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Le sage 1,984 disait : "Avec Kerion, Whyzdom et Auspex, la scène métal symphonique française est une nouvelle vague, que dis-je un raz de marée, un tsunami de bonheur harmonique en perspective". Ainsi, suivant les conseils avisés de notre sage, heavylaw partit à la conquête de ces groupes français talentueux. Après l'entretien de Whyzdom, voici celui des grenoblois d'Auspex.



Bonjour à vous Auspex, je vous remercie d’avoir bien voulu accepter de répondre à nos questions.

1. Pouvez-vous nous présenter le groupe ?

Auspex a été formé en 2001 par Pierre-Yves et Guillaume (qui a quitté le groupe il y a deux ans), deux amis fans de métal et de musique classique, désireux de créer leur propre musique qui marierait la puissance du métal et la richesse d’orchestrations symphoniques. Après quelques changements de line-up, le groupe est aujourd’hui stable et comprend : Elodie au chant, Arthur et Lionel aux guitares, Pierre-Yves au clavier, Alexis à la basse et Frédéric à la batterie.  
Nous avons fait plusieurs concerts sur la région Rhône Alpes et sorti une démo en 2005 ("Mysteries of the Stars").
En 2006, notre premier véritable album est enregistré par Brett Caldas Lima, au Tower Studio, ce qui nous permet de signer un contrat avec Thundering Record et de voir l’album dans les bacs fin 2007.


2. D’où provient votre nom : Auspex ?

Auspex est un mot latin qui peut se traduire par Augure. C’était le nom des « prêtres » spécialisés dans la lecture et le décryptage des messages et des signes permettant d’agir le mieux possible afin d’être en phase avec l’évolution de sa vie et son environnement. Ils observaient ainsi les mouvements de la nature et trouvaient les réponses dans le vol et le chant des oiseaux, la chute des feuilles, ou n’importe quelle autre manifestation… Au-delà de cette signification historique, Auspex nous permet de personnifier tous nos questionnements sur le destin, le choix, la liberté, l’identité, la quête de la sérénité…


3. Vous n’auriez pas fait une faute de frappe pour le nom de votre album ? On dit « Résolution », et non « Résolutio », non ? ;p

Oui mais on ne s’en est rendu compte qu’une fois que les jaquettes étaient imprimées 
En fait, Resolutio (sans accent) n’a que peu de rapport avec le mot « résolution ».
Ce terme désigne la différenciation de la matière en éléments simples, la refonte de l’existant dans le phénomène primordial, quand l’univers se réapproprie la substance. Ce terme est bien entendu indissociable de la notion de cycle et d’intemporalité. Il peut aussi simplement se lire comme 4 notes de musique ré, sol, ut et io (l’histoire n’a pas retenu ce dernier nom).
Ces deux aspects et le son du mot nous ont séduits.


4. De quelle manière ont été composés vos morceaux ?

Pierre-Yves et Guillaume ont composé l’essentiel des morceaux, ils s’échangeaient les idées jusqu’au moment où les titres leur semblaient prêts pour être joués. Pour la plupart des morceaux, les paroles sont venues après les musiques. Leurs auteurs sont Guillaume, Elodie et Alexis.


5. Existe-t-il des thèmes récurrents abordés dans vos musiques ? Comment vous inspirez-vous ?

Tout nous inspire, tout est tellement inexplicable et insensé que le simple fait de respirer est une source d’inspiration intarissable…
Il peut s’agir par exemple, d’événements de la vie très communs ou au contraire peu ordinaire, et qui dans les deux cas vont nous marquer. Il peut s’agir également d’une réflexion autour d’une idée, ou encore d’un livre, d’un film, d’un paysage, et pourquoi pas d’une musique !


6. Au niveau musical, « Resolutio » se rapproche de ce que fait Fairyland, Rhapsody of Fire ou encore Dark Moor. Ces différents groupes sont-ils des sources pour vous ?

Il est possible que Rhapsody ou Dark Moor aient été des influences puisque nous avons déjà écouté leur musique, difficile de ne pas connaître vu leur succès, (Pierre-Yves : j’ai beaucoup aimé certains titres de Shadowland de Dark Moor malgré les mauvaises critiques). Cependant, ce n’est plus vraiment les musiques que nous écoutons depuis quelques années et les passages de Resolutio pouvant faire penser à ces groupes sont probablement des passages issus de nos premières compositions (Resolutio a été composé entre 2001 et 2006… va falloir aller plus vite pour les prochains :p).



7. Posséder une voix féminine, cela a-t-il été une évidence pour vous ?

Nous cherchions un chanteur, (sans être fermé à une éventuelle chanteuse) mais un ami (Nicolas Freychet, dessinateur de la pochette de Resolutio par ailleurs) nous a présenté Elodie. Puisque ça collait on a continué sans se demander quelles allaient être les conséquences et sans se douter qu’on nous poserait autant de questions à ce propos plus tard :-p.


8. Faites-vous partie de ceux qui pensent qu’une chanteuse permet une reconnaissance plus rapide ?

Non mais c’est plus rapide pour négocier les contrats :p.


9. Les orchestrations sont vraiment présentes dans cet album. Peut-on dire que ce sera la marque de fabrique d’Auspex ?

Difficile de répondre car, bien qu’il y aura probablement de nombreuses orchestrations sur le prochain album, elles auront évolué, et ne sonneront donc peut-être pas pareil… Enfin, ceci nous plait quand même donc il y en aura encore.


10. Ces orchestrations font fortement penser au travail de Danny Elfman (compositeur de musique de films). Est-il une inspiration pour vous ?

Nous aimerions répondre « non » et apparaître plus grand que nous ne sommes, mais en fait oui. Danny Elfman est probablement une de nos plus grandes influences. Lui et son ancien groupe Oingo Boingo…  Enfin, après avoir eu l’occasion de travailler sur son œuvre, c’est aujourd’hui une influence « consciente » et non « subie », ce qui nous permet d’affirmer notre identité musicale avec plus de convictions.


11. Cela pourrait-il expliquer les 2 bandes noires recouvrant votre pochette ?

Nous avons mis ces deux bandes noires parce que « le carré » de la jaquette du CD nous plaisait plus, et nous n’avons constaté qu’après que ça faisait un effet 16/9ème. Cependant nous aimons bien cette pochette avec ces deux bandes noires, et l’effet « cinéma » ne nous déplait pas.


12. En parlant de la pochette, on a l’habitude de voir, pour le style de musique que vous jouez, des pochettes représentant dragons, nains, châteaux, épées et autres éléments fantaisistes. A côté de ces pochettes clichées, la vôtre parait très intrigante. Pouvez-vous nous dire ce qu’elle représente ? Qui l’a réalisée ?

C’est Nicolas Freychet (http://restlessworld.c.la/) qui l’a dessinée. Il travaillait sur un dessin qui nous plaisait, c’est à ce moment qu’on lui a demandé s'il pouvait le poursuivre dans l’optique dans faire notre pochette de CD.
Elle représente ce que les gens y voient, pour certains c’est un musée, deux personnes contemplent un tableau… mais on peut y voir aussi un questionnement sur nos conditions. Peut-on simplement aller au delà de la contemplation ? C’est tellement attendrissant un enfant qui joue avec une marionnette…
Elle ne correspond pas à ce qu’on a l’habitude de voir car ce que nous n’aimons pas dans le métal symphonique que nous connaissons, ce sont justement les habitudes, conventions, et connotations que vous citez. Nous apprécions certains auteurs de médiéval fantastique mais ce n’est pas ce que nous souhaitons explorer avec notre musique. En changeant le visuel on change l’identité musique/image (qui s’est forgée avec le temps sur ce style de musique) et définissons quelque chose qui nous correspond mieux.



13. Pour en revenir à la musique ; Les mélodies d’Auspex fourmillent de détails et demandent une certaine attention pour en comprendre toutes les subtilités. N’avez-vous pas des difficultés pour retranscrire votre travail sur scène ?

Avec les moyens dont nous disposons, cela nous semble très difficile. Donc nous avons pris le parti de ne pas refaire exactement comme sur le CD nos chansons.
Nous les retravaillons et les réarrangeons dans une optique scénique. Les salles de concerts où nous nous produisons ne sont pas idéales pour percevoir les orchestrations, dont on ne retient en général en live qu’une sorte de magma sonore…
Cependant, si nous avions les moyens de collaborer avec un seul ingé-son qui nous sonoriserait en concert, nous pourrions peut-être laisser plus de choses… enfin ça nous plait d’adapter les morceaux et de chercher comment les faire sonner malgré l’absence de nombreux arrangements.


14. Une pièce comme « Rise » par exemple est infaisable en live ?

Aucun de nos morceaux ne sonne sur scène comme sur album. Le tout est de trouver le moyen de faire sonner chaque morceau avec les moyens qui sont les nôtres sur scène et "Rise" ne fera pas exception à la règle…



15. Réelle pièce maîtresse de l’album « Rise » est un vrai condensé de la musique d’Auspex : Enchanteur, mélodique, prenant, féerique. Comment avez-vous écrit cette pièce ? Fut-elle la dernière à être écrite ?

Nous avons entamé "Rise" début 2003 il me semble. Nous l’avons finie une première fois à la fin de l’année pour la mettre sur une de nos démo maison. Puis nous nous sommes remis à la travailler  quelques temps plus tard (car elle ne nous plaisait plus) pour la mettre sur notre démo Mysteries of the Stars. Il y a eu là encore plusieurs mois entre le début et la fin des nouveaux arrangements. Enfin, nous avons changé quelques petites choses pour la version de Resolutio. Au final nous y avons apporté beaucoup de soin et de temps, mais nous étions loin de penser que ça allait être le morceau le plus apprécié, mais c’est peut-être parce que nous le connaissons depuis longtemps…  


16. On retrouve un passage assez surprenant à la fin de « Theater of Pain" : une mélopée sur fond de techno/makina qui je dois dire est vraiment jouissive. Qui a eu l’idée d’écrire un tel passage ?

L’idée qu’il y ait une séquence un peu électro séduisait tout le monde dans le groupe depuis quelques temps. Pierre-Yves et Brett Caldas-Lima (producteur de l’album) l’ont réalisée pour l’album.


17. Pourrions-nous retrouver de telles sonorités, en décalage avec votre musique, dans les albums à venir ?

C’est possible, mais ce n’est pas vraiment (d’après nous) en décalage avec le reste de la musique, c’est un prolongement moins envisagé mais qui, nous trouvons, reste cohérent et qui nous plait. Enfin nous ne savons pas vraiment quels vont être les nouvelles sonorités (si tant est qu’il y en ait) du prochain album… nos maigres influences électro pourraient ressortir un peu plus, pourquoi pas…


18. Avez-vous des idées quant au prochain album ?

Oui, nous avons déjà quelques pistes de travail tant au niveau des musiques que de l’univers, des textes, etc…


19. Fans de cinéma que vous êtes, serait-il possible qu’un jour vous réalisiez un concept album ? Y avez-vous déjà pensé, réfléchi ?

Lorsque nous avions démarré le groupe avec Guillaume nous voulions vraiment faire un concept album poussé, avec une grande histoire, un univers complet, cohérent, fourmillant de détails, etc… puis avec le temps on s’est rendu compte que ce que nous écrivions ne valait pas tripette par rapport aux titanesques romans d’Herbert, Tolkien, etc… on s’est dit qu’on allait reporter ça jusqu’à ce que l’on trouve une histoire qui soit non seulement intéressante mais aussi adaptée au support musical. Puis Guillaume a décidé de quitter le groupe alors nous n’avions plus le temps de réaliser ce projet. Aujourd’hui nous y réfléchissons encore (et y travaillons même), mais n’avons (dans l’immédiat et à court terme) pas les moyens de le mener à bien, donc on va laisser passer un peu de temps avant de le concrétiser.



20. Le 16 février prochain vous serez en concert à Eybens (à côté de Grenoble). Un concert assez spécial, un spectacle devrais-je dire même. Vous pouvez nous en parler un peu ?

L’horloge et le pantin, est un spectacle qui nous prend beaucoup de temps, que nous préparons grâce à l’association Local Bus (qui gère nos locaux de répétitions) depuis près d’un an en prenant un plaisir énorme.

L'auditorium d'Eybens qui nous accueille ne se prête pas vraiment à un concert metal habituel donc pour l'occasion nous avons monté un spectacle qui est plus adapté au lieu et au public assis.

Il y aura notamment une troupe de danse et une chorale d'enfants, qui interviendront durant le spectacle, mais aussi un musicien supplémentaire, des projections d'images, un décor, de nouveaux morceaux, des arrangements différents de certains titres de Resolutio etc... Bref on a mis le paquet, on a même eu le droit à une résidence pendant la semaine précédant le concert.

Quoi qu'il en soit, c'est financé par le conseil général de l’Isère et la ville d’Eybens donc c’est gratuit mais la salle étant petite il faut réserver sans tarder si ça vous intéresse.

Pour réserver, il faut envoyer un mail à local.bus@voila.fr ou téléphoner au 06 08 24 79 19


QUESTIONS A PART


De quel groupe aimeriez-vous faire la première partie ?

A vrai dire, nous aimerions simplement pourvoir faire le plus de concerts possible, rencontrer des groupes intéressants et agréables…

Pour cause de déficit financier, vous êtes obligés de retirer un instrument du groupe. Lequel enlèveriez-vous ?  

Houlà, c’est hard… joker !

De quels films auriez-vous aimé signer la bande son ?

Batman returns, Blade Runner, Mulholland Drive…

Si demain on vous dit que chanter en chinois permet une meilleure progression des ventes d’albums, apprendriez-vous et utiliseriez-vous cette langue ?

La langue chinoise nous plait moins que d’autres langues, et si nous chantons en Chinois c’est essentiellement pour un public Chinois, donc en Chine (quelle logique…). Et en Chine je ne suis pas sûr qu’on laisse dire aux groupes ce qu’ils ont envie…

On chante en anglais parce que nous aimons cette langue et à l’avenir nous chanterons peut-être en d’autres langues si nous arrivons à les faire sonner correctement.

Un dernier mot pour les membres d’Heavylaw et vos nouveaux fans ;) ?

Merci beaucoup pour le soutien, on espère vous croiser en concert !

Merci encore à vous d’avoir bien voulu répondre à mes questions ! Je vous souhaite le meilleur pour la suite de votre carrière et au vu de votre premier album, je ne me fais aucun souci quant à celle-ci.

Merci à vous et à bientôt !

0 Comments 01 février 2008
Whysy

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