Tût Pouet ! Nous voici en Italie, pays du soleil, de la pizza et des jolies brunes. Une description idyllique bien qu’il manque encore la musique. Pour certains les hardos italiens sont des génies, pour d’autres ce sont des péteux, mais on ne pourra mettre en doute l’extrême vivacité d’un pays prêt à concurrencer la Scandinavie sur tous les fronts musicaux possibles allant du heavy, au speed à, plus rare, le doom. Thunderstorm fait partie de cette dernière catégorie et bien qu’il jouisse d’une expérience conséquente, on ne criera pas au génie à l’écoute de ce « As We Die Alone » – 4e disque de la formation – qui déçoit plus qu’il ne surprend.

A vrai dire, comment être surpris par un groupe qui propose une musique d’inspiration Black Sabbath ou Candlemass ? Deux pointures qui semblent déjà tout avoir dit dans ce domaine depuis plusieurs décennies. Ainsi « As We Die Alone » est un album qui pourrait rendre nostalgique les quelques irréductibles, mais il faut situer cet album dans son époque. Depuis sa formation en 1992, le trio n’est jamais parvenu à tirer son épingle du jeu et ce n’est malheureusement pas en 2007 qu’on les verra sur le devant de la scène ! Pourquoi ?

Est-ce à cause d’une production approximative ou hasardeuse ?

Non ! Cet album possède une production suffisamment travaillée pour coller à l’ambiance lourde qu’il tente d’instaurer. C’est à l’aide de guitares massives aux riffs lancinants que nos italiens peignent un paysage sombre sans être dépressif. « As We Die Alone » est un album de  doom métal « light ». C'est-à-dire qu’il se trouve être allégé et il ne parvient que très rarement à émouvoir. De même la production évite le son pachydermique inhérent aux productions doom métal et se focalise sur un mixage plus propre mais sans personnalité marquée.

Les compositions ne brillent pas par leurs qualités bien qu’on aperçoive d’appréciables efforts. Les différentes pistes peinent à développer leurs ambiances à cause de constructions laborieuses et de mélodies souvent basiques. Le travail sur les riffs et la rythmique fait preuve d’une approche professionnelle mais semble manquer d’ambition. Les chansons en deviennent prévisibles et les plus longues ennuient : « Hypnowheel Of Life » 6:49 ou « S.L.O.W » 8:42… On note toutefois de bonnes idées qui retiennent l’attention telles l’introduction atmosphérique et le break sur « Hawking Radiation » , les lignes de basses de « We Die As We Dream » , le break « symphonico - acoustique » de « The Mad Monk » et la courte mais franchement réussie « I Wait ». Cette dernière est d’après moi l’unique bonne surprise de ce disque. Ajoutez à cela un chant transparent, sans charisme qui ne parvient pas à faire naître l’émotion et vous aurez une idée d’ensemble…

« As We Die Alone » est un album insuffisant. Bien qu’il montre des aspects positifs, son côté redondant et fade empêche d’y prendre du plaisir. Les deux instrumentaux « L » & « Preacher’s Dream » sont laids et inutiles. Thunderstorm livre un album honnête, qui pourrait plaire aux irréductibles du heavy doom eighties, mais qui ne propose pas suffisamment d’arguments pour tirer son épingle du jeu. Dommage.

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