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« As Daylight Dies » va faire un tabac à sa sortie. Nul besoin d’être medium pour une telle prédiction. Après tout Killswitch Engage reste l’entité la plus respectée de la scène métalcore américaine. De plus ils sont signés chez les mastodontes Roadrunner et la promotion de l’album se fera à coup de bourrage de crâne et de promesses. Pour finalement toujours le même résultat, ce nouveau disque n’est qu’un ersatz de cette scène incapable d’innover, et c’est pour cela qu’il plaira. Le fan saura exactement de quoi il est question et de ce fait il ne sera ni déçu, ni surpris. C’est quand même dommage… pour un 4e disque.

Killswitch Engage est une formation qui a déjà bien vécu et qui n’a, semble – t – il, plus besoin de faire ses preuves. Mais est – ce une raison suffisante pour s’endormir sur ses lauriers ? Je n’en suis pas sûr car la concurrence est rude et si nos américains veulent garder pour eux le monopole il serait temps de se réveiller. Le précédent album n’était pas un monstre d’originalité mais il présentait Howard Jones comme nouveau, et excellent, vocaliste. Donc si « The End Of Heartache » jouait la carte du renouveau vocal, on ne peut en dire autant de « As Daylight Dies » qui ne réserve aucune surprise.

En cette fin d’année Killswitch Engage propose un album difficile à critiquer. D’un côté le groupe se montre très mature en produisant un métal bien cadencé et plus varié qu’a l’accoutumée. Une musique qui se montre plus posée en privilégiant les tempos moyens aux tempos rapides ainsi qu’une multitude de lignes vocales claires étudiées pour plaire, et des refrains assez dévastateurs. Ainsi on apprécie le côté catchy d’un « This Is Absolution » suivi par la douceur de « The Arms Of Sorrow » toute au chant claire. Ce nouveau disque propose d’ailleurs à Howard Jones un travail tout en finesse et je dois avouer qu’il excelle dans son art. Certains n’aiment pas mais sa voix, très mélodieuse, s’accorde parfaitement aux chansons et tous les refrains sont des tubes en puissance et particulièrement « For You » au refrain émouvant. Il reste également très bon dans un chant crié et possède un panel de timbres intéressants et mieux exploités qu’il y a deux ans. Voilà comment un néophyte, dont la découverte de Killswitch Engage est récente, pourrait aborder cet album et lui donnerait par conséquent une excellente note, chose que je n’ai pas pu faire.

Car je connais Killswitch Engage depuis ses débuts et j’ai la possibilité de comparer. Une seule chanson suffira… « As Daylight Dies » est une copie conforme de tout ce que le groupe a fait par le passé à ce détail près qu’il est plus mélodique, maturité oblige. Le groupe offre un album très simple à assimiler fait de structures sans prises de tête : couplet / refrain / couplet / refrain / pont musical / refrain et peut-être un ou deux solos pour égayer l’ensemble. Malheureusement cela ne suffit pas car on connaît la recette et les chansons n’ont plus aucun secret pour nous. On arrive à prédire le moindre changement de rythme, on sent arriver le break mélodique, le break acoustique et le crescendo. Le groupe remplit admirablement son cahier des charges mais sans génie, ayant perdu la fibre qui aurait pu éclaircir certaines chansons. Le groupe est en place, techniquement ça tient la route mais les mélodies manquent de relief et les backing vocaux du lead guitariste sont irritants. Au final même si on apprécie les premières écoutes, le disque ne tarde pas à montrer ses limites et on passe rapidement à autre chose.

Alors oui, objectivement « As Daylight Dies » est un bon album mais je ne peux me résoudre à l’encenser tant il sent la flémardise et le manque de finition. Comme à l’accoutumée les amateurs rêveront de me voir pendu au bout d’une corde, mais je le dis haut et fort : avec « As Daylight Dies » Killswitch Engage prend son public pour un troupeau de chèvre. Evidemment une remise en question du groupe par le groupe me semble bien utopique mais il serait temps qu’ils sortent de leur autocontentement pour à nouveau proposer un matériel intéressant.

…TeRyX…

0 Comments 10 décembre 2006
Whysy

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