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Karma to Burn est un groupe de Stoner Metal fondé en 1994 aux Etats Unis. Après une pause de 7 ans le groupe a remis le couvert en 2009 pour tourner de nouveau, Appalachian Incantation est donc le premier album depuis 2002 et Almost Heaven! C'est dire si l'attente est forte. Introduction un peu scolaire mais qui permet de replacer le groupe dans le contexte. En effet, même si Heavylaw n'est pas spécialisé dans ce type de Metal il ne faut pas occulter le fait que le groupe est une pointure dans le genre et possède une fan base bien établie.

Pour ceux qui ne suivent pas au fond le Stoner Metal est un genre qui mèle le Doom Metal et le Blues Rock. Il a vu le jour au début des années 90 et le groupe le plus emblématique du mouvement est sans contestation possible Kyuss. D'ailleurs, ce dernier est la principale source d'inspiration de Karma To Burn même si les natifs de Hicksville possède une différence notable avec leur glorieux ainés.

En effet, la patte musicale du groupe est l'absence de chanteur sur la majorité des chansons. Sur Appalachian Incantation une seule piste n'est pas intrumentale (sans compter la chanson bonus). Malgré l'aspect un peu déroutant au départ on rentre vite dans le jeu des américains, les chansons vont droit au but et la qualité de l'ensemble saute immédiatement aux yeux pour les amateurs du genre. Les riffs à la guitare sont entêtants ("45"), la batterie martèle une rythmique diabolique et la basse ronronne tranquillement à l'arrière.

Qui dit absence de chanteur dit mise en lumière des compositions. Et le moins que l'on puisse dire c'est que de talent les Américains n'en manque pas! Capable de lancer à tout berzingue leurs chansons ("44") ou de les ralentir au moment propice ("43"), Karma To Burn montre un sens aigu de l'écriture. Preuve en est avec l'extraordinaire chanson "41" qui arrive à concentrer tout ce que le groupe a à offrir de meilleur : départ tambour battant puis relatif calme avant la montée en puissance finale et son riff psychédélique, du très grand art tout simplement.

En plus ces chansons instrumentales se permettent d'être plus réussies que celles avec un chanteur, non pas que ces dernières soient mauvaises loin de là. Daniel Davies (Year Long Disaster) et John Garcia (ex-Kyuss) y délivrent une très bonne performance. C'est juste qu'après 4 chansons instrumentales on se dit que l'interêt de Karma To Burn est en partie dans ces moments où le chanteur est absent. Comme si "Waiting On The Western World" n'était là qu'en tant que transition. Il est plus difficile de faire passer des émotions sans chanteur et bien Karma To Burn comme l'exception qui confirme la règle y arrive avec une facilité déconcertante.

Au niveau des musiciens, le guitariste William Mecum est le plus mis en avant dans le mix final. C'est lui qui dicte la cadence bien aidé il est vrai par la base rythmique irréprochable de Rich Mullins (basse) et Rob Oswald (batterie). La production est à l'image du CD, quasi-parfaite, et arrive à donner un grain désertique à l'ensemble et renforce la cohésion de Appalachian Incantation.

Alors y a-t-il des défauts dans la carapace Karma To Burn? Et bien on pourrait pointer du doigt une ou deux compositions très légèrement en deçà des autres ("Waiting On The Western World", "42") mais c'est reculer pour mieux sauter, la chanson suivante offrant toujours de quoi se délecter. Sans oublier le fait que le profane en matière de Stoner aura peut être du mal à saisir toutes les subtilités lors des premières écoutes mais passée la première impression on découvre un disque irréprochable.

Karma To Burn arrive à créer l'exploit d'en faire juste assez pour susciter la curiosité. Le disque n'est ni trop long ni trop court, ni trop extrême ni trop doux, et deviendra à coup sûr à tout ceux qui souhaitent s'aventurer dans le Desert Rock une bonne porte d'entrée. A la manière d'un Kyuss période Welcome To Sky Valley, Karma To Burn nous emmène dans sa tempête de sable, qui j'en n'en doute pas ne vous laissera pas insensible.

Balin

0 Comments 26 avril 2010
Whysy

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