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Il semble qu’il ne passe pas une semaine sans que l’un de nous ne publie une chronique sur un album de Folk Metal. La multiplication des groupes accueillant en leur sein cornemuses, violons, flûtes et autres instruments traditionnels est fulgurante : on pourrait facilement affirmer que la scène Folk/Pagan devient la nouvelle coqueluche de cette seconde moitié de décennie. La vague porte son lot de requins : Korpiklaani, Turisas, Eluveitie, Finntroll… On assiste aussi à un déferlement de poissons plus ou moins adaptés et originaux, et la sélection naturelle exercera sans doute sa cruelle influence dans les prochaines années. Que faut-il à un jeune groupe Folk pour se démarquer ? L’originalité bien sûr, et dans ce milieu, elle passe souvent, et de manière très efficace, par un amalgame des mélodies folk avec d’autres sonorités : Power, Black, Sympho.

Un bon exemple de cette hybridation avec le métal symphonique est bien sûr Turisas, qui en seulement deux albums a réussi à se tailler une place de choix. Le rapprochement avec cette nouvelle figure de proue est facile à faire lors des premières écoutes d’As the Path Unfolds. Groupe finlandais (quelle surprise !), Crimfall joue le pari de mélanger les mélodies Folk et les orchestrations symphoniques à une dualité growls / chants féminins. L’effet est rapide et moins d’un an après la démo, le groupe signe chez Napalm records, rien de moins. Chose surprenante, le cœur du groupe n’est composé que des deux vocalistes et du maître Jakke Viitala , guitariste et orchestrateur. Le reste des instruments sera enregistré par des invités.

L’album démarre sur une note symphonique qui ne peut que me faire penser à la musique thème de warcraft 3. (petite anecdote !) Immédiatement après on est saisi par l’identité propre de la musique, par ce son qui, quoique proche de celui de Turisas, ne manquera pas de leur donner une avance considérable sur beaucoup d’autres groupes émergents. Les pièces marient très bien les passages purement death avec chants extrêmes, les instruments folkloriques (Accordéons, violons, guimbarde !) et les orchestrations. L’ensemble donne un tout cohérent et énergique, et on ne peut s’empêcher de fredonner certaines mélodies (Where waning winds will lead !). Le growl de Mikko Häkkinen est efficace sans être particulièrement original, et deviendrait vite lassant sans cette dualité avec la magnifique voix d’Helena Haaparanta. La talentueuse demoiselle introduit une versatilité dans ses lignes de chants : si en début d’album ses mélodies folkloriques dominent (notez le début de Wildfire Seasons), on note en seconde moitié un passage vers un registre soprano qui fait de plus en plus penser à la voix de Simone Simmons. Shadow heart fait par moment penser à Epica, mais c’est sur la ballade de l’album, Aubade, que le rapprochement avec la jolie rousse est le plus aisé.

Outre ce changement dans le registre vocal de la chanteuse, l’album est composé d’une succession de pièces énergiques, mais en bout de ligne relativement semblables. Cette homogénéité sonore devient à la longue lassante et rend difficile l’exercice de départager les pièces selon leur identité précise. On note donc quelques incontournables ( The Crown of Treason, Where Waning Winds Leads, Wildfire Seasons), mais plusieurs pièces, sans être mauvaises, sont éclipsées parce qu’elles ressemblent trop à ces incontournables de début d’album. Un son de forge bat agréablement le tempo sur The Crown of Treason, mais le même son revient encore dans Shadow Heart… Certains passages méritent néanmoins une attention particulière, notamment les mélodies orientales (Sun Orphaned, début d’Ascension Pyre).

Si cette trop grande homogénéité tout au long du disque et tout le reste de l’appréciation générale m’obligent à accorder un 8 et non plus, je conseillerai tout de même le groupe à tout amateur de Pagan, de Folk Metal, aux fans de Turisas, et même à ceux qui n’aiment habituellement pas le style, tant certains rapprochements avec Epica pourraient leur plaire. Crimfall fait donc un pas de géant sur la scène Folk. Si le futur leur est clément et leur deuxième album encore meilleur que celui-ci, on pourrait facilement les voir Headliner des concerts…

0 Comments 08 mars 2009
Whysy

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