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La carrière de Firewind a tout de la belle histoire, voire du conte de fée. Un jour, un jeune groupe encore inconnu des médias tente sa chance dans le club très fermé du power métal. Amenée par un jeune guitariste aussi virtuose que talentueux, la jeune formation grecque ne tarde pas à éveiller la curiosité des différents magazines, des différents labels et parvient sans mal à séduire un public en quête d’absolu. C’est à l’aide de mélodies taillées dans la roche, de riffs puissants et de solis fluides que Firewind impose son style, certes l’originalité n’est pas de mise, mais l’efficacité éclipse sans mal cette lacune. Après deux albums encensés par les critiques, le groupe subit un premier coup dur avec la fuite de son chanteur de talent. Vite trouvé, le remplaçant parvient à imposer son vocal et permet à Firewind de signer son meilleur et 3e album chez les géants Century Media. A l’heure actuelle, nos jeunes prodiges s’apprêtent à sortir un 4e album chez l’un des plus gros labels mondiaux, que demande le peuple ? Un peu de fraîcheur ? Certes, mais ce n’est pas encore d’actualité…

Nous avons là un album dont la genèse s’est faite dans l’incertitude. En effet, outre les fuites de l’ancien second chanteur et du batteur, Gus G. la tête pensante a mis un terme à sa carrière au sein de ses nombreux autres groupes afin de se focaliser sur Firewind. Il est même allé jusqu'à refuser d’être membre à plein temps des mastodontes Arch Enemy. C’est dorénavant Mark Cross  remarqué, entre autre, pour ses performances chez Helloween et Metallium que l’on retrouve derrière les fûts. Au niveau du chant on note l’arrivée de l’excellent chanteur de Time Requiem et Evil Masquerade dont nous reparlerons par la suite. C’est donc avec un line up tout remanié pour l’occasion que le groupe déçoit.

Et pourtant on sent un groupe plus mature, plus à l’aise dans ses chansons. Les structures sont précises bien qu’elles manquent cruellement de variations. On sent un Firewind en confiance mais bien trop sage dans ses expérimentations, il faut l’avouer, totalement inexistantes tout au long du disque. Gus G. n’a pris aucun risque dans la composition et offre onze chansons très classiques dans un heavy traditionnel un peu frustrant sur le long terme. Il faut dire que ce nouveau disque ne présente rien qui n’ait jamais été fait par la scène allemande ou scandinave. Je pense notamment aux chansons d’ouverture « Allegiance » et « Insanity » très conformistes et plutôt faciles pour un groupe de cette trempe. Et cela annonce clairement la couleur pour le reste de l’album qui s’avère être d’un classicisme étouffant. Les chansons s’enchaînent et « Ready To Strike » , « Dreamchaser » ou « The Essence » ne font que confirmer cette première impression : tout n’est que déjà vu, déjà fait, déjà entendu. De plus j’ai pour habitude de dire qu’une bonne chanson c’est tout d’abord un bon refrain ! Où sont passées les envolées guerrières du précédent album ? Ici les refrains paraissent bien fades et téléphonés. Sans oublier que la ballade « Deliverance » aurait pu être une excellente chanson avec ses dualités électriques/acoustiques mais elle souffre de longueurs et d’un grave manque d’émotion.

Au niveau des bonnes surprises, le clavier semble être davantage utilisé et même s’il possède un son un peu cheap il enrobe certaines chansons d’ambiances particulières. Je pense à l’excellente « Breaking The Silence » à la mélodie particulièrement réussie, le tout porté par un duo féminin/masculin du plus bel effet. Il s’agit clairement de l’une des meilleures chansons du disque avec le surprenant single « Falling To Pieces » catchy et mélodique à outrance, ainsi que la très power « Til The End Of Time ». L’attraction primordiale du groupe est, et a toujours été, Gus G. et sa guitare. Une fois n’est pas coutume, le jeune impressionne par la qualité de ses leads et autres solis tout droit sortis de la cuisse des plus grands. Il s’affirme à chaque album en ajoutant son grain de sel comme l’excellent instrumental « Before The Storm » tout en feeling et en atmosphère. Firewind semble cultiver l'attente autour de chaque album par le changement de chanteur, l'un des points centraux de cette musique. Le nouveau venu est l'illustre Apollo Papathanasio qui réussit là un boulot en tout point remarquable. Il est à la fois mélodieux et puissant mais il se montre trop classique et sa voix peine à partager l'émotion de certaines chansons. Vous me direz que c'est une question d'affinité mais je trouvais Firewind plus percutant lors de son précédent album!

Firewind est une formation qui a tout pour réussir. Elle nous l’a déjà démontré par le passé et son incroyable potentiel n’est un secret pour personne. Mais pour acquérir ce statut de groupe à part, il serait temps que Gus trouve le moyen de personnaliser sa musique pour enfin laisser éclater son talent. Car même si « Allegiance » reste un album réussi, il s’affirme être une petite déception tant il pourrait être meilleur avec plus de volonté. Gus G. est capable de bien plus, il serait temps qu’il arrête de se brider et qu’il laisse libre court à son esprit créatif pour enfin éclater les barrières qui l’étouffent. Mais en est – il seulement capable ? Seul l’avenir pourra répondre à cette question…

...TeRyX...

0 Comments 16 juillet 2006
Whysy

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