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Tornado ne vous dit sans doute pas grand chose. Introuvable (à l’heure où je rédige ses lignes mais ça ne saurait durer) sur la Bible metal-archives, c’est dire que pour le moment le groupe est obscur, du moins à nos oreilles profanes. Comme toujours quand on ne trouve pas ce qu’on veut sur metal-archives, on se sent tout perdu au milieu d’un monde hostile,abandonné sans repère, sans discographie bien rangée, sans label stipulé, et sans thèmes mentionnés. Et pour cause, il faut creuser un peu pour trouver des infos sur ce groupe. Et c’est chez Listenable que se trouvent les réponses à nos questions. De façon quand même bien succinte, le label français nous explique que Tornado est un super groupe composé de membres d’Amoral et de Fuelblooded (qui eux existent sur metal-archives) et s'appelait anciennement Nemesis Divina . Tout ce beau monde s’apprête à sortir leur premier album Amsterdamn Hellsinki le 20 juin prochain.

Enregistré au mois de mars, au Abyss Studio de l’ami Peter, ce premier album de Tornado évolue dans un genre hybride entre Thrash et Sleeze. Je ne résiste pas à partager avec vous l’accroche trouvée par Listenable sur son site, qui vaut, à mon avis, toutes les explications du monde : Ever wondered what it would be like if Slayer fucked Mötley Crüe ? Alors bien sûr, il faut se méfier des discours toujours alléchants (voire tordus) mais quelques fois trompeurs des labels mais l’idée de voir, et surtout d’écouter, ce que pourrait être l’enfant de Kerry King et Nikki Sixx ne se refuse pas.

Tout en vous laissant méditer sur cette bien belle association, entrons sans plus attendre dans le vif du sujet. Concrètement, Tornado est une boule d’énergie à l’état pur, qui ne prend pas le temps de se poser. Le nom du groupe est plutôt bien choisi puisqu'on sent bien qu’ Amsterdamn Hellsinki a été composé pour tout détruire sur son passage. Le ton est rapide, les titres courts et nerveux. Force est de reconnaître le côté immédiat et efficace des américano-finlando-hollandais. D’entrée de jeu ou presque, on entre de plain-pied dans l’univers un peu déjanté de Tornado.

Tantôt sérieux, tantôt plus léger, dans les thèmes abordés, on ne sait pas trop à quel saint se vouer quand on écoute Amsterdamn Hellsinki. Ainsi, le premier titre "Hate Worldwide" (qui rappelle le titre de Slayer) dont le refrain plein de haine ("I won’t deny that I hate mankind, but I won’t deny that murder’s in my mind ‘cause life is a gift that some don’t deserve"...) mais terriblement accrocheur (vous allez l’avoir en tête pour toute la journée, d’ailleurs rien que le fait de l’écrire le fait se graver un peu plus) côtoie sans rougir “Diva” et sa prose pas vraiment féministe et la plus sérieuse et surtout incroyablement actuelle “Tunisia Uprising” qui retrace avec fougue  les récents éléments qui ont secoué le monde arabe. Bref, on navigue entre deux eaux. Il y a pas mal de déconne mais comme il y a aussi un peu de vrai dans ce Tornado, on écoute les paroles presque tout autant que les mélodies qui vont avec.

Dans ce domaine, Asmterdamn Hellsinki s’en sort avec les honneurs puisque le groupe parvient à créer des petits hits avec trois fois rien. Ce qu’on a sous les yeux, ou devant les oreilles plutôt, c’est un concentré survitaminé qui se déploie au rythme des soli et des riffs. “Hate Worldwide” attaque en beauté mais des morceaux comme “Massive Extinction Impact” ou “Ignorance Is Thy Name” ne sont pas en reste. On reste toujours sur des chansons courtes et enlevées qui privilégient l'accessibilité à la complexité. Qu’importe ça fonctionne plutôt bien et c’est assez frais. A peine “Noora” permet-elle de reprendre son souffle que Tornado est déjà reparti avec “Blue”. Un autre point central de l’album est le titre suivant “Priesthood Pedophilia” au thème plutôt explicite.  Là encore, Tornado propose un schéma classique mais accrocheur qui réveille et secoue. Le plus grand exploit du groupe est de garder toute son énergie jusqu’au bout et de ne pas trop épuiser l’auditeur au passage. Par contre c’est une bonne chose que l’album ne soit pas trop long. Rythmé et  entraînant, il empêche de décrocher même si sur le dernier titre, on sent que Tornado a su s’arrêter quand il fallait.

Alors que les airs thrashisants imprègnent complètement Amsterdamn Hellsinki, le chant colle plutôt bien à la musique. Il rend les titres encore plus énervés, encore plus déjantés. Pas question en effet de trop prendre au sérieux cet album. On nous prévient d’ailleurs dès l’introduction. Que les éternels mécontents passent leur chemin, avec Tornado on est là pour passer du bon temps. Le chanteur participe clairement à cette ambiance. Avec son timbre assez irrégulier et plutôt effilé, à la limite de la cassure parfois, il aide à rendre ce premier album de Tornado plus authentique et moins sérieux aussi. Pas sûr en effet que les lyrics de “Eugenics” auraient sonné de la même façon avec un chant moins criard.

Quelle drôle d’idée donc de vouloir faire rencontrer Vince Neil et Jeff Hanneman (histoire de varier les images) ! Mais le résultat est finalement hautement sympathique (et au moins lui n’est pas tout bouffi). Un peu compact peut-être et sans grande durée de vie sans doute, ce premier essai de Tornado s’avère cependant plutôt agréable à l’écoute. Le côté immédiat et jovial de la bête devrait ravir les moins patients. Au-delà, il n’y a pas grand chose à chercher, ni à trouver. Ca ira : on se contentera du divertissement.  

Nola

0 Comments 08 juin 2011
Whysy

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