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L’été arrive à grands pas et une vague de chaleur est à prévoir pour le mois de juillet 2012. Aussi fou que ça puisse paraître la canicule proviendra de la Suède par un anticyclone qui s’annonce d’une puissance déconcertante. Une sécheresse d’une violence inouïe sera déversée par une onde sonore calibrée et parfaitement maîtrisée. Zonaria fera progresser ce renversement climatique de manière uniforme sur notre continent et touchera par extension notre hexagone. Ce tel dérèglement météorologique s’appelle « l’Arrivée du Soleil Rouge », mais pour des raisons d’exportation nous le utiliserons le terme anglais « The Arrival Of The Red Sun ».

Souvenez-vous de cet été 2012 comme étant une date importante, une sorte de virage à cent quatre-vingts degrés pour Zonaria qui nous avait quelque peu laissés sur notre faim. Avec « The Cancer Empire », nous restions septiques tant cet album lisse sans véritable âme et délivrant de la violence à l’état pur ne nous offrait que peu de perspectives. Or, depuis nos Suédois ne se sont pas reposés sur leurs lauriers et ont réétudié les fondements d’un death mélodique pour l’injecter directement au travers d’un nouvel opus qui aura l’effet d’une bombe cosmique. En effet, « Arrival Of the Red Sun » ravira sans conteste tout adepte du genre avec son lot de mélodies et de déchaînement à la férocité exacerbée (« Full Spectrum Dominance »). Le concentré musical prend des tournures renversantes et des prédominances impériales sur de nombreux morceaux. Une rythmique scandée à la vitesse de l’éclair, un chant possédé et des guitaristes vertueux en sont la principale raison. Sur « My Vengeance Remains », la formation suédoise affiche toute sa splendeur et son hégémonie reposant sur des breaks instrumentaux d’une vélocité sans pareille, une touche discrète au piano et un growl aventureux.

Les morceaux se succèdent dans une démence musicale captant l’essence même du death métal propulsé sur des blast-beats relevant de l’ésotérisme tant le batteur dégage de la puissance de manière démesurée. Le titre éponyme sert de suite le couvert avec des embardées à la guitare. Mêlant les cordes sèches et électriques, le combo s’offre au passage différents niveaux de mélodies. Ainsi le groupe fait reposer son album sur un adroit jeu mélodique où chaque titre conserve son identité et apporte sa contribution à l’édifice. « Gunpoint Salvation » aborde la fougue avec un angle d’attaque ostentatoire grâce à un flux de blast constant et un déversement d’exultation avec autant de mesure. Autant dire qu’« Arrival Of The Red Sun » se constitue en tant que véritable magma bouillonnant et effusif aux dimensions survoltées. Avec « The Blood That Must Be Paid », cette résultante est d’autant plus vraie avec son intro spectaculaire où le paroxysme de la folie est atteint au travers de l’organe de Simon Berglund.

Ce petit homme renferme tellement de furie, que nous ne pouvons être que convaincus par sa prestation oratoire. Les parties de chants s’emparent d’une place importante au sein de la structure musicale. Véritable autel de pugnacité et de provocation, le frontman cristallise la partie la plus sombre des sentiments les plus vils. Coté instrumentation, « Desert Storms » défie l’auditeur avec un parcours un peu plus tempéré, à mi-chemin entre death virulent et métal mélodique prenant source dans un riff pénétrant et particulièrement entêtant. En très peu de temps, la chanson parviendra à vous convaincre de son efficacité. « Lullaby To Those Still Alive » reste dans cette empreinte bourrée de pertinence et au relief ostensible. De ce fait, « Arrival Of The Red Sun » fait véritablement partie de ces must-have catchy au grain subtil. En effet, chaque aspérité mélodieuse est travaillée et a pour but de démultiplier l’envergure du savoir-faire des Suédois.

Et du talent il y en a en masse car nombreux sont les passages où l’on se surprendra à hocher la tête ou taper du pied. L’adroit mélange entre rythmiques percutantes et mélodies martelantes plonge l’écoute dans un silence religieux et laisse place à une formation au milieu de sa forme redorant le blason quelque peu égratigné sur le précédent opus. Ici, Zonaria reprend les choses en main, délivrant un album détonant, bourré de qualité, infatigable et complètement addictif. La recette est simple, du coup on rentre directement dans cette douce folie et cette incroyable énergie du début à la fin sans en être dégoûté. La versatilité des titres composant « Arrival Of The Red Sun » est suffisamment déployée pour permettre de susciter un plaisir limite orgasmique pour nos oreilles. En tout cas, cette fois-ci Zonaria maintient la pression et joue sur les variations pour nous compter sur son tableau de chasse fièrement rempli.

0 Comments 31 mai 2012
Whysy

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