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Dans le domaine des triturés de la tête version métal se distinguent ceux qui revisitent les mondes de Tolkien et autres auteurs d’heroic fantasy et ceux qui cherchent à créer quelque chose en partant de réflexions philosophiques. Vraisemblablement Sun Caged appartient à la deuxième catégorie comme peut le laisser augurer le concept d’Artemisia, leur second album.

Artemisia correspond à un endroit où se retrouveraient les morts et les rêves. La musique de Sun Caged aurait alors pour fonction d’en dépeindre le paysage et les paroles de nous guider à travers son univers étrange.
Les hollandais sont déjà connus du monde du prog, leur premier album ayant eu la chance d’être produit par le très connu Arjen Lucassen et de sortir chez Lion Music. Le leader et guitariste du groupe Marcel Coenen a également à son actif deux albums solo et un DVD. Lui décerner le titre de guitar hero ne serait pas non plus usurpé pour cet homme qui laisse profondément sa marque dans la musique de Sun Caged. En effet, l’attraction principale reste ici la guitare qui assène des rythmiques assassines gorgées de contre-temps, breaks et autres drôleries dont les amateurs de prog sont friands. Le tout étant joué d’un son assez sec et agressif donnant un côté très rentre dedans lorsqu’on le conjugue à la section rythmique qui pourra vaguement rappeler du Symphony X ou du Adagio, notamment avec Unborn.
Vous l’aurez compris, la technique est ici irréprochable, les solos démontrant une maitrise parfaite de la six cordes. Mais cette démonstration manque un petit peu de naturel et manque donc de passages plus modestes où la mélodie se ferait reine.

En effet, Artemisia avoue ses faiblesses en matière vocale et mélodique qu’on opposera avec raison avec une section rythmique à laquelle on ne peut pas reprocher grand-chose. On peine à accrocher, le côté prog et bien rempli de l’album ne faisant rien à l’affaire. Et oui, on nous sert ici 69 minutes de prog bien travaillé éclairé de quelques folies comme sur Engelbert The Inchworm qui combine mélodie rigolote en introduction avant de laisser place à une chanson assez percutante, d’une violence presque extrême comme le laisse transparaitre les vocaux écorchés sur la fin. Autant vous dire que c’est intense, les solos fusent de ci de là et on en a plein la vue mais il manque quelques gros refrains ou passages de claviers aux mélodies bien senties. Le syndrome gavage de notes semble affecter cet album. C’est donc en dépit d’un magnifique final et travail instrumental, se rapprochant parfois de Liquid Tension Experiment, que je dois vous avouer que la production aurait pu, peut-être, mieux mettre en avant le chant, qui, sans être très original est loin d’être mauvais dans son registre relativement haut perché.

Au final, Artemisia se présente comme élaboré, peaufiné à l’extrême instrumentalement et conceptuellement parlant, mais le tout pèche au niveau de la mélodie et du chant laissant donc libre cours à la puissante guitare de Marcel Coenen qui vous en mettra plein la figure, agressive et complexe à souhait. Cet album est donc une déception relative au regard de ce qu’il aurait pu être. Je ne crois pas qu’il soit utile de vous dire que cet album est difficile d’accès vous l’aurez deviné. En somme, un bon album mais pas encore un indispensable.

Dreamer

0 Comments 02 mai 2007
Whysy

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