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Après deux albums plutôt passables, un changement de label et un léger remaniement du lineup, Brainstorm revient avec un opus intitulé Ambiguity. Quelle est donc cette modification au sein du groupe ? Les Allemands ont évincé Marcus Jürgens et se sont loués les services d’un jeune chanteur qui désespérait dans Ivanhoe. Est-ce que le frontman fera plus d’effet que son prédécesseur ? Il faut bien reconnaitre que rien ne parvenait à faire sortir ce groupe de l’ombre tant les mélodies sont pauvres jusqu’à présent et tenues par un micro honnête mais pas convainquant pour autant. Si la carrière de notre formation est à son aube, il se pourrait bien qu’elle prenne vite fin, devienne éphémère ou tombe dans l'oubli si le niveau ne s'améliore pas.  Conscients de tout cela, les teutons proposent malgré les précédents essais infructueux, un disque profondément ancré dans le power métal qui dévale les pistes à trois cent à l’heure. Et oui, on ne change pas une équipe qui gagne n'est-ce pas ? Est-ce parce que le sentiment de frustration est trop fort ou est-ce tout simplement pour l’amour de la musique que Brainstorm retente le coup une troisième fois sans modifier quoique ce soit à sa formule musicale ? Je ne saurai répondre même si je pencherai plus pour la deuxième solution, cependant, on pourrait commencer à croire que les compositeurs sont obnubilés par une seule chose et que rien ne pourra les faire dévier de ce chemin tracé dans la neige. Ambiguity est un album qui porte mal son nom, dans le sens où on retrouve des mélodies métalliques qui cognent fort, grondent dans les basses et une batterie qui joue au bras de fer avec les guitares (« Crush Depth »). Il n’y a aucune de présence d'influences variées ou mélangées pour créer un aspect ambigu. Avec cet opus, le constat est clair, les guitares sont au centre de l’écriture musicale et cela s’entend sur des titres comme « Arena » ou « Tear Down The Wall ». Effectivement, les soli foisonnent et les riffs dégoulinent sur toutes les pistes, il est difficile de dire le contraire. Néanmoins, les mélodies font leur effet car, outre l’aspect technique irréprochable sans fioritures et la rapidité d’exécution, on se sent accroché par le déluge de notes.  Le combo parait avoir muri et ne se laissant plus entrainer dans la facilité déconcertante, Brainstorm propose cette fois-ci des lignes instrumentales aussi puissantes que (très) catchy. Les guitares tournent à chaud et envoient des sacrés morceaux, il est par contre pas rare de ne pas adhérer car tout cela peut paraître téléphoné par moment. Ceci dit, la densité technique n’est pas la seule caractéristique présente sur cet album, Ambiguity a fait des efforts et cela se traduit par différentes atmosphères. « Beyond My Destiny » offre un rythme mid-tempo et un refrain hyper punchy, « Maharaja Palace » aborde un aspect musical orientalisé et la ballade larmoyante « Far Away » vient casser le rythme, le jeu est relancé pour un second round.  En effet, la rigueur allemande est de mise et compte aussi sur Andy B. Franck (que nous appellerons par la suite simplement Andy) qui nous fait l’honneur de partager son immense talent. Il faut bien reconnaitre que le bonhomme a un sacré don, autant sa faculté d’immersion est grande, autant sa facilité à rendre les chansons fédératrices est incroyable. On notera la présence de chœurs pour accentuer cet aspect (« Demonsion »), il ne sera pas facile de lui trouver des failles même si, de temps en temps, son chant m’a paru un poil trop haut perché et ses tentatives de growls ne sont absolument pas maitrisées (« Revenant »). Mais replaçons les choses dans leurs contextes car ici on parle du bonus track et ceci reste donc qu’anecdotique. A l’inverse, son medium arrive parfaitement à créer l’émotion alors qu'il est accompagné par ses musiciens sur les refrains comme c’est le cas sur « Lost Unseen ».  Andy semble avoir complètement pris ses marques au sein du groupe car l’ensemble musical est en parfaite symbiose et reste cohérent malgré une écriture apparemment excentrée des lignes de chant. Le frontman réalise ici un tour de force, car prendre un groupe en cours de route n’est jamais aisé, et pourtant on a l’impression que notre homme a été présent depuis le tout début. Ses paroles se fondent à merveille dans les flots mélodiques, les morceaux rayonnent et montrent tout un arsenal vocal et instrumental, ce qui déploie considérablement l'accroche. De plus, j'ajouterai (pour avoir vu les Allemands plusieurs fois sur scène) que ce personnage est un excellent showman, c'est inaudible sur le CD mais cet aparté souligne le sentiment de cohésion qui ressort globalement sur l'écoute.  Brainstorm a progressé et marque donc un bon point avec Ambiguity, les rythmes speedophiles, les guitares très libérées et la marque vocale semblent se tenir par la main et on reste abasourdi par un tel retournement de situation. Eux, qui avaient mis un coup d’épée dans l’eau deux ans auparavant avec la sortie d’un album chiatique voyaient l’espoir s’éteindre à petit feu, ont su redresser la barre grâce à de meilleures performances, une écriture musicale plus éveillée et surtout en ayant trouvé l’élément qui fera la différence : la voix caractéristique qui permettra de sortir du lot.   - ȦɭɐxƑuɭɭĦĐ -

0 Comments 29 octobre 2009
Whysy

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