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Et lorsque la Lituanie s’en mêle… Ledo Takas est un jeune label balte qui tente depuis quelques années de faire connaître sa musique en Europe. C’est avec des moyens certes assez restreints mais un grand professionnalisme qu’il tente de promouvoir ses artistes. J’ai de l’admiration pour ces petites entreprises qui n’ont pas peur des géants avides de pouvoir et qui essaient à leur humble niveau de contribuer à l’expansion du métal. C’est après Dissimulation, Obtest et autre Loits qu’arrive cette nouvelle galette. Un disque sombre et maléfique en guise de coup d’essai pour Urskumug, un disque qui même s’il manque d’originalité pourrait titiller la curiosité de certains lecteurs ou lectrices par ses bonnes idées parsemées de ci, de là… Encore faut-il avoir le courage de tenter l’aventure, le voyage s’annonce obscure, violent et il ne fera pas l’unanimité !

Urskumug présente une musique sombre et très rapide échappant aux thèmes habituels du black métal. Ici le groupe tente de développer ses paroles d’une manière plus intelligente afin qu’elle coïncide avec ses ambiances mystiques. Le concept de l’album tient dans un cycle représentant une quête spirituelle intérieure et l’exploration de sujets tels le Shamanisme, le temps et l’ombre. Cela peut paraître intéressant sur le papier mais à part quelques ambiances bien senties, « Am Nodr » reste un album de black métal très classique avec des très nombreux défauts. Tout d’abord sa linéarité : la batterie déboule à fond à l’heure et les changements de rythmes se font timides. On obtient alors des chansons efficaces mais dépourvues d’accroches et il arrive souvent que l’on se perde dans ce flot de décibels : je pense à « Beowulf ». Les guitares possèdent ce son distordu typique du black métal, un son qui parait lointain et très sale mais qui sait rester puissant et dérangeant. Dans l’ensemble les riffs sombrent dans un classicisme absolu et seules quelques lignes mélodiques parviennent à éclaircir la musique. Ces courts moments témoignent d’un certain potentiel mais ils restent trop rares. « Time Of The Jackdaw » possède d’ailleurs des riffs mélodiques forts bien utilisés.

« Am Nodr » souligne donc quelques innovations intéressantes qui ne demandent qu’à être développées. Je pense notamment aux nombreuses sonorités soit industrielles, soit plus tribales (instruments africains, tam-tam, percussions en tout genre) qui apportent un zeste de fraîcheur à « ~~~~ » ou « The Gardian ». De même les parties parlées en dialecte tribal illuminent « Talking As A Shaman’s Son » d’un doux voile mystique. Au milieu de ce flot violent ininterrompu on remarque donc de bonnes idées parsemées tout au long du disque. Malheureusement elles se retrouvent éclipsées dans cette musique sans concession et il faudra de nombreuses écoutes pour toutes les déceler. Mais le voyage n’en vaut pas vraiment la chandelle car au final seule la chanson éponyme « Am Nodr » offre quelque chose de vraiment bon avec son refrain tout en ambiance et ses changements de rythmes. Même les quelques vocalises féminines à la fin de « Mother Of Halfword » ne séduisent guère. Il faut avouer que la production est assez excellente et que la batterie, bien que programmée, n’est pas trop désagréable.

Au final Urskumug offre un album très moyen et il ne lui reste plus qu’à développer ses bonnes idées pour peut-être accoucher d’un album que l’on espère plus personnel et plus riche. En tout cas les idées sont là, la maturité également : seule manque encore la volonté mais gageons que d’ici 2 ou 3 ans nos baltes se remettent à table et offrent enfin un album digne de leurs idées.

…TeRyX…

0 Comments 17 juillet 2006
Whysy

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