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Mai 68, La France est le théâtre d’un important mouvement de révolte de la part des étudiants. Un des nombreux points revendiqués par la jeunesse, durant cette période, est celui de la dignité, le fait d’être reconnu. Puissantes manifestations, constructions de barricades, incendies de voitures, tous les moyens étaient bons pour se faire entendre…
Pourquoi cette introduction me direz-vous ? Tout simplement car 36 ans plus tard, c’est le monde du power métal à voix féminines qui se voit bousculé par une « révolution » de jeunes.
Cinq d’entre eux (et non cinq millions comme en 68), âgés de 18 à 20 ans, décident de se rassembler et de former un groupe : Thalion, pour pourquoi pas chambouler la suprématie des groupes tels que After Forever, Edenbridge, Within Temptation ou encore Nightwish.
Pour cela, aucuns cocktails Molotov lancés, ni de poubelles incendiées, juste une démonstration de leurs talents musicaux et instrumentaux, rassemblés sur un album appelé « Another Sun ».
Pour commenter celui-ci aucun excès de violence je ferai, pacifique je resterai. Je sors de chez moi, marche un peu, ramasse une marguerite et commence à l’effeuiller. J’aime...

Un peu : l’illustration de l’album réalisée par le portugais Isabel de Amorim, connu pour ses réalisations pour Adagio, Vanden Plas ou encore Angra. Simple mais efficace.
Les textes de l’album ne sortent pas des sentiers battus et nous content les comportements et les émotions humaines d’une manière assez clichée : « ...If we can change, Inside our minds, If we believe, We can change inside our hearts... ». L’amour, la solitude... Les thèmes récurrents des conversations de jeunes tout compte fait.

Beaucoup : Le potentiel technique des musiciens. Jeunes et pourtant si matures. Les breaks instrumentaux sont superbement travaillés et nous offrent des passages progressifs d’une rare intensité. Thalion mélange power mélodique et breaks progressifs avec une telle fluidité que c’en est déconcertant. La basse et le piano se marient superbement avec la batterie qui, avec l’aide des guitares lourdes, rythme le tout de fort belle manière. A défaut d’avoir des refrains en forme d’hymnes, les passages instrumentaux illuminent toutes les compositions en démontrent, « Solitary World » et «  Long Farewell », les deux meilleures compositions de l’album.
La production, réalisée par Philip Colodetti (Rhapsody, Kamelot) est irréprochable. Le son est d’une pureté telle que même un enfant de 5 ans pourrait distinguer tous les instruments. Cette qualité de son renforce considérablement la puissance des solos, surtout ceux de la basse qui sont omniprésents.

Passionnément : La voix de Alexandra Liambos. Une voix cristalline, enivrante qui nous transporte. On pense à Sabine (Edenbridge) pour le timbre de voix, en plus puissant tout de même, mais également à Manda (Nemesea) pour la tendresse et l’émotion. Sa voix féminine allège les compositions qui sont le plus souvent saccadées par le rythme progressif. Sa prestation sur « Life is Poetry » démontre tout son talent.
En plus de sa sublime voix, Alexandra bénéficie d’un physique très avantageux (et oui Kiara, les deux, combinés, existent). A tout juste 20 ans, on lui souhaite une très grande carrière dans le métier.

A la folie : La dernière composition de l’album. « The Encouter » est une ballade magique. Alexandra, accompagnée par monsieur Michael Kiske (ex-Helloween, comme si c’était la peine de le préciser), nous offre un pur moment d’émotion. Kiske nous offre une telle prestation qu’on oublierait la si belle voix d’Alexandra. L’un des rares duos à m’avoir tiré la larme à l’œil.

Pas du tout (et oui j’ose ôter le dernier pétale) : la lassitude qui ressort de l’album. Les mélodies se ressemblent beaucoup durant les parties chantées. La double pédale, qui accompagne Alexandra, est un peu trop présente et empêche la chanteuse de s’exprimer à 100%. Et surtout, comme je le disais plus haut, aucuns hymnes ne se dégagent de l’album. Aucunes, ou presque, mélodies à fredonner à la fin d’une écoute.
L’album s’écoute une, deux, voire trois fois de façon plaisante mais il faut ensuite, je pense, attendre un mois pour une autre écoute et ainsi éviter l’overdose. Dommage.

En conclusion, on peut dire que la révolution Thalion est en marche et commence sur de bons rails même s’il faudra, pour la suite, acquérir plus d’expérience pour pouvoir nous réaliser un deuxième album aux mélodies plus diverses (en gardant les mêmes prouesses instrumentales) afin de ne pas dérailler et se perdre dans une masse telle que Mai 68.

Doryan.

0 Comments 12 mars 2007
Whysy

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