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Les légendes sont partie intégrante du folklore nordique qui fait la fierté de son peuple et la terreur des frêles étrangers et des moinillons chrétiens. Elles racontent le plus souvent des histoires de marins, de fiers chevaliers des mers qui explorent les « rivages étrangers » pour ramener gloire et trésors en répandant la terreur et la destruction en terres chrétiennes. D'ordinaire le village se rassemble à la tombée du jour. Hommes, femmes et enfants s'installent dans la grande salle autour d'un bon feu, pour écouter avec attention l'ancien. Celui-ci porte en général le nom de Sven ou de Magnus pour faire bonne mesure, son front est buriné par de trop nombreux hivers, ses mains aussi grumeleuses que du cuir de caribou passé au cribleur, son regard est empli de sagesse et sa voix résonne dans le hall comme les halls de pierre du royaume d'Odin, cet ancien conte une histoire.

Ce soir-là, le sage avait choisi une histoire unique et passionnante, celle des pirates de Stormwarrior. Ils ne sont pas vraiment des légendes, mais plutôt de jeunes loups avides de gloire et tueries. Et il n'est jamais aisé de percer dans un milieu où les grands guerriers sont aussi nombreux et ou tous les faits d'armes ont déjà été accomplis des milliers de fois. Stormwarrior avait donc avant tout besoin d'être reconnu par ses pairs et de se faire une place de choix dans une société qui ne laisse pas d'espoir aux faibles.

Un beau jour Lars Ramcke, fier capitaine à la barbe naissante et au regard d'acier, rassembla son équipage sur le pont pour lui faire part de son inquiétude. Ils sont tous là : Falko Reshöft le batteur chargé d'imprimer le rythme aux rameurs à grand coup de double grosse caisse, Jussi Zimmermann le bersek lanceur de haches qui découpe ses ennemis en petits dés avant de récupérer leurs intestins pour s'en faire des cordes de basse  et enfin Alex Guth fidèle lieutenant du capitaine Lars, et qui n'a pas son pareil pour écraser les crânes de ses adversaires à grand coup de guitare à deux mains. Après un discours bref et fédérateur du charismatique capitaine, les marins décidèrent en choeur de faire voile vers le ponant, et de ne s'arrêter que quand ils accosteront sur une terre inconnue. Et c'est après plusieurs mois de rude navigation et de saine pérégrination que le Stormwarrior accosta au Japon, en remerciant mille fois Odin que la terre fut ronde. C'est sur l'île majeur d'Honschu qu'ils débarquèrent et autant vous dire qu'il valait mieux ne pas être présent sur place à ce moment-là.

Pour un équipage aussi peu expérimenté, cette escale «At Foreign Shores» force le respect. Surtout quand l'on sait que Lars et ses hommes n'ont à leur palmarès que deux missions, certes couronnées de succès, mais tout de même. L'inexpérience de son équipage aurait très bien pu troubler ce plan si bien huilé. Il n'en est rien et Stormwarrior dévaste littéralement tout sur son passage sans jamais rencontrer la moindre forme de résistance. Les habitants se rallient très vite au charisme immense de ces immenses guerriers et se précipitent en dehors de leurs paillotes pour acclamer la déferlante de puissance qui s'abat sur eux.

C'est surtout par son incroyable science de la guerre et sa grande maturité dans l'action que Stormwarrior impressionne. Car il n'est pas tout de savoir être brillant à l'entraînement, il faut encore pouvoir l'appliquer en mission. Et cela semble être un jeu d'enfant pour cet équipage viking de grand talent, digne héritage des grands guerriers bersek des temps anciens. C'est en alliant parfaitement les acquis de son premier pillage «Stormwarrior» datant de 2002, et de sa plus belle réussite «Northern Rage» datant d'il y a deux ans, que Stormwarrior parvient à cette performance, chaque titre étant judicieusement choisi pour dévaster les rivages et semer la désolation. Le plan est parfaitement conçu et en dix mouvements (soit une grosse quarantaine de minutes sans un soupir de répit), l'adversaire est balayé comme un fétu de paille.

Non pas que Stormwarrior innove dans une stratégie déjà chère à de nombreux équipages, mais c'est par la violence inouïe de leur intervention que les hommes de Lars surprennent. Et même les titres issus du premier disque «The Axewielder», «Signe Of The Warlorde» et «Iron Prayers» font preuve d'une rare puissance et d'une maturité exceptionnelle. Quand aux tubes du très réussi «Northern Rage» ils n'impressionnent pas par leur qualité (qu'on connaissait déjà) mais par l'incroyable efficacité qu'elles rendent en concert : «Valhalla», «Odinn's Warriors» et «To Foreign Shores» sont de véritables leçons de Heavy Metal. Avec une mention spéciale pour «Heavy Metal Fire» issue du EP du même nom, et «Lindisfarne» qui ne laisse vraiment pas le public indifférent.

Malgré sa jeunesse Stormwarrior semble déjà avoir fait son trou dans la légende pourtant surchargée des grands navigateurs vikings. Les guerriers pourront rentrer chez eux les bras chargés de richesses exotiques sans avoir à rougir du regard de leurs anciens. Quand au public japonais, les rares survivants s'en souviendront sans doute longtemps, on n'est pas près d'oublier le passage de la Lindisfarne sur les innocentes côtes nippones.

SMAUG...

0 Comments 09 novembre 2006
Whysy

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