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Ca y est, il est là... Prédire que cet album est attendu de la part des fans de RHAPSODY et des amateurs de metal symphonique n’est pas un exploit : c’est juste une évidence...

Mais avant tout, rappel des faits (pénible pour les fans, mais au combien indispensable pour les autres) :

Once upon a time in a galaxy far, far away... (oui, bon, même si l’Italie n’est pas si éloignée...)

1997 : un jeune groupe italien sort son premier disque, encensé par certaines critiques, ridiculisé par d’autres... 1998 : sortie de Symphony of enchanted lands, qui définie un style, lance une mode et met tout le monde d’accord (au passage, on assiste un retournement de veste hallucinant d’hypocrisie de la part des journalistes cités plus haut). 2006 : après une carrière riche de 6 albums quasi tous plébiscités, RHAPSODY se fâche avec Joey DeMaio (MANOWAR) qui s’occupait alors du groupe. Résultat : un procès qui va durer, et un groupe qui se met alors en hibernation de longue durée. 2010 - 2011 : avalanche de sorties (2 albums, 1 EP) plus ou moins réussies et explosion du groupe qui va alors se diviser en deux entités ayant quasiment le même nom...

Hors, à l’heure ou RHAPSODY OF FIRE (l’entité d’origine, donc) se fait assassiner par la critique pour des prestations live plus que moyennes et des pratiques à la mode, mais franchement douteuses (faire payer une fortune quelques minutes passées avec le groupe), Luca Turilli arrive, non pas avec un nouvel album solo (sa carrière solo s’éloignant du style purement «Rhapsodyien» depuis deux albums), mais avec une nouvelle entité : Luca Turilli’s RHAPSODY (LTR) !

Et dieu sait que Luca sait teaser ses fans : annonce du style développé (cinetic metal, on y reviendra...), annonce tardive du chanteur (celui de TRICK OR TREAT, immédiatement adopté par les fans connaisseurs, qui savent d’ores et déjà qu’il s’agit là d’un grand vocaliste aux capacités certaines), et artwork dans la droite lignée des derniers albums de son ancien groupe.

Bref, à l’heure où j’écris ces quelques lignes, TOUT semble dégagé pour que l’avion LTR prenne son envol et devienne ce que sera RHAPSODY (tout court) à l’avenir. Reste que le contenu doit être de qualité... Meilleur même que ce que le groupe a proposé sur ses 3 derniers disques, depuis leur retour.

Avant même d’entrer dans le vif du sujet (la qualité du disque), saluons tout de même le coup de génie de Luca, qui a opté pour un album thématique, et non un album concept... L’idée est toujours de rester «cinematic» (nouveau terme un peu pompeux, destiné à indiquer cette fusion que Turilli souhaite réaliser avec les BO de films d’une manière générale), donc de développer des histoires, des ambiances se rapprochant de l’ambiance des chefs d’œuvres de Poledouris ou Elfman. Chaque chanson développe donc un thème et une ambiance propre, développant un éclectisme musical bienvenu, tout en gardant une homogénéité nécessaire au style.

Et pour être homogène, l’album l’est indéniablement, développant avec force et efficacité son propos, sur un nombre réduit de chansons (8 si on enlève l’intro), afin de préserver tout du long le momentum développé dès la première plage du disque... Cette introduction («Quantum X») réussit le tout de force de mettre immédiatement dans l’ambiance, et se retrouve un vrai résumé (voir une vraie démonstration) de ce que va être l’album dans son ensemble. La voie du narrateur peut surprendre par le ton utilisé (car venant en totale rupture avec le ton immersif d’un Christopher Lee), plus proche d’une réelle bande annonce de film (vous comprendrez lorsque vous l’entendrez) annonciatrice du melting pot cinématographique à venir... Une intro «cinématique» ? Et oui, tiens, sans doute...

C’est ensuite que l’album démarre vraiment, par un «Ascending to infinity» ultra classique pour du RHAPSODY, placé judicieusement en début de disque afin de répondre aux deux principales interrogations des fans : ce nouvel album est il en fait un nouvel album solo de Turilli ?

Alessandro Conti, le nouveau chanteur, arrivera t il à succéder efficacement à un Fabio unanimement salué par les fans depuis les débuts du groupe ?

Deux questions qui trouveront donc leur réponse au cours des 6 minutes ultra efficaces d’un morceau s’imposant déjà comme un futur classique du groupe. Titre rapide, production énorme, orchestration magistrale, refrain entêtant et formidablement bien trouvé car naviguant en terrain connu (donc ultra balisé) : tout y est, et il s’agit bien du «mighty» RHAPSODY, aucun doute n’est possible...

Quand à Alessandro, ne faisons pas durer le suspens digne d’un mauvais Friday 13th (sachant que tous les connaisseurs de TRICK OR TREAT n’ont déjà aucun doute sur l’issue de cette question) : il est magistral, extraordinaire, impressionnant. Variant les registres, les styles, il se retrouve à l’aise sur l’ensemble des notes composées pour lui. Tel un instrument parfaitement accordé, il se rapproche de la machine de guerre vocale ultime. Certains lui reprocheront peut être cette approche ultra technique manquant parfois de chaleur, mais comment lui en vouloir quand on imagine la difficulté des mélodies composées par le maitre à penser Turilli ? Sincèrement, je pense que cette prestation vocale fera date, et ce Mr Conti peut rentrer dans l’histoire, s’il confirme ses qualités vocales sur scène (ce qui ne s’annonce pas comme une partie de plaisir, pour le moins....)

La suite est du même acabit, avec un «Dante’s Inferno» très metal, manquant peut être un peu de mélodies et de finesse, mais enfonçant le clou d’un début d’album mettant tout le monde d’accord sur l’aspect purement metal de la nouvelle entité RHAPSODY. Et les autres titres évoluant dans la même sphère gardent cette excellence de composition : «Excalibur» est une pièce extraordinaire, d’une variété impressionnante de part ses chœurs formidablement bien écris et positionnés (et quelles mélodies vocales à nouveau...). «Dark fate of atlantis» et «Clash of the titans» enfoncent le clou... Bref, les amateurs de metal symphonique et orchestral qui veulent l’aspect purement speed mélodiques des débuts seront comblés !

Et comme je vous le disais, le disque se veut plutôt éclectique, à travers deux morceaux plus originaux idéalement placés entre les brulots que je viens de citer. «Tormento E Passione», chanté en italien, garde l’aspect «larger than life» du disque, mais développe un refrain ultra mélodique, clairement plus accessible que le reste de l’album, ce qui est également le cas du magnifique «Luna», voyant un Alessandro développer un chant d’opéra sublimant cette ballade très accessible et efficace.

Enfin, il s’agit d’un album de RHAPSODY, donc l’album se conclue comme il se doit avec un morceau fleuve de plus de 15 minutes, qui, malgré son indéniable réussite, traine un peu en longueur, mais a le mérite de conclure l’album sur une mélodie narrative synonyme d’une douceur tout à fait délicieuse... Tel un beau générique de fin...

En conclusion, il convient de tempérer tous ces superlatifs (cette chronique étant purement subjective et passionnée, il me faut bien l’avouer), car non, malgré cette nouvelle appellation, Luca ne révolutionne rien, et continue dans ce style (autrefois appelé «Hollywood metal», puis «Film score metal») qui l’a rendu célèbre. Mais quelle efficacité, quel génie dans la composition et l’interprétation de ce disque qui résume à lui tout seul l’ensemble d’un style musical que Luca a lui même créé...

C’est bien simple, RHAPSODY n’avait rien sorti de ce calibre depuis Symphony of enchanted lands 2, qui représentait déjà, à l’époque, une sorte d’aboutissement dans le genre metal symphonique et que, personnellement, je n’imaginais pas voir être égalé un jour... Et si on oubliait le «ON FIRE» apparu à cette époque ? Nous pourrions alors voir dans cette nouvelle offrande LE nouveau chef d’œuvre d’un groupe (RHAPSODY tout court, donc...) qui se retrouve seul sur un style qu’il a inventé et dont la qualité homogène et récurrente le rend tout simplement inattaquable...

Le deuxième chapitre de l’histoire de RHAPSODY vient de débuter. Préparez vous, fermez les rideaux, montez le son, asseyez vous.......... détendez vous....... vous ne vous en remettrez pas...

0 Comments 01 juin 2012
Whysy

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