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Ah Dark Moor, je ne sais pas vous, mais moi, en faisant une rétrospective, il me rend toute rêveuse, ce groupe. Après tout, leur musique possède vraiment quelque chose de particulier, qui classe les espagnols parmi les meilleurs combo de power metal, non ?

Un passé, et quel passé elle a, cette formation. Pour le moment, c'est déjà 18 ans d'histoire, car il faut bien le savoir, tout cela a été fondé en 1993, et contrairement à ce que beaucoup pensent, il y a bien eu un album juste avant «The Hall of the Olden Dreams», opus majestueux qui propulse à l'apogée. Et puis il y a eu des vocalistes : d'abord une, Elisa C. Martin. Voix rugueuse, très masculine, grain à la Doro, tout comme l'allemande l'espagnole a de la Pesch, quelque chose dans sa voix que l'on retrouve aujourd'hui chez Sister Sin, chez Triosphere. Puis un départ, et un homme au micro. Alfred Romero, si l'on enlève le «r» ça fait romeo et ça le rend tout de suite bien plus romantique. Mais le charme, il l'a dans la voix. Différent de celui de sa consoeur, les deux étant merveilleux dans ce qu'ils font, mais du charme c'est absolument certain. Ce genre de timbre et d'intonations qui font un peu «séducteur» dans l'âme, comme Georg chez Serenity, même si l'autrichien porte du coup moins bien son nom.

Une discographie. Et quelle discographie mes amis. De toute beauté, «Shadowland» l'immonde étant exclu, bien sûr, un premier faux pas, c'est une erreur qui arrive même aux plus grands, et je suis convaincue que de nos jours, ils rougissent encore d'un tel effort, d'une genèse qui aurait pu si mal commencer si le talent n'avait pas été là. «The Hall of the Olden Dreams» ou «The Gates of Oblivion» avec sa magnifique «In the Heart of Stone» ne sont pas des erreurs. Ces pièces ont permises de faire découvrir le talent d'Elisa, qui quitte pourtant le navire, allant former un Dreamaker qui échoue lamentablement, et dont le seul intérêt n'est autre que le chant toujours aussi excellent de la femme. «Dark Moor» et «Beyond the Sea» sont bons et introduisent un nouveau chanteur, Alfred, dont tout est expliqué ci-dessus (veuillez vous référer au paragraphe précédent, merci). Puis c'est l'explosion : «Tarot», une pièce maîtresse, une oeuvre d'art, le meilleur de la lignée, un bijou, une pépite. Si tu lis ça, lecteur, j'ose au moins espérer qu'il est dans ta collection, sinon, gare à toi.
«Autumnal» divisa plus, et faut-il le dire, la qualité avait baissée d'un cran. Dark Moor aurait-il été en panne d'inspiration ?
On aurait pu le craindre, car une année plus tard arrive «Ancestral Romance». Quel avenir pour les espagnols ?

Une remontée en flèche. L'opus est bon, c'est certain, 2010 a été l'année de Dark Moor, et le groupe reste parmi les meilleurs du genre, toutes catégories confondues. C'est officiel, le groupe s'est repris en main et a retrouvé le chemin d'une inspiration fulgurante, avec des titres toujours aussi tubesques, aux accents héroïques, surtout «Gadir», parfait moyen d'ouvrir un opus, accompagné de la voix d'une chanteuse lyrique, Berenice Musa, vocaliste de Tears of Martyr, qui accomplit un travail sublime, une vraie experte. Le chant de sieur Alfred est toujours aussi délicieux, et ce sera le cas sur tout l'opus. Sa voix est variée, maîtrisée, pleine d'émotions, comme le prouve l'excellent single qu'est «Love From the Stone». De quoi ravir toutes et toutes. Oui, le chanteur est toujours bon, n'en déplaira aux détracteurs, et ses prouesses s'illustre par d'intelligentes montées, et surtout, un sens mélodique imparable. Et lorsqu'il use de sa voix en espagnol, cela confère encore un charme plus que fou.

Inspiration car les espagnols jouent l'audace. «Just Rock», aux accents Queen, sera au choix soit détestée, soit adorée, mais il sera dur de se situer entre les deux. De même que l'instrumentale «Ritual Dance Fire» ne fera pas l'unanimité mais sera agréable par la dextérité qui s'en dégage et, surtout, par son originalité à l'épreuve des chocs. En plus, il n'est à noter aucun mauvais morceau sur le brûlot. Par contre, dans ceux qui se dégagent du lot, là Dark Moor a soudainement plein de choses à nous raconter !

Ils entonneront une chansonnette, c'est celle de «Ah! Wretched Me», une pièce maîtresse chez le groupe, par son refrain entêtant et magistral. Les orchestrations sont toujours là pour bien soutenir le rythme, et cela est démontré sur «Gadir» par exemple, qui fait directement aller dans le vif du sujet, très rentre-dedans, mais dont l'excellence n'est plus à prouver. Il suffit d'écouter et de tomber sous le charme, une recette qui fonctionne. Et puis il y a toujours des solos, propre au power metal, et qu'ils sont beaux, bons, qu'ils sont agréables, du grand art. «Love from the Stone» en démontre bien l'étendu, même dans les titres bombastiques qui peuvent être banals, ils s'évertuent à prouver leur talent, et la guitare, dans ses parties les plus épiques, renverra à «Tarot», surtout à «Lover», en réalité. «A Music in my Soul» est une fantastique ballade, avec un piano agréable, et particulièrement un refrain Ô combien magique, là où l'autre ballade «Tilt at Windmills» s'en sort un peu moins bien. Il suffit juste de fermer les yeux et le voyage commence, et la musique de votre âme vous emporte. «Mio Cid» est agréable, faisant un peu penser à Kamelot de temps en temps, mais Dark Moor se démarque de son ainé. Parfois plus speed, un aspect développé intéressant, Dark Moor arrive encore à se faire plaisir et à faire plaisir, «Alaric De Marnac» et «Canción Del Pirata» reprenant ce schéma. Pur moment de bonheur, il faut vraiment le souligner, et peut-être même les deux titres les plus réussis.

Oui c'est indubitable, Dark Moor avec «Ancestral Romance» fait encore une sortie exemplaire, un disque qui se grave dans l'histoire du genre, parmi les plus marquants du groupe. Les voici enfin ayant trouvé un son propre, ce style personnel, là où parfois, Roy Khan n'était pas loin dans les mélodies vocales. Alors apprêtez-vous à passer un excellent moment, car une fois l'écoute lancée, on en ressortira différent.

0 Comments 07 juin 2011
Whysy

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