de cette chronique : un couplet et un riff ne pouvant que rappeler MANOWAR, un refrain à la VIRGIN STEELE et une mélodie tout droit sortie d’un RUNNING WILD... Bref, autant d’influences magnifiquement utilisées...

Alors évidemment, certains chercheront l’originalité (ou se demanderont où se trouve l’identité réelle de ce groupe), mais ne faisons pas la fine bouche, tant l’écoute de ce disque procure un plaisir évident, SACRED BLOOD réalisant le tour de force de s’adresser à la fois aux amateurs de la niche que constitue l’Epic Metal depuis plus de 30 ans, mais aussi aux amateurs de heavy metal, tout simplement...

Cet album est donc une excellente surprise de la part d’un groupe qu’on n’attendait pas, et qu’on espère voir rencontrer un succès suffisant pour faire perdurer cette belle aventure, avec, peut être, un meilleur artwork...

HAIL !

0 Comments 22 mai 2012
Whysy

Whysy

Read more posts by this author.

 
Comments powered by Disqus