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Il en est d’un moment dans nos vies d’amateurs de musique, où l’on se demande d’où viennent tous ces super groupes, ces artistes qui nous font rêver…Comment ont-ils appris à jouer, comment ont-ils vécu, souffert, comment se sont-ils battus jusqu’à la reconnaissance, jusqu’à l’atteinte de la popularité? Heureusement, cette question vient après la fatale « d’où viennent les bébés ?  (du moins je l’espère)». La personne interpellée n’ayant pas ici à inventer d’histoires bidon à propos d’abeilles et de fleurs, la réponse vient naturellement : «  Les musiciens de ce monde pratiquent, se débrouillent pour trouver des collègues avec qui ils partagent leurs influences et leurs aspirations musicales. Si tout se passe bien, ils forment un groupe, composent quelques pièces et se produisent sur scène, vont même jusqu’à payer de leur poche leurs premières démos dans l’espoir de décrocher un contrat. » Vous connaissez la chanson, je suis même prêt à parier que vous connaissez quelqu’un dans cette situation. La scène rock en général, que l’on parle de métal ou non, est extrêmement prolifique en groupes. La scène locale est en quelques sortes une ligue mineure qui servira de tremplin aux talentueux musiciens de notre génération.

Bien entendu, bon nombre de ces groupes ne passeront pas le cap de la véritable reconnaissance, bien souvent mais non obligatoirement passant par la signature d’un contrat. Vous me voyez venir. Je ne réussis même pas à trouver de belles figures de style tant cet album me laisse de marbre…Alors voilou : Blowback, groupe Français se compromettant dans un Heavy/Trash assez générique, est un de ces groupes pouvant certes faire la fierté d’une scène locale mais dont le calibre et l’inspiration musicale n’arrivent certes pas au standard nécessaire à sauter la marche vers les sphères plus internationales de la musique.

D’entrée de jeu, la musique de Blowback possède une certaine saveur instantanée due à la voix caractéristique et ma foi originale de Valène de Santis. Fini l’utilisation à outrance des sopranos, mademoiselle chante dans un registre beaucoup plus grave et chaud, me faisant un peu penser à The Cranberries tant l’univers du métal manque d’équivalents. Les lignes vocales feront preuve tout au long de l’album d’une certaine variabilité, du chant un peu plus aigu rappelant certains passages de Tarja, à des couplets chantés dans une intonation qui rappelleront les années fatales du Boogie woogie (je sais, c’est difficile à imaginer…). La voix est donc parfois source de réconfort temporaire, mais ça ne saura durer tant la musique qu’elle supporte s’avoue lassante à souhait.  

Album auto-produit oblige, la qualité sonore laisse à désirer. Normalement, je passerais par-dessus ce fait par indulgence vis-à-vis d’un groupe ayant le courage de s’auto produire, mais j’ai entendu meilleur son de la part d’un ami ayant masterisé sa démo avec son macbook! La basse est cruellement oubliée, l’ensemble manque donc énormément de puissance, la musique est trop axée sur la voix et les guitares trop en retrait. Ces dernières esquisseront par moment des solos assez typés rock n’roll, mais dont la clarté laisse encore une fois à désirer. Le rythme de la musique est presque constant sur l’ensemble de la galette, et ce manque de variation causera un rapide essoufflement dans l’écoute et une incapacité chronique à différencier les différentes pièces. La deuxième moitié de l’album s’avère particulièrement somnifère tant chaque pièce devient plus standard et dépourvue d’originalité que la précédente. Seul un discret clavier vient parfois redonner un peu d’intérêt aux compositions. De même, quelques rares breaks acoustiques permettent de tempérer cette homogénéité rythmique chronique mais en bout de ligne, l’ennui est global et la motivation à écouter n’importe quoi d’autre très forte.

En bout de ligne, je crois toujours que les scènes locales doivent être encouragées, et c’est pourquoi je me sens un peu coupable de couler Blowback à ce point…Après toutes ces années de travail! Peut-être est-ce que la véritable âme du groupe se trouve sur scène ? Malgré une critique somme toute négative, je tiens tout de même à encourager le groupe à continuer à travailler sur un son plus défini et travaillé…en attendant, je ne peux que délivrer un 4/10…

0 Comments 16 février 2009
Whysy

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