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Benighted soul est un groupe français de métal symphonique qui a commencé à faire parler de lui il y a deux ans avec leur deuxième démo Catharsis. Un bon bout de chemin a été fait depuis, puisque le groupe s’est vu modifié de deux musiciens en plus des différentes expériences live comme le Heavenfest en 2006 ou plus récemment à la Bastille. C’est donc fort de ce nouveau départ que le groupe sort son nouvel EP : Anesidora.
L’album s’articule autour d’une ligne directrice de taille, à savoir la mythologie antique, allant de mythes égyptiens, passant par la Grèce et d’autres figures antiques. Il ne faut donc pas se fier à la pochette, assez moderne par rapport au thème abordé.

Les fans de la première heure de Nightwish seront ravis, puisque l’EP officie clairement dans la veine d’un Oceanborn voire d’un Wishmaster, avec une qualité accrue dans les orchestrations. On retrouve dans Medea’s prayer l’énergie et l’atmosphère si particulière d’un Stargazers ou Pharaoh sails to Orion par exemple.
Mais ce serait une erreur de réduire le groupe à cela. Fort de la multiplicité de ses influences, Benighted soul apporte des touches plus modernes, avec des structures plus élaborées qu’avant. Le morceau Anesidora est le parfait exemple de l’évolution du groupe vers quelque chose de plus fouillé et dense.

Cet EP contient également deux versions remixées et ré-arrangées de leur demo Catharsis, à savoir Fairytale où l’on retrouve cette fraîcheur Wishmasterienne, et Bucephalus. Fairytale est peut-être le morceau le moins bon de l’album. Je veux dire par là que c’est celui qui présente le moins de prise de risque et d’innovation. De l’autre côté, j’ai été conquise par Bucephalus et son ambiance à la fois forte, sombre, et mystérieuse… A la hauteur du célèbre destrier du Grand Alexandre ! On y retrouve une touche presque prog dans la structure. L’entremêlement des chœurs féminins et masculins en guise de fin est tout à fait divin !

La voix lyrique de la demoiselle est à mi-chemin entre Tarja Turunen et Floor Jansen. Après la surprise de la nouvelle voix, on doit reconnaître que la dame a de quoi rivaliser avec les autres nymphes en lice ! Une voix masculine qu’on pourrait qualifier d’énervée ( car assez loin du screaming habituel) l’accompagne dans certains passages, et les deux se livrent des duels assez intéressants, notamment dans Anesidora. Leurs échanges dans Medea’s prayer m’avait laissé quelque peu perplexe, et ce n’est peut-être pas le morceau le plus facile pour jauger le groupe !

Le son est de très bonne qualité, encore plus lorsque l’on apprend que c’est une démo faite avec leurs propres moyens. Il n’y a rien de péjoratif là-dedans, bien au contraire. Je suis étonnée du rendu de certains morceaux comme Bucephalus, Anesidora et surtout Blood of Achills, la magnifique instrumentale qui introduit la dernière piste. On regrettera la voix un peu sous-mixée par rapport aux orchestrations, ainsi que la guitare et la batterie un peu en retrait… L’autoproduction ne résout pas tout ! On saluera donc la performance du groupe à vouloir offrir un EP de qualité avec le peu de moyen à disposition.

Anesidora est un assez bon EP qui ravira le fan de métal symphonique des premiers âges. Même sans être de ceux-là, les titres Bucephalus, Blood of Achils et Anesidora méritent qu’on s’attarde sur l’album. C’est un EP qui promet de très jolies choses dans l’avenir du groupe, encore faut-il qu’ils trouvent leur propre patte, afin de s’affranchir de ses influences encore un peu trop évidentes pour percer davantage dans le milieu.

0 Comments 04 avril 2008
Whysy

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