L’instabilité peut elle présenter un risque ?

« L’internaute » me donne comme synonyme : boiteux… bref ça me semble mal parti ! Je passerai la définition sous silence tant elle est d’une limpidité extrême… « Qui n’est pas stable »

Mais peut-elle représenter un risque ? Taper cela sur un moteur de recherche ne me sera pas d’une grande aide ! Moi qui pensais tomber sur un sujet de philosophie du baccalauréat, le premier résultat me ramène sur une page médicale décrivant les traumatismes rachidiens et médullaires… et oh surprise, dans ce cas, oui cela présente un risque !

De plus, une chaise à trois pieds est instable et présente aussi un risque pour le coccyx…

Je pourrais multiplier les exemples, mais généralement l’instabilité ne permet pas d’envisager l’avenir de façon sereine !

Mais où veut il en venir ???

Thaurorod… groupe finlandais au capital sympathie énorme…

Un premier album qui figure parmi mes classiques, « Upon Haunted Battlefield » étant un disque intelligent, agressif, inspiré…

Thaurorod… groupe un poil instable si l’on en juge par les multiples changements de line-up…

Résumons… en 10 années d’existence… le groupe a compté 8 guitaristes, 8 chanteurs, 4 claviériste, 1 bassiste et 1 batteur

La dernière surprise en date étant la vraie fausse nomination du chanteur Michele Luppi remplaçant le non moins talentueux Marku Kuikka… 2 ans plus tard, quelques gigs… et Michele s’en va pour se consacrer à Secret Sphere…

Le nouvel album sera donc enregistré avec… Fabio Lione au chant… non je déconne :D

Le nouvel album sera enregistré avec Andi Kravljaca (Silent Call, Aeon Zen) au chant… Ses performances au sein de Silent Call m’ayant laissé de marbre… je ne pouvais qu’être déçu de cette annonce si l’on compare au talent de M.Luppi…

Malgré ce marché des transferts interminables, il faut cependant préciser que le noyau dur est resté inchangé : Empuu (guitares), Joonas Pykälä-aho (batterie) et Pasi Tanskanen (basse) faisant partie de l’aventure depuis ses débuts !

C’est dans ce contexte un peu flou que « Anteinferno » arrive dans les bacs, un album résolument plus balisé que le précédent, le groupe favorisant le classicisme du Power Métal au détriment des incartades guerrières et des touches extrêmes que l’on pouvait apprécier dans le précédent opus ! « Overboard » et « Path » en sont les exemples parfaits, titres certes énergiques et calibrés pour la scène, mais dénués de toute originalité…

L’album commençait pourtant sur des chapeaux de roues, et fourmille d’idées intéressantes ! Le titre éponyme est une pépite, « For the Rose To The Grave » prendra aux tripes n’importe quel amateur de Heavy épique… mais on ne ressent cependant pas le souffle du premier disque…

C’est alors que l’on peut se questionner sur la volonté d’évoluer des finlandais… nous sommes des éternels insatisfaits… on veut du changement mais pas trop… et s’il n’y a pas de changement… on râle encore ! Il semble que ce disque un poil plus progressif que son prédécesseur ait été composé avec l’organe de Luppi en tête… et résultat, ce qui aurait pu être une tuerie devient un album correct avec le « remplaçant », qui même s’il évolue dans un registre proche, n’a ni le talent, ni le charisme, ni la versatilité de l’italien ! Pire, il est parfois crispant et son timbre aigu détonne dans la démarche guerrière que le groupe insufflait à ses débuts !

Cet album, qualitativement, reste une valeur sûre, la production est limpide (trop ?), on n’est pas trompé sur la marchandise, et la rondelle plaira sans aucun doute aux fans du genre ! Mais il me semble difficile de concevoir qu’il reste longtemps sur les platines tant le revival du revival du Power nous offre des disques de qualité ces derniers temps !

Une semi déception en ce qui me concerne, même si j’essaie de faire la part des choses en oubliant le fabuleux premier disque qui avait placé la barre si haut… j’oublie également ce que ce disque aurait pu être avec Michele au chant !

En guise de conclusion, oui, l’instabilité c’est casse gueule !