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Deathcore ! Késako ? D’après moi ce style musical émergent symbolise la parfaite vision d’un death métal vitaminé aux nombreuses influences hardcore, plus ou moins marquées. Une musique sans concession qui allie brutalité, technique et sens de la composition. Pour son 3e album, Neaera a décidé d’enrichir sa musique de mélodies plus ou moins discrètes, parfois sourdes et étouffées, parfois épiques et prononcées tout en sauvegardant  sa verve et sa grande agressivité. Mais plus encore, « Armamentarium » semble être l’album de la maturité, tant l’expérience accumulée lors des nombreuses dates européennes se ressent tout au long du disque.

Pour avoir une idée précise de la musique de Neaera, il suffit d’avoir écouté Heaven Shall Burn. Selon moi ces deux entités dégagent la même puissance, la même noirceur, le même sentiment de suprématie. Une musique véloce et efficace construite autour de rythmiques souvent assez incroyables. C’est avec de tels albums que la définition « métal » prend tout son sens. Une musique brute, concrète, vilaine et sans concession aucune. Il faut avouer que la production, ample et organique, y est pour beaucoup dans l'impression de toute puissance musicale. Ainsi extrême et mélodie cohabitent au sens d’un incessant tumulte de décibels. Les guitares grondent  d’une saturation excessive et « Spearheading The Spawn » ou « Armamentarium » résument à merveille l’essence musicale même de la formation. Plus mélodique, « Synergy » est un avant goût qualitatif de l’impressionnante pièce finale : « Liberation » : 7min13. Un grand moment de bravoure aux réminiscences prestigieuses : Bolt Thrower ou Amon Amarth en tête.

Malheureusement ce nouvel album pêche par une importante homogénéité marquée par des chansons parfois anecdotiques telles « In Loss » ou « Harbringer » qui passent relativement inaperçues et plombent l’album par son manque de finition. Cette année Neaera n’a pas bouleversé sa formule musicale. On note toutefois une disparition des soli aux consonances « heavy » ainsi qu’une influence « death » plus marquée. Neaera semble quitter peu à peu les rivages « -core » d’antan. Une évolution que l’on remarque dans le chant, car Benny utilise davantage son chant extrême guttural (voire abyssal). Un chant que l’on retrouve dorénavant à ratio égal au chant corrosif « -core ». Il est impressionnant de suivre les progrès vocaux de Benny d'album en album et ce dans les deux types de chant, une telle polyvalence s'applaudit à deux mains.

Que dire de plus ? « Armamentarium » n’est pas le type d’album sur lequel il est intéressant de tergiverser. Il va droit au but, ainsi la chronique doit suivre le même cheminement que l’album. Un disque rapide, extrême, travaillé mais il lui manque encore l’élément clé. Cette trouvaille qui pourra véritablement faire décoller la musique de Neaera. Gageons que le travail à venir portera ses fruits, que nos allemands trouveront finalement ce qui fait encore défaut. J’ai ma petite idée, elle tient en 2 notions : « prise de risque » & « innovation ».

…TeRyX…

0 Comments 31 octobre 2007
Whysy

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