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Lorsqu’en 2003, les norvégiens d’Ásmegin avaient débarqué sur la scène Metal avec leur premier album, beaucoup avaient vu en eux de solides concurrents à Finntroll, et un futur grand nom de la déjà si abondante scène du Folk Metal à chant extrême…


…Pas moi. Contrairement à beaucoup de mes confrères, je n’avais pas réussi à m’extasier un instant sur ce groupe au chant féminin inintéressant à souhait, au chant black très cru et désagréable, à la production trop sèche et maladroite, et aux parties folkloriques dépourvues d’âme et de feeling. Bref, avec ses titres à tiroir et ses étranges rythmiques syncopées, « Hin Vordende Sod & So » m’avait totalement laissé de marbre. Cependant, malgré ma déception quant à la qualité de ce premier LP, quelque chose dans cette étrange musique avait réussi à éveiller mon intérêt. Car en dépit de ses trop nombreuses fautes de goût, le combo présentait aussi quelques arguments favorables, notamment la présence d’authentiques instruments folkloriques, propices à la création d’ambiances ni réellement festives ni sombres, mais plutôt opaques, brumeuses, médiévales ou forestières… Pour un résultat, il faut l’avouer, assez intéressant, à l’évidence différent des autres groupes… Bref, en un mot comme en cent, à défaut de m’être délecté de cette première offrande, j’étais néanmoins fermement décidé à garder un œil sur la formation et à tester les opus à venir, pour voir si leur potentiel s’affirmerait davantage.

Et l’attente fut longue… Car ce ne sont pas moins de 5 ans qui séparent ce « Arv » de son prédécesseur. Et dès le début, mes à priori furent meilleurs ; une pochette sobrement naturaliste de bon goût, une production largement perfectionnée (notamment sur les vocaux, bien mieux intégrés à la musique), un morceau d’ouverture relativement accrocheur et bien composé… Mais hélas ! Mon bonheur fut de courte durée. Explications :

Ásmegin compose de très bons passages, oui ! Mais visiblement, il n’a aucune idée de la direction qu’il convient de donner à sa musique. Même après plusieurs écoutes, je vous mets au défi de fredonner ou de garder en tête une seule mélodie de cet album… Un comble pour du Metal folklorique, genre souvent apprécié pour la vigueur et l’aspect accrocheur de ses mélodies ! Impossible ici de se retrouver dans ce foutoir de riffs, de breaks, d’accélérations ou de ralentissements… Les notions de cohérence et d’unité semblent totalement inconnues au groupe, tant son propos s’éparpille. Ásmegin ne sait s’il doit se montrer dansant et chaloupé, triste et éthéré, sombre et rageur…. Alors il met tous les ingrédients dans la marmite, malaxe le tout et offre en pâture aux malheureux auditeurs l’étrange mélange qui en ressort !!

Alors, oui, cela peut s’écouter agréablement sur quelques instants, grâce à la douceur du chant féminin (m’évoquant parfois un autre groupe norvégien, Lumsk), grâce au charme des parties folkloriques, aux parties rythmiques bien senties (le break d’« Arv », excellent, ou l’introduction de « Fandens Mælkebøtte ») ou aux qualités techniques évidentes des musiciens… Mais de passion, d’âme, de profondeur, ou au contraire de joyeux défouloir… Que nenni ! Pour moi, « Arv » est un prétentieux recueil de Metal folklorique certes inspiré, mais bancal et atrocement mal agencé. Car même les très bonnes idées développées sur la plupart des titres ne trouvent pas moyen de s’exposer librement au grand jour…


Comment conclure honorablement une chronique lorsque l’on traite d’un album tel que celui-ci ? Peut-être en disant tout simplement qu’il est difficile de savoir à qui recommander cet opus… Ceux qui s’étaient régalés du premier opus peuvent tenter le coup, l’ambiance diffère mais la production est bien largement meilleure. Ceux qui aiment les musiques complexes aux structures totalement floues peuvent tenter leur chance, les curieux aussi pourquoi pas ! Pour ma part, quelques extraits de temps en temps sont agréables, une écoute distraite offre de réels bons moments, mais globalement, j’ai trouvé ce « Arv » indigeste sur la durée, et souvent plus ennuyeux qu’autre chose… Dommage.


Gounouman

0 Comments 03 mars 2009
Whysy

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