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Le spécialiste du heavy mélodique français, Brennus, donne une fois de plus sa chance à un groupe de l’hexagone. C’est bien sûr tout à l’honneur du label d’avoir signé Amethys, groupe de heavy mélodique au c.v. déjà garni d’un premier album autoproduit plutôt prometteur sorti en 2003 : Les Ombres De Métal. Le groupe a désormais abandonné la langue française pour une œuvre conceptuelle intitulée Asmethee (un concept album quoi) intégralement chantée en anglais. Artistiquement, je trouve cela assez dommage, même si je peux comprendre qu’Amethys souhaite ainsi s’ouvrir les portes de la reconnaissance par-delà nos frontières (cependant la distribution des disques Brennus en dehors de la France reste a priori limitée !).

La particularité de cet album est le partage des vocaux entre le chanteur (Jean-Philippe) et la chanteuse (Myriam). Cette dernière, nouvelle dans le groupe, remplace à elle seule les deux chanteuses-choristes précédentes. Elle remplit haut la main sa mission grâce à une voix douce et limpide. Tout aussi capable d’assurer des chœurs angéliques apportant une touche féerique aux compositions, elle tient largement la comparaison avec Sabine Edelsbacher d’Edenbridge. Les interventions de Myriam et Jean-Philippe sont franchement très travaillées, avec des alternances, des enchevêtrements, des chœurs, ou superpositions de voix toujours pensés pour rendre l’écoute délectable. Bien qu’une atmosphère d’opéra métal se dégage de ces arrangements vocaux, la réussite n’est pas totale, la faute à la voix de Jean-Philippe et à son timbre très désagréable. Ajouté à cela un manque évident de maîtrise dans les aiguës, sa prestation est digne des plus mauvais chanteurs japonais. Quel dommage que seules ses parties narratives soient réussies !

Le clavier est un instrument majeur dans la musique d’Amethys, il s’aventure volontiers vers des sonorités très colorées, toujours dans le but de transporter l’auditeur vers un monde imaginaire et accueillant. Je pourrais vous citer un passage de piano sur Asmethee Part I carrément fantastique, les flûtes enchanteresses d’Asmethee part II, ou les divers passages atmosphériques qui vous feront rêver à la manière des deux premiers albums de Nightwish. Nul doute que les parties instrumentales sont une réussite. Des montées en puissance d’arrangements très « musique de film » aux duels guitare/clavier très enlevés, c’est du tout bon. Je regrette d’ailleurs que la production n’accorde pas plus de puissance à la guitare rythmique. Tout est conçu ici pour aérer au maximum l’album, au détriment d’une section rythmique plutôt faiblarde. Seul le titre Even if the Evil ... dénote des autres avec sa batterie et ses riffs plus rentre-dedans.

Bien que les 76 minutes d’Asmethee se laissent gentiment écouter, j’avoue que je ne suis pas devenu accro pour autant. Les compositions sont sympathiques, mais je n’ai pas ressenti l’irrésistible envie de lire l’album en boucle. J’apprécie les bonnes ambiances et le travail de composition, sans en faire des folies pour autant. Je crois qu’il m’aurait fallu quelques refrains plus percutants, ne serait-ce que ponctuellement dans l’album, au moins pour compenser la voix du chanteur qui trop souvent brise les élans de magie qui peuvent naître de la musique d’Amethys. Un album au final difficile à noter tant les impressions ressenties sont mitigées ; malheureusement les bons côtés ne suffisent pas à dissiper les gros défauts qui handicapent vraiment le rendu final assez frustrant, la note de 6/10 est donc un grand maximum.
[right]Chris[/right]

0 Comments 20 juillet 2007
Whysy

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