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S’autodéfinissant comme faisant du «rock métal gothique», Akentra est une jeune formation française existant depuis tout de même quatre années. Quatre années pendant lesquelles le groupe a évolué : départ de deux nembres, nouvelle intégration, concerts...
Après le temps de l’EP (IV.IV.IV.), l’année dernière, voici celui du premier album, «Asleep».

La musique de l’EP collait à la pochette, et la musique du LP colle aussi à sa pochette. C’est un peu dommage, mais enfin, les goûts et les couleurs, peut-être que vous qui me lisez vous trouverez plus votre compte dans cette seconde sortie que dans la première.
L’EP promettait du métal goth à chant féminin atmosphérique en nous faisant voir la chanteuse, brune, allongée près d’un crâne, tenant une pomme rouge (la totale, quoi) et ça l’était. Faut dire qu’il y avait même un clavier, tout était là je vous dis. Rien de nouveau sous le soleil froid des formations du genre, mais pour les amateurs, c’était plaisant.
Évidemment, quand on regarde la pochette d’ «Asleep», avec son visage évoquant les pochettes de néo, Korn en tête, on se demande si le goth s’est mué en emo.
Et c’est d’ailleurs une crainte, ou un espoir, c’est selon, légitime car se vérifiant : le son, délesté de son clavier (dommage/tant mieux, au choix), est plus souvent énergique qu’atmosphérique, et n’a plus grand chose de goth. Les guitares sont omniprésentes, ce dont on se passerait volontiers car le jeu manque clairement de subtilité (si l’on excepte le petit solo sur «Do my best»). Cela ne fait pas honneur à la voix de Lucia, qui est agréable à écouter, pour le style, pensez à Jennyfer Ayache de Superbus.

Laissons les définitions et la parlote, que donnent les titres ? Il faut essayer de les écouter séparémment, tant l’album donne une impression d’uniformité qui n’est guère enthousiasmante en soi. Les trois premiers titres sont réussis : bien que manquant d’un refrain un peu plus accrocheur au vu du style recherché, «Alive», «Do my best» et «Gimme your gun» sont inspirés. «Asleep» donne le sentiment d’être une piste B, un titre de remplissage, désagréable, criard et sans relief malgré les riffs mécaniques qui le ponctuent comme un métronome géant…Impossible de comprendre comment il a pu donner son nom à l’album ! Le ton reste le même pour «New Game», et la ballade dont on en finit plus d’écouter la fin des mots étiréeeeeeee à l’infiniiiiiiiii, «Alone». «Daddy» étiiiiiire également les sons mais est un peu plus écoutable, simplement, comme les précédentes, elle sonne comme le groupe qui squattait l’amphi de votre lycée. Séquence nostalgie ? Celle-ci continue avec «Make up», avant de s’arranger. «Just close your eyes» renoue avec la qualité des premiers titres, mais est immédiatement démentie par «Follow me», massacrée à la fin par un passage «instrumental» catastrophique, d’un amateurisme déroutant. «My left foot», la seconde ballade, permet d’oublier «Follow me» mais surtout «Alone» : le titre est vraiment bon, l’équilibre est trouvé, l’auditeur souffle et se balance enfin de contentement. «Twelve» aurait mérité un peu plus de recherche dans les paroles, vraiment répétitives, mais enfin, son enthousiasme est communicatif.
En fin de compte, il faut écouter le début et la fin du disque.

En conclusion, la concurrence est si sévère dans le milieu pléthorique des groupes à chanteuse que l’on a dû mal à adhérer à un premier disque qui a été rempli si difficilement. Sans doute je ne serai pas aussi désapointée s’il s’agissait d’une démo, mais le problème est que rien qu’à la lettre «a», de nombreux groupes surpassent facilement celui-ci. Et peut-être même en France. Mais je ne suis pas assez cruelle pour vérifier.

0 Comments 20 décembre 2010
Whysy

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