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Il y a quelques temps de cela, Dragonman ouvrait l’une de ses chroniques en vous expliquant qu’il y avait deux sortes de groupes : ceux qui inventent un style et ceux qui innovent dans un style. Les premiers créent quelque chose d’inédit, qui n’existait donc pas encore, alors que les seconds utilisent des éléments qui existent déjà pour créer ensuite quelque chose d’inédit. Ou alors c’est l’inverse… Je ne sais plus ! Bref, comme vous, je n’ai encore rien compris à ce qu’il a voulu nous dire… Mais comme cela sonnait très ‘pro’ je souhaitais m’en resservir pour cette introduction.

Tout cela pour vous présenter Forgin’Fate, combo originaire du Sud de la France (de Saint-Rémy de Provence pour être précis), qui nous livre ici son premier opus dénommé Antares. A l’instar de ceux qui innovent, Forgin’Fate sait utiliser les meilleurs ingrédients du Prog’ et du Heavy pour nous servir une recette qui, à défaut de réinventer le genre, a au moins le mérite de ne pas sentir le réchauffé…

Musicalement, le premier effort des provençaux se rapproche assez de l’univers épique d’un Seyminhol. Mais ici, point de récit historique, le groupe officie plutôt dans la science-fiction, renforcée en cela par une utilisation prépondérante des claviers. Autant vous prévenir tout de suite, si vous êtes allergiques à cet instrument, passez votre chemin ! Car les sonorités utilisées ne sont pas toujours du meilleur effet (vous vous souvenez d’Airborn ? ) avec parfois un côté un peu trop ‘cheap’. Cela dit, le jeu est, quant à lui, absolument irréprochable, et les soli sont nombreux (un par morceau… ou presque). Dans leurs meilleurs moments, ceux-ci ne sont d’ailleurs pas sans rappeler Ayreon et ses envolées lyriques.

Pour le reste, le groupe puise habilement ses références un peu partout, entre Progressif à la Symphony X (pour les duels guitares/claviers vertigineux), Metal symphonique et épique (les intros de The wise way ou Imminent explosion), et Heavy/Speed aux refrains accrocheurs et efficaces (les forts réussis Morphed into a beast, Double Conscience et surtout Tribute to Athena, véritable hymne métallique). On retrouve également la traditionnelle ballade (The time that goes by), interprétée au piano et à la guitare acoustique, très belle et émouvante, mais qui s’avère plus dispensable, au même titre que certains autres morceaux plus conventionnels dans leur forme et donc légèrement moins attractifs (The wise way, Liberation, Endless Life).

Concernant les zicos, il ne fait aucun doute que les bougres sont doués. Outre les nombreux duels claviers/guitare assez bien sentis, on remarquera une rythmique qui n’est pas en reste, avec des riffs lourds et syncopés et une batterie souvent à fond. Au niveau du chant, la performance est prometteuse, constante aussi bien dans les parties aiguës que dans les parties plus graves, mélodiques ou plus agressives, même s’il reste encore par moment quelques accents un petit peu trop franchouillards…

Seul regret à l’écoute de cet opus, la production n’est pas franchement merveilleuse, avec un son un peu limite. La faute sans doute à un manque de moyen financier pour se payer les meilleurs studios… Une mésaventure malheureusement trop fréquente de par chez nous. Mais cela n’enlève rien à la qualité intrinsèque de l’album qui mérite toute notre attention.

Pour conclure, Antares est un album qui mérite amplement le détour, savant mélange de genres, sans défaut majeur, ni de faute de goût, mais qui manque encore d’un petit quelque chose pour faire la différence et placer le groupe sur le devant de la scène nationale et internationale. Une critique qui peut paraître un peu sévère, mais je reste persuadé qu’à l’avenir, le groupe nous proposera un album encore plus élaboré, accrocheur et mieux produit.
Affaire à suivre, donc… et de près !

0 Comments 08 avril 2007
Whysy

Whysy

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