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La Finlande est sans nul doute la contrée qui fait jaillir une flopée de groupes de death mélodique des plus enchanteurs. Les groupes se sont fait une place de choix et en sont restés leaders grâce à leurs talents innés pour ce domaine musical. Alors quand un des favoris annonce un semi-split avec le départ du compositeur, c’est la sphère musicale qui tremble. Mors Principium Est est passé très près de la disparition, mais force est de constater que les membres restants n’ont jamais lâché leurs convictions pour dégager à nouveau les vapeurs enivrantes d’un genre extrême. Il a fallu pas moins de cinq années après Liberation = Termination pour permettre au groupe de se remettre d’une amputation artistique considérable et de repartir dans la conception pour délivrer ce nouvel opus joyeusement intitulé ...And Death Said Live.

Il est intéressant de noter que le titre de l’album autorise une petite facétie en jouant à la fois sur les mots et décrivant brièvement l’exploit qu’ont accompli les Finlandais en revenant de l’enfer. Cet enfer est bien entendu celui du retour de parmi les morts après le choc de la perte de la moitié des membres originels. Mors Principium Est n’aura jamais aussi bien porté son nom (la mort est le commencement), une espèce de renaissance prend ici forme avec la concrétisation de cet album. Par ailleurs, le titre lance le message « ... Et la mort a dit vis », le double sens est particulièrement brillant. Nous pouvons prendre le premier sens et comprendre que sans la vie, la mort n’existe pas. Mais encore si on va plus profondément en prenant en considération le passé du groupe on peut prendre la métonymie de la mort comme définition du groupe qui s’adresse à lui-même pour affirmer son existence...

Tout d’abord lorsque j’ai appris l’écriture de cet opus, je me suis dit que fatalement tout serait qu’artifice, tromperie et surtout un grand coup d'épée dans l’eau. Bref, j’ai craché dans la soupe avant même d’y avoir gouté. Mais trêves de bavardages, et passons à ce qui nous intéresse le plus concernant la musique. Connaissant le contexte, énormément de questions se sont soulevées de manière légitime dans nos têtes. L’impact du départ du compositeur se ressent-il sur cette nouvelle offrande ? Le groupe n’a-t-il pas perdu en efficacité après ces longues années de silence ? Je pense que la note attribuée répond de suite et sans ménager le suspens. Ce qui est incroyable c’est que la transition ne se ressent pas le moins du monde. Lorsque retentit « The Awakening », on reprend contact avec l’ambiance à la fois triste, épique et ronflante qu’a su insuffler Mors Principium Est dès ses débuts. Les mélodies de l’album s’articulent agréablement autour d’un lead de guitare parfaitement maitrisé télescopant des lignes de chants à fort potentiel et imprégnés de violence. La célérité fait aussi sa réapparition en n’oubliant pas d’embarquer un déluge de notes à la guitare (« Departure », « Ascension »). En outre, les claviers refont surface et accompagnent le plus clair du temps la structure musicale en son tronc pour l’enjoliver (« Dead Winds Of Hope ») et notamment lors des breaks instrumentaux (« Birth Of A Starchild »).

Les titres s’enchainent alors dans une fougue et une excitation palpables ne laissant aucun espace pour le doute quant à la qualité intrinsèque de l’album. ...And Death Said Live est une pépite de death mélodique qui se reflète dans la discographie du groupe en brillant de mille feux. En effet, celui-ci n’a pas à rougir ou à être mis de côté puisque la composition est ostensiblement inscrite dans la lignée de ses prédécesseurs. Nous retrouvons ainsi toutes les qualités qui nous avaient séduits, « Bringer Of Light » assemblera, par exemple, les lignes vocales endiablées de Ville Viljanen et une rapidité d’exécution des instruments à cordes (Andy Gillion et Andhe Chandler) sur un tissu mélodique frémissant sur un adroit jeu musical. « Destroyer Of All » débordera un peu plus du côté mélancolique à ses débuts pour enchevêtrer une rythmique plus appuyée. « Ascension » qui n’est qu’un hit en puissance, vous fera hocher de la tête sur ses riffs débridés et son solo démoniaque, tandis que « Departure » imposera son refrain sans forcer tellement il est simple et facile à retenir.

Je pense que vous l’aurez compris ...And Death Said Live est une réussite, puisqu’il marque une émancipation et enfonce le clou en délivrant des chansons toutes plus réussies les unes que les autres. Le titre éponyme qui est en fait un interlude joue le rôle de pilier de référence vers lequel les auditeurs trouveront leurs réponses concernant la fameuse instrumentale présente sur tout album de MPE. Les éléments n’ont pas été oubliés, c’est avec un certain plaisir peu dissimulé qu’on écoutera cet album. La logique qui découle de l’album est implacable, les différents emprunts sont toujours utilisés afin de mettre une musicalité au service du death mélodique. Ainsi, le solo dragonforcien sur « What The Future Holds » ou sur le titre de clôture n’aura que plus de relief puisque limité et surtout non caricatural.

En plus clair, je ne vois pas comment nous pourrions résister à cet appel en parfaite maitrise et complètement assumé. Mors Principium Est fait tourbillonner les esprits et il faut dire que toute cette attente aura finalement sa récompense. Le jugement est donc accompagné d’encouragements et si mon avis est positif c’est que cette formation le mérite bien. En tout cas, il est inutile de dire que ...And Death Said Live se retrouvera dans mon top 10 de fin d’année. Je pense que je ne serai pas le seul à apprécier les mélodies, les refrains et surtout ce second souffle qui redonne l’espoir après une période suffocante qui avait mis des points d’interrogation sur l’avenir de ce groupe. J’ai tout simplement envie de dire « BRAVO et MERCI ! ».

0 Comments 14 novembre 2012
Whysy

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