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Si l’on fait bien attention, amis lecteurs le monde nous parle. Les pochettes de Falconer, par exemple, nous racontent une histoire édifiante qui telles les morales des contes d’autrefois permet de mettre en garde les petits et les plus grands contre les aléas impétueux de la fortune. Hé oui, jeune lecteur impatient de croquer les saveurs de la vie à pleines dents, écoute plutôt l’histoire inspiré de faits réels que racontent les pochettes de Falconer:

C’est l’Histoire d’un jeune guerrier affublé d’un triste handicap : il était rattaché à son frère siamois par la main droite. La vie est parfois injuste me direz-vous, mais l’addition devient particulièrement salée quand vous apprendrez que ce frère siamois a une forme d’oiseau-panari et qu’il se dégage de lui une odeur confuse de gigot faisandé et d’huitre décomposée . Cependant, vaillant et fier, il fit de son handicap une chance, écumant les foires et autres spectacles de bêtes curieuses, il fit peu à peu fortune au point de pouvoir s’offrir une magnifique villa avec vue sur une arbre mort, où libéré de son frère par une sympathique opération à la hache, il pouvait lire tranquillement à la bougie, un vieux grimoire en buvant une petite binouze (pochette de Chapters from a vale forlorn). Riche et célèbre Il sembla alors à notre jeune ami que rien ne pouvait plus l’arrêter. Enveloppé dans sa toge et sa suffisance, le port de tête hautain, il déambulait fièrement dans la rue avec ses nouveaux amis quand l’un de ses compagnons arrivistes lui porta un coup dans le dos (cf Sceptre of deception)en lui piquant sa femme mais en lui laissant ses gosses adeptes de la tektonik toujours à demander de l’argent, la main tendue et le visage geignard pour s’acheter du gel (vous pouvez voir ce spectacle déchirant sur la couverture de Grime Vs Grandeur). Epuisé nerveusement notre ami décida de remédier à sa situation familiale en utilisant une bonne vieille technique viking comme le prouve la pochette de Northwind (il faut dire qu’il n’avait ni congélateur ni voiture pour abandonner sa progéniture) et il quitta définitivement sa maison pour affronter son destin. Mais prenez garde, amis lecteurs, être libre c’est être seul et peu à peu notre valeureux ami glissa dans les bas fonds de la société parmi les mendiants et les voleurs (Among Beggars And Thieves).

Hé oui, comme le temps passe vite, c’est déjà le sixième album (et le sixième visuel en couverture) des suédois de Falconer, groupe rendu assez atypique par son audacieuse combinaison de heavy speed mélodique teinté de structures folkloriques et traditionnelles. Le son Falconer est vraiment unique puisque les guitaristes ont aussi un passé plus extrême (et cela se ressent grandement dans des riffs glissants et toniques qui ne sont pas si courants dans les groupes à chant clair (Vargaskall ou Black Mountain). L’atmosphère générale est ainsi assez enjouée sans être festive lourdingue (ce n’est pas du Korkiplanni) que ce soit dans les titres à dominance speed impeccables (le frétillant Pale light of silver Moon très UMPA UMPA) que dans les titres épiques qui nous renvoient dans le passé glorieux des scandinaves.
Mais loin des brumes du viking metal, Falconer développe des titres poétiques, légers, et finalement beaucoup plus authentiques (et oui amis lecteurs, les scandinaves du IXième siècle ne s’époumonaient pas à la Amon Amarth). Imitant les tonalités des chansons de geste dans une veine médiévo-champêtre (A beggar hero et son duo magnifique avec une voix féminine, Mountain men), la musique de Falconer revêt une dimension identitaire nordique prononcée mais sans excès grâce à des détails nombreux et subtils : léger accent de Mathias Blad, intonations générales, flûte, tambourin, guitare acoustique et surtout la structure générale des mélodies. L’écoute du disque est donc intéressante et très agréable grâce à ces titres frais, entre chansons traditionnelles, le speed et le métal folklorique. Le brio de cette combinaison apparaît dans le Final (avec un F majuscule, s’il vous plait), ahurissant titre fleuve qui conclut l’album comme une saga des anciens temps. Tabernacle de crise urticaire le soir d’un rendez-vous galant, Dreams and Pyres catapulte les banquiers par son départ si cinématographique. Les subtiles orchestrations précèdent ensuite un déchaînement de guitares qui se perdent après dans des séquences musicales décousues qui s’entrevêchent dans une tonalité théâtrale que n’aurait pas renié Wutherings Heights.

Et que dire du chant ???? Le chanteur de Mathias Blade est particulièrement impressionnant, par sa diction assez détachée des paroles. On a quasi l’impression qu’il parle plus qu’il ne chante et pourtant c’est diablement mélodique sans pourtant forcer vers les notes atteignables qu’entre 8 et 13 ans. Ce chant est définitivement un atout pour Falconer car il sait rendre les morceaux des plus accrocheurs, voire irrésitibles (Field Of Sorrow et le fabuleux Man of the hour).
Ce magnifique vocaliste est en outre complété par une merveilleuse voix féminine sur deux titres,A Begar hero et Dreams and Pyres, et ces duos dans deux titres très différents diversifient avec bonheur la palette d’émotions que véhicule le groupe.
L’album se partage ainsi entre titres speed en anglais et en morceaux épiques dignes d’un Turisas où le suédois s’impose avec grâce et solennité. Non mais écoutez la force de ces titres : Vagaskall donne envie de partir en expédition viking (et moi je yaourte avec bonheur en suédois !!! je kriskrollise avec joie sans tenir compte de mes voisins sceptiques :Calin ‘ hep You da Nar !! Gruuu ing da in oh ouuu da Huuu !!). Et ce Skula, Skorla, Skalk qui m’invite à hisser la grande voile par temps de grand départ !!Le nombre de titres en suédois est ainsi supérieur au dernier opus Northwind (1 seul si on excepte les bonus du deuxième cd de l’édition limitée), on en dénombre trois avec le faux calme trompeur Vidernas man, ce qui révèle une certaine évolution très plaisante des Suédois vers leurs racines.

Falconer affirme une nouvelle fois sa personnalité si originale et démontre avec ce Among Beggars And Thieves qu’il est bien revenu à son meilleur niveau. Fluide et poétique, sans omettre quelques accélérations salvatrices, ce sixième album est une très belle réussite et mérite qu’on s’y attache.

Ps : L’album est disponible en somptueux digipack avec deux titres bonus !!

0 Comments 08 octobre 2008
Whysy

Whysy

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