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Projet solo du musicien autrichien Philip Santoll, Nonexistence publie son deuxième album, Antarctica, auto-proclamé Cosmic Doom Black Metal. Un mélange de Hawkwind, Reverend Bizarre et Emperor donc ? Pas vraiment non, et heureusement.

Les influences seraient plutôt à chercher du côté finlandais de la chose, et ce à raison puisque le stakhanoviste du style, Tuomas Saukkonen, est de la partie : basse, batterie, production, un peu de chant et même un peu d'accord créatif. Au final, les ambiances plus « mélodoom » s'accordent à merveille avec le fond de commerce black autrichien de Santoll. Pour préciser encore plus le style, j'oserais remplacer Black par Death, car étant moi-même un puriste de black je n'en ai pas entendu grand chose, je préfère donc passer la main sur ce coup. Si ça ressemble à du death et que ce n'est pas du black, c'est sans doute du death.

Merci Jean-Claude, passons à la musique. J'avais adoré le dernier Swallow The Sun, ainsi que le premier album de Kraake, celui-ci est une sorte de mélange des deux, pour notre plus grand plaisir, Annette en moins. Les morceaux sont longs, épiques, le son est parfait même si le tout manque d'originalité. Une dernière et après j'arrête de jouer à « devinons ensemble les sources d'inspiration » : l'excellent Multiverse, avec ses claviers à la Arcturus, mérite vraiment pour le coup le surnom de Cosmic Doom Black Metal.

Sur le thème glacial de l'Antarctique, les morceaux s'enchaînent, l'album suit son petit bonhomme de chemin sans faute de goût, et sans hommage à Vangelis. Des riffs parfois plus rapides parviennent parfois à se glisser ça et là, et à vrai dire, mais c'est sans doute très subjectif, tout ce qui est peu plus bourrin et un peu plus black metal, tous les petits gimmicks mélodiques évoquant autre chose qu'une plaine gelée sont les meilleurs moments de l'album. Autant j'ai toujours été un grand amateur du metal dépressif, autant je préfère quand il s'énerve un peu.

C'est donc à la longue que cet album s'apprécie vraiment, même si à mon avis on y trouve trop de Saukkonen, et pas assez de Santoll. Et je ne ferai pas de jeu de mot pourrave. Il se bonifie, écoute après écoute, et on se surprend à y déceler quelques moments de bravoure inattendus, parfois un peu noyés. C'est à vrai dire le gros défaut de cet album, qui va justifier qu'on en fasse pas l'un des gros prétendants au titre. Tout y est bien produit, bien léché, mais rien ne sort vraiment du lot. Un album honnête malgré tout, qui mérite qu'on s'y attarde.

0 Comments 13 juin 2013
Whysy

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