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Le groupe Avantasia est né dans les années 2000 alors que le jeune Tobias Sammet (dit 'Toby' pour les intimes) rencontre Henjo Richter plombier dans la petite bourgade d'Hambourg... Mais non, je plaisante, je ne vais pas vous retracer l'historique de cette formation qui a fait trembler le milieu du métal en l'espace de quelques années. The Wicked Symphony a réalisé un tour de force : celui de rallier les anciens déçus et de donner envie de continuer l'aventure avec notre Allemand. Ainsi, Angel Of Babylon débarque dans les bacs en même temps. Est-ce pour autant une bonne chose ? Nous allons voir plus en détail ce point là. J'avoue que dès que j'ai pris connaissance de ce titre, j'ai tout de suite pensé et de manière irrésistible au morceau d'Edguy "Babylon" (Theater Of Salvation) pas vous ?  Il est inutile de préciser que les deux albums sont exactement dans la même veine. Et il est encore moins nécessaire de souligner que les opus se complètent dans la démarche artistique. D'emblée, on peut aisément affirmer que cette offrande n'a pas l'envergure et les prétentions de son frère jumeau. Malgré une qualité évidente, on fait face à des titres à la fois engageants et très porteurs comme l'incroyable "Stargazers", "Promised Land" ou enfin "Journey To Arcadia". Sur ces morceaux, les guitares repoussent les limites, insufflent de l'énergie en parcourant la moindre des aspérités de la structure mélodique. Quant aux chants, ils sont particulièrement complémentaires, mais ça on l'a déjà remarqué. Ceci dit, la construction vocale repose sur des talents toujours bien présents. On retrouve Jorn Lande, Russel Allen, Michael Kiske et Bob Catley auxquels s'ajoutent Cloudy Yang débarquant de nulle part et Jon Oliva.  Premier constat, le nombre des invités est très léger par rapport à la liste que l'on pouvait avoir auparavant. Toutefois, ce n'est pas parce que nous avons seulement six personnes de plus au micro que l'on peut juger de la qualité de l'album, néanmoins, je tiens juste à souligner le fait que pour une œuvre musicale en tant que telle, nous aurons que très peu de renouvellement par la force des choses. De ce fait, en face de morceaux relativement bons, nous aurons d'autres très passables comme "Rat Race" ou "Alone I Remember". Ces chansons s'inscrivent dans la lignée d'Avantasia : à savoir des refrains hyper mémorisables, très élémentaires et d'une facilité d'écoute... Lorsque cela ne devient pas trop irritant. Pour ce qui est des émotions, la balade larmoyante "Blowing Out the Flame" est présente pour soutirer quelques sentiments de tristesse ou de compassion à l'auditeur. Monsieur Sammet affiche une fois de plus sa capacité à extirper l'essence des sensations pour les cristalliser le long d'une portée. Au passage, on notera la position de cette piste qui passe à tabac les humeurs joviales décrites par les morceaux déjà écouté à ce stade de l'album.  Globalement l'album se tient grâce à un final explosif, comprenant des choeurs excessivement déployés sur la longueur de la chanson, des refrains et des riffs ineffaçables et une entrée en puissance ("Stargazers"). Cependant, l'entre deux est plus simpliste et en demi-teinte. C'est très bizarre, comme album car il y a des idées seulement, je ne l'ai pas trouvé assez fouillé pour atteindre le niveau d'un The Wicked Symphony. "Symphony Of Life" introduisant le chant féminin de Cloudy Yang, ne ressemble pas à du Avantasia. Je veux dire qu'il y a certes des parties lyriques, mais l'ambiance n'a pas la saveur musicale écrite par notre compositeur allemand. Néanmoins, je prônais le fait que Tobias essayait de faire avancer la machine sur d'autres rails, je ne vais pas maintenant revenir sur ce que j'ai dit. Cela semblerait inconstant de ma part, d'autant plus que techniquement la chanson est impeccable, or on sent comme un manque flagrant d'âme.  Voilà qui me conduit au constat qu'il y a en fait une perte d'inspiration que je trouve trop évidente pour pouvoir mettre cet opus sur le même pied d'égalité avec The Wicked Symphony. Ni la récurrente présence de Jorn Lande, ni les breaks et les virevoltes à la guitare n'arriveront à cacher une batterie encore plus mécanique et binaire qu'à l'accoutumée. Les morceaux trop lisses n'arrivent pas tous à capter l'attention de l'auditeur. Il ne sera pas rare de se rendre compte que les chansons défilent sans qu'on ai pu retenir une once de mélodie (sauf bien évidemment sur les meilleurs morceaux dont je parlais plus haut). Hormis le début et la fin, il est difficile de pointer du doigt des titres qui ont un véritable impact musical. Une fois encore, l'incroyable effet produit de Angel Of Babylon se réduit à celui d'un pétard mouillé.  Après des chansons comme "Angel Of Babylon" poussés par des chants déchaînés, une rythmique endiablée et des claviers stratovariens reconnaissables parmi une floppée (Jens Johansson) parant ostensiblement la musique du qualificatif d'attractif, on se casse brutalement les dents sur des morceaux bien plus ternes... Ou du moins, moins éclairés par une moindre vivacité et un enfouissement émotionnel. En effet, l'intervention des guests rayonne et n'a de sens qu'au travers de leurs talents mais ceci s'effectue au détriment de la radiation orchestrale. Dans ce sillon, des expérimentations apparaissent fébrilement et notamment avec "Death Is Just A Feeling". En prenant cet exemple, on se rend compte que la chanson se retrouve phagocytée par un Jon Oliva en pleine forme certes. Trop grande forme parce que notre chanteur écrase le morceau dans son intégralité. Trop grosse force d'interprétation en définitive ? Ou est-ce la faute au morceau n'ayant pas la charpente assez robuste pour soutenir une telle empreinte vocale ? Du coup, l'invité est mis en avant et le reste semble muet, que cela soit les choeurs ou les instruments qui finissent par en devenir aphones.  En tout et pour tout, Angel Of Babylon n'est pas un album misérable, ou le petit parent pauvre de la noble lignée des Avantasia. Ce n'est assurément pas un album à jeter. Malheureusement, on sent qu'il ne se prêtera pas au jeu de l'extension des limites. Cet opus manque cruellement de volonté et se démarque par ses nombreux points faibles. Dans son ensemble, l'allure parait solide mais ne l'est pas en réalité. Cet album sera pourquoi pas celui qu'on voudra mettre en fond, ou celui qui complétera la discographie du groupe, mais en aucun cas, un album qui donnera envie d'écouter en un bout de par ses lacunes évidentes bien que non bloquantes. Dommage, d'arriver à ce niveau là alors que l'on sentait arriver de très bonnes choses sur The Wicked Symphony...   - ȦɭɐxƑuɭɭĦĐ -

0 Comments 16 avril 2010
Whysy

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