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Avatarium, c'est le nouveau projet de Leif Eidling, fondateur de Candlemass, la référence en terme de doom metal et ce fut pour moi une des belles découvertes de l'année passée. Et pourtant, je suis loin d'être un amateur du style Candlemass ? Je n'ai jamais particulièrement accroché. D'ailleurs ce n'est pas la présence d'un des piliers du genre qui m'a poussé à écouter l'album mais des détails purement personnel comme la pochette sombre et mystérieuse qui m'a intrigué ou le fait de retrouver à la guitare Marcus Jidell, ex-guitariste de Evergrey. (on retrouve également à la batterie et aux claviers).
    Mais alors, qu'est ce qui explique qu'un novice en doom metal puisse apprécier et adhérer totalement à cet album ?

     Il s'agit tout simplement de la présence au chant de Jennie-Ann Smith. C'est en effet l'atout principal du groupe. Celle-ci possède une voix véritablement envoutante, tantôt douce tantôt écorchée et apporte une façon de chanter différente des chanteurs masculins du genre, généralement plus axé vers le gothique. Sa voix se révèle très charismatique, sachant jongler entre la puissance et l'émotion, avec des lignes de chants inspirées.
En découle une ambiance bien particulière, qui sera la marque de fabrique de l'album mêlant un côté sombre (le versant doom) et un côté onirique, rêveur (le versant  rock psychédélique des années 70, le chant).

    Mais l'album ne se résume pas à un excellente chanteuse, il s'avère aussi très bon musicalement et respire le savoir faire de ses créateurs. On navigue entre un heavy/doom classique mais transcendé par les ambiances, par de sublimes passages acoustiques et une vraie science du riff en béton.
«Moonhorse», l'opener du disque, résume parfaitement la musique du groupe, mêlant avec émotion des moments plus lourds avec son riff plombé et sombre purement doomesque et des moments planants, oniriques. Si vous aimez ce titre alors vous allez vous régaler tout au long de l'album. On retrouve cette ambiance similaire sur des titres comme «Birds Of Prey» ou l'éponyme «Avatarium».

    On retrouve également sur l'album des titres plus courts (enfin courts par rapport aux autres chansons car ils oscillent entre 5 et 6 minutes tout de même) sur lesquels on retrouve des influences de rock progressif rappelant les années 70, sur «Boneflower» par exemple. Si le tempo est généralement lent doom oblige, des changements de rythme apportant de la variété sont à signaler, allant des passages acoustiques dont j'ai déjà parlé à quelques accélérations («Birds Of Prey»).
Le travail à la guitare de Marcus Jidell est assez impressionnant (au delà de sa pourtant bonne performance sur «Glorious Collision» de Evergrey) avec des riffs et solis excellents, ces derniers étant plein de feeling comme sur les deux meilleurs titres de l'album «Birds Of Prey» et la ballade «Lady In The Lamp».
Ladite ballade termine l'album en beauté et constitue un moment intense de celui-ci, démarrant par une ambiance douce et intimiste profitant de tout le talent d'interprétation de Jennie-Ann Smith, puis de celle de Marcus Jidell avec ce long solo final renversant.
Les défauts se font rares, on pourra peut-être citer «Tides Of Telepathy» comme étant le moins bon des titres de l'album, plus répétitif et un chouia en deçà du standing de qualité de compositions très élevé de l'album.

    Pas besoin de palabrer pendant des heures, cet album est une réussite. Si Avatarium ne marque pas une rupture avec le style pratiqué par Candlemass, il nous propose un habile mélange de doom traditionnel (riff plombés, tempo lent et lourd) et d'éléments plus rock ainsi que de breaks acoustiques. Par ses ambiances oniriques et sombres très travaillés et le talent de sa chanteuse, nul doute que cet album saura vous transporter dans son univers.

0 Comments 24 septembre 2014
Whysy

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