En ayant un peu par dessus la tête des promos de heavy mélodique en tout genre, je décidai de goûter à quelque chose de différent : le folk. Et ô comme j’ai bien fait ! C’est un style que je connaissais déjà un peu et que j’appréciais beaucoup et ce n’est pas Saltatio Mortis qui risque de changer la donne !

Aus Der Asche est le sixième album studio des Allemands et on sent bien que ces derniers ont de la bouteille ! La production est bonne et révèle un professionnalisme exemplaire : le son de chaque instrument est parfaitement audible, on n’est pas dans une espèce de capharnaüm brouillon où l’on pourrait trouver tout et n’importe quoi. Le mixage est lui aussi irréprochable car il met en avant aussi bien le chant que les guitares ou les instruments folkloriques, sans cela ne se chevauche les uns sur les autres. On a donc un ensemble instrumental très riche et en parfaite homéostasie.

Musicalement, on pourrait décrire Saltatio Mortis comme une sorte d’hybride entre Haggard de par le côté médiéval de leur musique et In Extremo pour la puissance allemande des guitares et du chant. Bien sûr, le timbre de Alea der Bescheidene est bien moins agressif et moins charismatique que celui de Das Letzte Einhorn (le chanteur de In Extremo) mais on ne peut s’empêcher de faire la comparaison entre les deux groupes, de par l’utilisation de l’allemand comme langue chantée et de par le titre en français (Choix des Dames), chose qu’In Extremo avait déjà faite sur l’album Sünder ohne Zügel.
Mais Saltatio Mortis se différencie des deux groupes cités précédemment en pratiquant un metal à consonances très heavy et plus joyeux (Varulfen, Koma), avec des refrains efficaces et puissants, voire même guerriers (Spielmannsschwur). Les guitares sont donc autant mises en avant que les instruments folkloriques (Prometheus), même si ce sont souvent ces derniers qui sont à l’origine des trames mélodiques (Sieben Raben). Toutefois, même si la musique des Allemands est souvent festive et entraînante, cela n’empêche pas le groupe de nous offrir de magnifiques ballades très émouvantes (émotion due, pour moi, au son particulier et un peu mélancolique des cornemuses) comme Irgendwo In Meinem Geiste et un des plus beaux joyaux de l’album, Nichts Bleibt Mehr.
Pas grand chose à dire sur le chant… Alea fait preuve de maîtrise et sait moduler sa voix pour la rendre plus ou moins agressive ou plus ou moins éraillée. Mais j’ai plus de mal à adhérer avec son timbre (ceci étant une affaire de goût bien sûr).

En conclusion, Saltatio Mortis nous gratifie d’un très bon album qui apporte énergie et joie de vivre grâce à des refrains accrocheurs, des instruments variés mais toujours puissants et une musique bien composée et riche en émotions de tout genre. En tout cas pour moi, même si le groupe n’est pas né d’hier, ce fut une excellente découverte !
Alors je vous souhaite une écoute toute aussi excellente ! (prévue d’ailleurs pour le 10 octobre !)

~ La Dame à la Licorne ~