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Bon alors cette fois c'est décidé, le premier qui me coince au rayon Metal du bureau de tabac (je sais je prends mes rêves pour des réalités) pour me dire que la scène française est vide et sans talent et qu'il va pas tarder à s'exiler à Helsinki, celui-là je lui fous directement les clous «9 inch» de mon bracelet à pics dans la gorge, et j'offre son corps en sacrifice à Odin !

D'accord je sais, tout cela n'est pas très crédible, je n'ai rien d'un barbare sanguinaire, je ne porte pas de bracelet à pics, et je n'ai pas la place chez moi d'ériger un autel à la gloire des dieux nordiques... donc je suis obligé de réprimer mes intentions sanguinaires devant tant de bêtise humaine et d'inculture chronique. Pourquoi tant de haine subite me direz-vous ? Tout simplement car il ne se passe pas une semaine normale sans que déboule dans les bacs un nouveau talent métallique issu de l'hexagone... un talent qui passe bien sûr totalement (ou presque) inaperçu tant les regards sont tournés vers les privilégiés du nord, aux mélodies enchanteresses et aux productions VIP !

Aujourd'hui je m'attarde sur un groupe typique de ce genre, un groupe dont je n'aurais sans doute même pas connu l'existence si Duck n'avait pas un jour déboulé comme un Tsunami dans mon bureau un beau matin d'hiver pour m'ordonner de partir sur-le-champs faire l'interview de Spheric Universe Experience ! A entendre le nom j'ai d'abord cru que mon canard adoré avait choppé la grippe aviaire et avait éternué violemment... mais non, le groupe en question était réellement affublé d'un tel patronyme, je n'avais pas besoin de consulter le vieux sage Cliff dans son arbre pour me rendre à l'évidence : c'était un groupe de prog !!!

La première chose qui me frappe avec SUE (abrégeons sinon je vais encore dépasser mes quotas) c'est cette volonté manifeste d'associer la puissance et la complexité. Cela peut paraître le bon sens, mais le précédent essai du combo français n'allait pas du tout dans cette direction. «Mental Torments» sorti quelques années plus tôt allait chercher ouvertement en direction de Dream Theater, en privilégiant la technicité à la cohérence des chansons, faisant perdre ainsi à l'ensemble une partie de sa force d'accroche.

Une chose est sûre c'est que SUE ne semble pas décidé à commettre les mêmes erreurs, pour leur deuxième album en collaboration avec Replica Records, les frenchies décident d'attaquer d'entrée violemment avec la puissance «Sceptic» qui ressort comme le titre le plus Heavy de l'album, idéal pour une première approche de l'univers complexe de ce «Anima». Le reste du disque est une constante recherche de compromis entre les méandres du prog et la pèche du Power Metal. Contrairement aux autres SUE a choisi de ne pas choisir et chaque titre allie à merveille puissance et prise de risque, chaque refrain est une perle ciselée d'accroche et de mélodies, chaque structure est un labyrinthe tortueux, chaque riff est un coup de tonnerre... et la décoction fonctionne à merveille, il faut certes quelques écoutes douloureuses avant de rentrer totalement dans ce mélange détonant, mais très vite l'efficacité remplit son office, et les morceaux de 7-8 minutes qui parsèment «Anima» passent sans que la lassitude ne vienne pointer le bout de son nez !

Je dois avouer que je n'avais rarement vu un tel mélange aussi bien fonctionner de manière aussi équilibrée, des titres comme «Neptune's Revenge», «World Of Madness» ou «Heal My Pain» réservent à chaque écoute une nouvelle surprise de taille, le morceau de bravoure de l'album «The Key» malgré un concept un peu déroutant comporte quelques moments somptueux. Et la pilule passe à merveille grâce au positionnement entre les pavés de subtiles instrumentales foutrement bien pensées : «Being», «Stormy Dome» ou encore «Questions», qui viennent lier les concepts des différentes chansons entre eux et prouver que SUE a un don pour la création d'ambiances en tout genre ! Je réserve ma mention spéciale pour le titre «End Of Trauma» qui me fait à chaque fois vibrer jusqu'à à la moelle épinière...

Je réserverai encore ma note malgré mon avis éminemment positif, tout simplement car n'étant pas érudit en matière de Metal Progressif je manque quelque peu d'éléments de comparaisons, mais le talent de composition de nos cinq français mérite à lui tout seul la note. Et puis je ne pourrais rédiger cette chronique sans citer la bonne humeur et la disponibilité de Franck (chant) et Vincent (Guitare) au moment de répondre à notre interview...
Voilà je n'en dirai pas plus, un tel groupe comme souvent nécessite que l'on se forge soi-même son avis, j'espère toutefois vous avoir mis l'eau à la bouche.

SMAUG...

0 Comments 01 avril 2007
Whysy

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