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« Il y a des jours où les vivants n’ont pas de substance et où les morts sont pleins d’énergie. »
"Gormenghast", vol2 de la trilogie de Mervyn PEAKE


En ces temps de chaleur écrasante, vous ne prendriez pas un peu de Doom pour vous rafraîchir un peu ? Quelque chose qui ramènerait le souvenir de l’hiver au plus chaud de l’été ? Je dois avoir ce qu’il vous faut dans le deuxième opus de Nox Aurea, «Ascending in Triumph».
Huit chansons de doom puissant et triste à souhait, le groupe saura donner la chair de poule à votre peau en mode transpiration.

Nox Aurea n’est pas un groupe à prendre le sérieux des choses de la vie à la rigolade. D’ailleurs, on est prévenus d’emblée : l’interprétation de «Nox aurea» se veut métaphore de la longueur de la nuit ou de lumière luciférienne (cf pochette). Nous avons donc à faire à un disque respectant les canons du doom, un ancrage dans un style fait de références et dont le cadre, le contexte, ce qui se dit du groupe, son univers, fait partie de l’écoute : tout concourt rapidement à nous installer dans cette dimension spécifique propre au style.

Pour le style, Nox Aurea peut bien sûr être comparé à Draconian (il faut dire que le guitariste en a fait partie de façon éphémère), mais c’est sans doute du côté du classieux Remembrance (voir sur les intros de«The Loss And Endeavour Of Divinity» ou «Mother Aletheia Chapter II» par exemple), formation récente également, qu’il faut chercher des liens (si on veut à tout prix en trouver, bien sûr).
C’est d’ailleurs avec satisfaction que l’on constate que quelques très bons groupes comme ceux-ci viennent revitaliser une scène qui perdait un peu de son éclat.

Cependant, là où Remembrance va apprécier les cordes frottées pour renforcer son message de tristesse, voire de sombre détresse, Nox Aurea porte sa préférence la majeure partie du temps sur la puissance des cordes grattées. Cet aspect s’est renforcé par rapport à leur premier album, «Via Gnosis», sorti l’année passée. Il n’est dans ce conteste pas étonnant que le groupe ait été signé par Napalm Records.

Comme souvent, il est difficile de décrire un album de Doom, puisque j’aurais tendance à penser que plus l’album nous perd, meilleur il est. En l’occurrence, Nox Aurea nous entraîne bien pour nous égarer. Pour cela, le premier titre éponyme de l’album nous plonge dans la noirceur douce et lente dans laquelle va nous abîmer l’album. Le chant guttural est maîtrisé comme rarement, et la voix claire d’Alice Persell renforce à bon escient les titres. Les Suédois maîtrisent leur lenteur, mais se jouent parfois d’une petite accélération (ainsi le passage de «The Shadowless Plains» à la Cradle).

Créateur d’une ambiance ouatée mais inquiétante, l’album est véritablement amosphérique, tirant fortement vers le funeral doom, avec des morceaux tous assez longs.
Il n’est, faut-il le préciser, pas nécessaire de connaître les conceptions sataniques (mouvance Chaos-Gnostique pour être tout à fait précise) de Grim pour sentir la noirceur des compositions.

Chose promise,… Ne sentez-vous pas déjà le souffle de la mélopée vous chatouiller le cou ?

0 Comments 09 juillet 2010
Whysy

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