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2009 est à l’évidence une très grande année pour les vieux fans de Kiss. Car non seulement le légendaire combo américain offre avec « Sonic Boom » son premier nouvel album depuis 11 ans, composé à 100% de matériel inédit, mais en plus, le guitariste de la formation originale des 70’s effectue lui aussi son grand come-back ! Ace Frehley, dit « Space Ace », a enfin pris le temps d’écrire un nouveau chapitre de sa discographie personnelle, interrompue 20 ans plus tôt avec la sortie du sympa-mais-sans-plus « Trouble Walkin’ ». Heureux père de famille, enfin délivré de ses anciens démons, parfaitement sobre depuis maintenant plus de 3 ans, Ace, motivé et en paix avec lui-même, est maintenant prêt à faire de ce retour un véritable évènement.


D’ailleurs, à ce sujet, l’on ne peut s’empêcher de formuler une constatation amusante : l’actualité des membres originaux ces dernières années rappelle de manière troublante les déboires du passé. Souvenez-vous ! En 1978, Kiss se séparait pour un temps, et chacun des membres de l’infernal quatuor créait un album solo, entouré de talentueux musiciens de session. Et bien, entre 2004 et 2009, Gene, Paul, Peter et Ace, sans s’être concertés pour autant, se seront tous livrés à l’exercice une deuxième fois ! Et le plus drôle, c’est que les résultats de ces nouvelles démonstrations d’égo s’avèrent très proches de ceux de 1978 !

Autrement dit, hors Kiss, Paul Stanley ne déçoit pas et reste relativement proche de son groupe d’origine (« Live to Win », sorti en 2006), Gene Simmons, qui avait ouvert le bal en 2004, expérimente pour le meilleur et surtout pour le pire (et se plante très franchement avec « Asshole », pour un résultat bien moins honorable que celui de 1978), Peter Criss sort complètement du carcan du Hard Rock (voire du rock sur « One for all », sorti en 2007), et enfin Ace… Ace, lui, ne déçoit jamais !

Bon, j’exagère un peu, c’est vrai, mais une chose est certaine : exactement comme en 1978, Ace et Paul sortent grands vainqueurs de ces escapades personnelles. Mais, trêve d’introduction longuettes et de comparaisons vaseuses, passons maintenant au vif du sujet : Anomaly, album très attendu, quoiqu’illustré par une pochette pas franchement flatteuse (on passera sur le sujet, Ace l’ayant créé lui-même… Heureusement qu’il reste meilleur compositeur qu’illustrateur !)

Composé à majorité d’inédits (à l’exception de l’excellente reprise de Sweet « Foxy on the run », et de « Sister », que le Space Ace joue en live depuis plus d’une dizaine d’années maintenant), comprenant plusieurs titres instrumentaux typiques du maître (avec vibrato et montées-descentes puissantes comme autrefois), Anomaly est tout simplement un bon album. Pas un opus renversant, non, juste un recueil de bonnes chansons, un ouvrage sincère, sans doute très fidèle à la volonté de son auteur. Ce que l’on peut appeler, sourire aux lèvres, un bon retour.

Anomaly, en fait, c’est un enchaînement de brûlots bien Hard/heavy (l’excellente « Outer Space », bien lourde, accrocheuse et terriblement efficace, « Pain in the neck », ou même « Sister »), entrecoupés de morceaux plus rock (« Foxy and free »), et de ballades un peu mielleuses, mais jolies tout de même (« A little below the angels », avec une apparition de la fille d’Ace, et des textes très personnels sur ses dépendances passées). La voix d’Ace n’a pas changé d’un pouce, toujours grave, légèrement nasillarde et si charismatique, les soli nous ramènent souvent à l’époque de Kiss (plusieurs hommages évident à l’instrumentale de 1978 « Fractured Mirror » sont cachés dans le disque)… En fait, seule la production est là pour nous prouver qu’Ace n’est pas resté perdu dans le passé, et a su évoluer avec bon goût.


Bref, un album personnel et coloré, et surtout, une belle expression du talent d’Ace. La preuve qu’un guitariste chanteur peut composer de véritables chansons, sans donner dans la surenchère technique pour intéresser son auditoire. Ma foi, c’est bien agréable ! Les nostalgiques de ces travaux passés seront sans doute conquis, et pour ceux qui désirent découvrir…Et bien, ce Anomaly ne sera pas un si mauvais choix. On espère simplement que le successeur de cet opus ne mettra pas lui aussi 20 ans à venir, et qu’Ace prendra un jour le temps de réenregistrer toutes les démos magnifiques qu’il avait composé 20 ans plus tôt, et que je désespère toujours d’entendre proprement enregistrées !


Gounouman

0 Comments 08 novembre 2009
Whysy

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