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On peut dire que je l'ai attendu celui là ! Bon d'accord je dis un peu la même chose a chaque fois qu'un de mes groupes cultes retrouve le chemin des studios, mais entre Anubis Gate et moi depuis quelques années c'est plus qu'une histoire d'amour. C'est par hasard que je suis tombé sur ces danois plein d'ambitions en 2005 et depuis ma passion n'a cessée de grandir, au point que je considère A Perfect Forever comme une véritable référence en matière de Power/Prog Metal et comme l'un des tous meilleurs disques de la cuvée métallique 2005 ! Alors autant vous dire que l'annonce dans une interview de la sortie prochaine de son successeur chez Locomotive Records provoqua chez moi un état d'euphorie proche du Nirvana...

Pourtant au moment de rentrer en studio tout ne s'annonce pas rose pour le combo danois. En effet malgré un succès de plus en marqué et un début de reconnaissance médiatique, la malchance s'acharne et Torben Askholm, le très talentueux vocaliste du groupe, doit se retirer après des problèmes de santé le laissant incapable d'utiliser sa voix pour une durée indéterminée. Pour le remplacer le groupe décide de faire appel au producteur de renom Jacob Hansen, qui cache mal sous des dehors de rugueux ingénieur du son une âme de vrai frontman charismatique. Son timbre de ténor et ses Ray Ban d'aviateur tranchent profondément avec le style de Torben, c'est donc vers un profond renouvellement que se dirigent les danois.

Pour marquer cette rupture de manière significative Anubis Gate décide de rompre avec son univers fantastico-futuriste issu de l'Egypte ancienne pour rechercher des ambiances cyberpunk plus en adéquation avec sa musique et son nouveau chanteur. La pochette affiche une tournure carrément prog, alors que le concept sorti tout droit de l'esprit malade de Henrik Fevre semble plus tordu que jamais. Je me souviens en achetant l'album avoir éprouvé une certaine appréhension, la peur de voir le style si particulier d'Anubis Gate se dénaturer dans une avalanche de titres alambiqués et de soli sans fin... et bien je me trompais !

En effet si les changements sont nombreux pour ce Andromeda Unchained, on retrouve très vite ses marques. Le style Anubis Gate est profondément inscrit dans la musique, la façon de composer et bien sur dans la production. Dés les premières secondes de «Snowbound» on retrouve cet esprit qui à fait le succès du groupe, des riffs tranchants et des couplets très rythmés, avant un refrain planant et volontairement mesuré. Jacob Hansen se prête avec brio à ce jeu de variation des émotions, comme sur «Andromeda Unchained» et ses choeurs enveloppants, ou encore «Waking Hour», les trois titres d'ouverture du disque, puissant et exécutés sur des rythmes rapides restent profondément ancrés dans ce power/prog dévastateur si cher aux danois. L'épique et fédératrice «The Final Overture» et son ambiance aérienne fait également des merveilles, mais le reste de l'album boxe dans une toute autre catégorie...

En effet contrairement à son prédécesseur qui avait su me séduire dés les premières écoutes, Andromeda Unchained s'apprécie sur la durée tant les titres complexes et les soli à tiroirs se font nombreux dans la deuxième partie de l'album. «This White Storm Through My Mind» sur un rythme lancinant et déroutant incarne a merveille cette nouvelle mue, «The End Of Millenium Road» avec son pont dévastateur (sur lequel Kim le claviériste fait des merveilles) est une vraie tuerie de dix minutes, enfin  «Beyond Redemption» avec ses multiples changements de rythme et son alternance calme/tempête constitue l'une des plus belles surprises du disque. Pour que cette analyse soit complète, je citerai également la surprenante power ballade «Take Me Home» qui commence sur de doux arpèges avant d'enchaîner sur un lead de guitare très rock et vraiment excellent, ainsi que l'étrange «Resurrection Time» très électro, une vraie innovation !

Malgré une approche pas franchement facile et de nombreux aspects nouveaux à assimiler, Andromeda Unchained est un énorme album de Power/Prog comme seul Anubis Gate sait en faire. Moins accessible, moins direct et jouissif, mais plus fouillé ! Moins percutant mais plus chargé en émotion... personnellement je garde une préférence pour A Perfect Forever mais le visage proposé ici par les danois me convient parfaitement. Il faut toutefois espérer que la tournure volontairement progressive de cet album ne rebutera pas trop de fans, mais cela seul l'avenir pourra nous le dire.

0 Comments 17 septembre 2007
Whysy

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